Pas impossible, mais Héran n'est pas allé compter tout seul, il s'est basé sur des données produites ailleurs.
Nous ne lisons pas le document que tu as mis en lien de la même façon : je suis loin d'avoir tout faux.
La part du TC était bien de 5 % avant la gratuité
Elle a effectivement augmenté (de +77 % et pas +85 % comme j'avais lu) entre 2017 et 2019 (cf page 55 et p 64)
Dans l'augmentation du trafic bus, la moitié vient de la voiture (cf p. 81), comme je l'ai dit dans mon précédent post.
L'autre moitié de l'augmentation vient des marcheurs, cyclistes et gens qui n'auraient pas fait le déplacement.
l'EMD 2015 donnait 2 % de déplacements en vélo, 5 % en TC, 25 % à pied, 67 % en voiture avant gratuité.
C'est nettement moins mal que les chiffres que j'avais (85 % en voiture).
Donc les bus ont gagné + 77 % soit quatre points de part modale, la voiture en a perdu deux, passant de 67 à 65 %.
C'est presque pareil que de passer de 85 à 83, mais la situation initiale marque un peu moins l'hégémonie de la voiture.Peut être d'ailleurs n'a t-elle pas diminué si exprimé en voiture-kilomètre ? Je ne sais pas si il y a moyen de vérifier ça.
Notons quand même qu'une EMD (établie selon la méthode normalisée du Cerema) qui observe une personne marchant pour aller prendre un bus la compte seulement comme utilisateur de bus.
Le document en lien considère au contraire qu'une personne marchant pour aller prendre le bus est aussi "marcheur"
La méthodologie diffère un peu.
Par contre une personne faisant seulement quelques pas entre la porte de sa maison et la voiture garée juste devant
ne marche pas - ni pour le Cerema, ni pour l'étude en lien.
Globalement, le document en lien est une enquête se préoccupant beaucoup du perçu, du ressenti, du récit des gens. Je ne crois pas avoir vu de comptage de l'évolution des déplacements en voiture ? Mais je dois reconnaître qu'il dit que le vélo parait avoir augmenté (il faudra des comptages)
Et les conclusions de la page 214 sont à garder en tête.
Pour moi invoquer la gratuité comme moyen (à lui seul) de faire radicalement baisser la voiture reste un acte de foi, et même de propagande. On n'a pas encore vérifié si ça se produisait, et les kilomètres que ne font plus les automobilistes passés dans les bus peuvent avoir été remplacés par des kilomètres accomplis par d'autres automobilistes (restés en voiture).
Après des observations sur du plus long terme on verra si les parts modales fluctuent, et dans quel sens.
On ne pourra pour autant pas forcément affirmer que c'est dû à la seule gratuité, ou à la modification d'autres facteurs, comme par exemple une éventuelle forte modification du prix du carburant qui renchérirait appréciablement les coûts automobiles.