par TCM » 19 Avr 2014 10:30
Sauvetage de l’autobus floirat type Mulhouse
Effectivement Soléa s’offre un magnifique cadeau d’anniversaire. Pour les 130 ans de l’entreprise, le fameux bus Floirat-Mulhouse n 209 va être rénové.
On connaît des amoureux du patrimoine mulhousien qui vont être heureux. C’est décidé, plié, emballé. Le mythique bus Floirat-Mulhouse qui pourrissait sur un parking va être sauvé, rénové, remis en état par l’atelier de maintenance bus de Soléa.
Depuis le début du mois d’avril, ce bus qui est quasiment unique (lire en encadré) est entré en phase de rénovation. Christian Knecht, le responsable de l’atelier, semble particulièrement heureux de ce projet, lui qui a travaillé sur ce bus quand il est entré chez TCM (l’ancêtre de Soléa). « Le fonctionnement des portes avec la commande pneumatique, le bouton pour demander l’arrêt du bus, les poignées de maintien, le ralentisseur électrique, la boîte de vitesses, la visibilité du conducteur… Toutes ces innovations de l’époque ont été validées avec le Floirat-Mulhouse. C’est vraiment un véhicule important dans l’histoire des bus de ville. Avant le Floirat, on se contentait souvent de mettre un habillage de bus sur une plateforme de camion. »
Ce véhicule était tellement moderne, en avance sur son temps, qu’il a circulé dans les rues de Mulhouse durant 20 ans, entre 1954 et 1974. TCM est d’ailleurs tellement satisfait de ces bus qu’elle en achète six d’occasion en 1966, à la ville allemande de Neuenkirchen, car la production des Floirat-Mulhouse neufs est déjà stoppée. Et puis ce n’est pas tous les jours que l’on peut commander un bus qui porte le nom de la ville dans laquelle il roule !
« Ce qui est étonnant , souligne Valérie Triboulet, responsable de la communication chez Soléa, c’est que la société Floirat était basée à Annonay en Ardèche. Aujourd’hui, c’est dans la même usine que sont fabriqués les trambus.» Même si la marque Floirat a été, depuis, remplacée par Iveco.
Le travail a déjà commencé sur le véhicule, et les carrossiers travaillent actuellement sur le toit à la réparation des panneaux et des supports oxydés.
Mille heures de travail
« Il faut dans un premier temps stopper la corrosion » , explique Christian Knecht. Ensuite il faudra trouver un sellier pour reprendre les sièges abîmés, refaire le revêtement de sol et, enfin, remettre en marche le moteur diesel Hispano-Suiza. « On le fait quand la maintenance des autres bus nous en laisse le temps , explique Christian Knecht. Ce n’est pas évident. On a évalué le travail à un bon millier d’heures et on espère avoir tout terminé à l’automne. »
C’est effectivement à cette période que Soléa fêtera son 130e anniversaire et souhaite pouvoir profiter d’un Floirat-Mulhouse pimpant. Ensuite… il sera temps de penser à rénover le très beau bus Chausson, également propriété de Soléa. Mais c’est une autre histoire !
Alors « Pourquoi Floirat-Mulhouse ? » « Parce que ce constructeur d’autobus a conçu ce modèle au début des années 50 en collaboration avec les TM (Tramways de Mulhouse), alors dirigés par Frédéric Bentz. Les 23 premiers Floirat sont livrés en 1954, les trois premières remorques l’année suivante. Aux heures de pointe on accroche la remorque, en heures creuses on la retire : le concept est alors novateur. Un peu l’ancêtre du bus articulé… Mais les cyclistes (bien plus nombreux qu’aujourd’hui) redoutaient fort la remorque. Adapté à la circulation urbaine, le Floirat-Mulhouse offrait 27 places assises et 70 debout, la remorque 23 et 48. On entrait par l’arrière, où se trouvait un receveur qui poinçonnait les tickets, on sortait sur le côté ou devant. Les Floirat ont fait partie de la vie de Mulhouse pendant vingt ans puisque les trois derniers n’ont été réformés qu’en 1974. Il n’en reste que deux, l’un au dépôt Soléa, l’autre dans un musée de Colombes. Mais aucune remorque n’a survécu. »