tram21 Wrote:il faudrait surtout que le fret ne soit plus le parent pauvre des circulations ferroviaires, face à la suprématie totale des trains de voyageurs, quels qu'ils soient !
ce phénomène est particulièrement sensible en situation perturbée, où, les frets sont systématiquement "calés" dans des voies de garage ou des triages.
à se demander s'il ne faudra pas un membre de l'ARAF posté en 3 X 8 au CNO (Centre National des Opérations : super régulateur au niveau national) pour pouvoir faire changer cet ordre des choses...
ne parlons pas des SDM (Sillons de Dernière Minute) tracés n'importe comment, lorsque les demandes de sillons ne sont pas refusés, pour cause de "manque de capacité", alors que rien ne circule réellement. Fret SNCF a déjà été condamné par l'ARAF pour surréservation de sillons, mais les pratiques ancestrales sont toujours là...
à se demander également s'il ne faudrait pas un membre de l'ARAF dans chaque bureau horaire, ayant tout pouvoir, afin de forcer la main des agents SNCF qui tracent les sillons, et qu'ils tiennent compte des sillons réellement utilisés et inutilisés !
cela suppose que les pouvoirs de l'ARAF soient considérablement renforcés et étendus, ce qui lui permettrait alors de jouer pleinement son rôle de "gendarme du rail" et de mettre fin à certains abus... voire des abus certains !
ne parlons pas des travaux, programmés sans aucune concertation entre les différentes régions SNCF, et avec les EF privées : on ferme la ligne, et basta ! pour la SNCF, ça ne pose aucun problème : les TER et TET sont supprimés, les fret aussi : tout par cars et par camions ! mais pour les autres ? et pas question de compensations financières...
Sur ton premier point, les EF ont des places réservées au CNOF.
Pour les SDM :
- les sillons sont montés dans la capacité résiduelle du graphique ; le guichet capacité ne peut lire dans le marc de café et en déduire que tel ou tel sillon alloué ne circulera pas ; le seul avantage de la commande en sdm (outre le fait qu'elle intervient plus tard/circulation demandée), c'est que les planches travaux restituées par le GI (du fait de l'évolution de sa programmation, le plus souvent suite à des travaux différés...) sont en principes intégrées, ce qui redonne de la capacité ;
- la quasi-totalité des EF, surtout Fret, font de la sur-réservation de sillons ; c'est principalement la conséquence d'une production horaire qui fonctionne mal (situation qui ne remonte pas à la création de SNCF Réseau), empêtrée dans des fenêtres travaux qui ont crû de manière exponentielle, une programmation des travaux très tardivement stabilisée (on ne peut travailler correctement lorsque les hypothèses de fenêtres ou de LTV sont remises en cause sur le tard), des outils (aujourd'hui anciens... la séparation ayant conduit à figer la situation les 10 premières années du fait d'oppositions entre acteurs) mal adaptés au fonctionnement actuel et des problèmes de nature interne (qui nuisent à son efficacité). Lorsqu'une EF/Activité n'a pas le sillon commandé à quelques semaines de la circulation du train ou que le GI lui impose de faire de nouvelles demandes pour combler les "trous de régime" de l'allocation ferme du sillon qui lui a été fourni (*), elle n'a que deux alternatives : soit supprimer son train les jours concernés, soit faire une nouvelle commande, sans attendre le retour de la précédente... La sanction infligée à Fret (pour entrave à la concurrence) correspond sjmsb à des situations bien spécifiques.
(*) principe de base érigé du temps de RFF : lorsqu'un sillon rencontre une fenêtre travaux sur le graphique, il est mis en "trou de régime" les jours concernés, souvent sur l'ensemble de son parcours - un acheminement alternatif n'est pas recherché, ni l'EF contactée, sauf cas particulierLes BH qui tracent en tenant compte des sillons alloués : oui, et l'ARAF sanctionnerait immédiatement le GI s'il procédait différemment. L'allocation de capacité est opposable, en termes juridiques. Le GI peut prévoir dans son DRR une disposition lui permettant de supprimer les sillons insuffisamment utilisés (cette disposition existe dans le DRR du RFN) mais dans les faits, celle-ci ne présente d'intérêt que pour des circulations régulières. Les sillons Fret ont, pour moult raisons, des régimes souvent très limités (effet des variantes horaires multiples liées aux fenêtres travaux, besoin ciblé du chargeur ou adaptation aux conditions de "production" du sillons, qui évoluent etc.). De ce fait, pouvoir disposer du recul nécessaire pour juger que tel ou tel sillon a été insuffisamment utilisé (voire pas) est rarement possible avec ce type de circulation. Pas question de se référer au service précédent pour juger d'une faible utilisation du sillon, les textes européens ont supprimé tout droit du grand père dans l'allocation de capacité sur les réseaux nationaux. Même si la qualité des tracés n'est pas exempte de critique (loin de là), pointer comme tu le fais des pratiques qui s'imposent en fait aux acteurs de la chaîne horaire ne va pas faire beaucoup avancer les choses... Des leviers d'amélioration existent néanmoins.
Dernière remarque, sur les travaux cette fois : dans la grande majorité des cas, ceux-ci sont concertés en amont avec les EF. A minima, toutes les EF recensées sur le tronçon de ligne visé (au service en cours ou au précédent) sont conviées aux réunions de concertation (RP0) par le GI. Le plus souvent, seules les plus grosses participent, les petites n'ayant pas les ressources pour suivre l'ensemble des chantiers. Des aménagements sont souvent demandés (pour limiter les impacts sur les sillons et la prod des EF) mais les réponses obtenues sont souvent en deçà des attentes, les contraintes économiques et de production du GI pesant plus fort que celles mises en avant par les EF (c'est le premier qui a le dernier mot même si une possibilité d'arbitrage sillons/travaux au sein du GI existe et est mise en oeuvre à chaque service, depuis 3 ans). Comme cela a été rappelé à plusieurs reprises, l'Etat n'a pas jugé utile de mettre en place des règles responsabilisantes pour les arbitrages sillons/travaux, lorsqu'il a séparé le système ferroviaire en deux (en trois en fait). Er dans le même temps, de la souplesse et de l'efficacité a été perdue dans l'organisation des chantiers, poussant le GI à porter des solutions simples, limitant ses contraintes. La dégradation de l'état du réseau a accentué le phénomène, justifiant la généralisant des coupures longues, au nom de l'efficacité... d'un des acteurs (et non de l'ensemble). Mais les promoteurs de la création de ces fenêtres "élargies" de tout type se sont bien gardé d'expliquer les conséquences qui allaient en découler pour les circulations commerciales (qui sont la raison d'être du cdf), en particulier pour celles effectuant des longs parcours sur ligne classique (certains sillons fait ont leur horaire de base alloué l'équivalent de 2 semaines sur l'ensemble d'un service, le restant étant du trou de régime ou de la variante horaire !). La situation suisse ou allemande tant vantée est en effet très peu transposable sur un RFN peu maillé (hormis dans le NE) et disposant d'une couverture limitée en installations de CS (qui plus est avec des pas assez longs, ce qui réduit fortement la capacité utilisable sur l'unique voie exploitée).
Bien sûr, de telles explications sont moins "séduisantes" qu'un bon discours anti-SNCF, expliquant que pratiquement tous les maux viennent de l'incurie de l'entreprise historique...