Thor Navigator Wrote:Et quitte à éviter la caricature, ne pas amalgamer jours de repos et congés...
Comme dont nombreux travailleurs ayant des horaires irréguliers, le temps de travail est annualisé, conduisant certes à plus de jours de congés, mais également à des journées à rallonge.
Thor Navigator Wrote:Il serait intéressant d'avoir à titre de comparaison le nombre de journées "en vol" d'un pilote de ligne d'une grande compagnie nationale, par exemple.
Le transport aérien a une manière totalement différente de compter le temps de travail.
On parle d'heures de vol. Un vol débutant, selon les compagnies, quand la porte de l'avion se ferme au départ puis se rouvre à l'arrivée, ou pour d'autres lorsque les freins de parkings sont relâchées/serrés.
Une compagnie aérienne (pas celle évoquée) impose par exemple un temps de travail mensuel de 80 heures.
Sur des vols de petite distance, cela représente des journées de travail assez chargées et de nombreux jours de travail.
Sur des vols de longue distance, cela représente moins de jours de travail, mais des journées très longues et des escales à l'étranger, sans parler de la fatigue liée au décalage horaire.
Sans parler également que face au ferroviaire, un vol présente deux phases difficiles et nécessitant une forte concentration, décollage/atterrissage, qui n'a pas d'équivalent ferroviaire.
De plus, les personnels des compagnies ont de nombreuses heures/jours de réserves, pendant lesquels ils sont à domicile (ou parfois à l'aéroport) à l'obligation de se rendre à l'aéroport pour effectuer un vol dans un délai extrêmement bref (souvent à peine une heure).
Voila pour l'explication, désolé du Hors Sujet, mais ca permet d'éviter des comparaisons difficiles.
secteurPublic Wrote:Voilà, donc marre de ce discours dont les auteurs ne voient même pas que l'horizon (même si évidemment ils ne le souhaitent pas), c'est l'esclavage.Chacun coute toujours plus cher que quelqu'un d'autre.
Nous vivons dans une économie capitaliste de marché. Certes le marché est un système imparfait, il a besoin d'être régulé.
Après quelle régulation? Sur le temps de travail, il y a un code du travail. Egalement des conventions collectives. Puis des règles d'entreprise.
Si une compagnie lambda, remporte le marché pour exploiter une ligne TER. Elle peut avoir une organisation du temps de travail différente de la SNCF, avec peut etre un temps de conduite supérieur, mais des temps de retournement plus faible et donc une amplitude de travail réduite, comme un conducteur de tramway urbain.
Ce ne sera pas de l'esclavagisme, simplement une utilisation différente du personnel.
Le chemin de fer est pour moi un produit commercial. Je ne vois pas en quoi il devrait en être autrement. Il y a certes des missions de service public, mais ces missions sont exercées dans le cadre de conventions passées avec les collectivités territoriales. La compagnie n'exploite pas les lignes pour le bien de la population, mais parce qu'économiquement elle s'y retrouve.
Regardez ce qui se passe dans le transport urbain: la majorité des réseaux sont exploités par des compagnies privées, majoritairement filiales de grands groupes dont la SNCF (Kéolis) et la RATP (RATP Dev). Personne ne le remet en cause, personne n'est choqué que deux compagnies circulent sur les mêmes voies de tramway comme à Lyon avec TCL (Kéolis/SNCF) et Rhone Express (Transdev Veolia).
Si certaines communes (comme à Nice, pourtant dirigée par un maire de droite assez connu pour ne pas être un gauchiste) préfère prendre en propre l'exploitation de certaines lignes en régie, ce qui choque dans ce domaine est plus qu'une société commerciale soit en monopole sans remise en cause de son marché (RATP sur Paris), ce qui amène parfois à une qualité de service déplorable sans aucune considération envers les clients y compris en rapport avec d'autres filiales de la même compagnie (je pense à un réseau exploité par Keolis/SNCF en Ile de France)
Et je n'ai pas l'impression que le personnel des transports urbains soit traité comme des esclaves et c'est un secteur (malgré des conditions de travail difficiles en particulier au niveau des agressions) ou la conflicualité n'est pas particulièrement élevée.
Après on peut remettre en cause le capitalisme. Mais quelle est l'alternative? Une économie d'Etat? Cf l'URSS, Cuba, la Corée du Nord... on voit ce que cela a donné, avec la remise en cause de la démocratie et des droits de l'homme qui s'en est suivie... Lorsque l'on voit certains quotidiens français soutenir de certains de ces régimes ca laisse songeur.
Après pour le temps de travail, c'est un choix de société. Nous sommes sous un régime de 35 heures hebdomadaires avec 5 semaines de congés payées. Un de nos voisins proche est au 42 heures hebdomadaires avec 4 semaines de congés payés, avec retraite à 65 ans y compris pour les cheminots, sans que les habitants soient particulièrement malheureux ni plongés dans la misère (bien au contraire). Sans parler que ce pays a un taux de chômage particulièrement faible et une espérance de vie assez élevée.
Le problème en France, c'est qu'à force de "surprotéger" certaines catégories de personnels avec une grande rigidité, de l'autre côté il y a de nombreux emplois qui sont pourvus non pas par des employés de la société en question, mais par des sous traitants qui sont d'une grande précarité. Regardez à la SNCF pour ne pas la citer... le personnel d'accueil en gare (les fameux gilets rouges) appartiennent à une société privée, idem les pousseurs sur les quais des RER B/D. Et ce n'est pas la concurrence qui pousse à cela, la compagnie étant en monopole!