la mise en place du GSM-R suit de près et l'ERTMS est de plus en plus évoqué...
par contre, rien de prévu pour moderniser les accès aux voies d'évitement, où l'entrée-sortie se pratique toujours à VL 30 maxi, comme au XIXe siècle, ce qui est très pénalisant pour la fluidité du trafic.
et encore moins que rien pour moderniser les milliers de "points" manœuvrables à pied d’œuvre.
même dans les triages et faisceaux "modernes", il y a toujours des endroits dont les accès ne peuvent être commandés que sur place, soit avec une clé spéciale (clé dite T1), soit avec une "autorisation" donnée par le poste voisin, à l'aide d'un "transmetteur" qui permet d'avoir une clé spéciale que l'on va mettre dans un taquet dérailleur (ou une aiguille de protection), pour le déverrouiller, ce qui va libérer une autre clé pour aller déverrouiller le premier levier du verrou de la commande d'aiguillage, puis enfin de basculer le levier de commande de l'aiguille d'accès à l'endroit désiré ! après avoir enfin commandé l'accès, les aiguilles manœuvrées à pied d’œuvre sont légion, et l'agent de desserte doit s'assurer que l'itinéraire est bien tracé avant de commander la mise en mouvement du train vers la voie désirée.
en prime, si un PN se trouve à proximité, il faut souvent le reprendre localement en commande manuelle, avec une temporisation.
tout ceci prend beaucoup de temps : l'accès à un ITE depuis une voie principale peut facilement prendre 30, 40 mn, voire plus, en fonction de la complexité du point, et de la marche à pied à faire pour rejoindre tous les points à manœuvrer, ajouté aux vitesses limites parfois très basses imposées sur les ITE (une VL de 6 Km/h est très courante !)
ce genre d'installation pullule sur tout le RFN, que ce soit dans des gares, des faisceaux ou bien en pleine ligne, pour des accès d'ITE.
à l'époque bénie de la SNCF, où les effectifs étaient conséquents, une desserte ne posait pas de problème, puisqu'une armada d'agents étaient sur le terrain, pour manipuler les "points" et les aiguilles.
aujourd'hui, les effectifs de Fret SNCF ont fondu, ce qui allonge considérablement le temps nécessaire pour une desserte ou une manœuvre.
les EF privées sont confrontées au même problème, aggravé par le fait que l'agent de desserte est à bord du train, ce qui prend alors plus de temps... en effet, ce type d'installations, dite "en campagne", est souvent disséminé à chaque bout du faisceau ! je peux vous dire, par expérience, que les agents de desserte ont intérêt à être de bons marcheurs !
malheureusement, aucun plan de modernisation de ces milliers de "points" n'est programmé, ce qui est fort dommage pour l'avenir du fret ferroviaire...
il y aurait ainsi des gains de temps importants à réaliser (et donc de capacité en sillons !) si une bonne partie de ces installations archaïques étaient modernisées et motorisées, donc télécommandables depuis le poste voisin, ou même depuis un CCR.
seulement voilà : j'ai bien peur que cela ne soit ignoré en haut lieu : ce n'est pas une priorité !
il y a (un peu !) de sous pour les TGV et les trains de voyageurs, mais pour le fret ferroviaire...
quelques photos pour illustrer ITE de Sougy (ligne Nevers - Chagny) :
![Image](http://imagizer.imageshack.us/v2/800x600q90/707/i8tn.jpg)
le "point" de l'ITE
![Image](http://imagizer.imageshack.us/v2/800x600q90/43/44na.jpg)
l'armoire, ses transmetteurs et ses verrous de commande
![Image](http://imagizer.imageshack.us/v2/800x600q90/69/wtou.jpg)
la commande manuelle du PN
![Image](http://imagizer.imageshack.us/v2/800x600q90/513/1fjr.jpg)
le "verrou" de l'aiguille
![Image](http://imagizer.imageshack.us/v2/800x600q90/208/1k03.jpg)
l'aiguille de protection de l'ITE