Un nouveau projet viable et rentable pour la liaison aérienne Annecy-Paris
Grâce à un modèle économique élaboré par les membres de l'association "Bien vivre ensemble l'aéroport Annecy-Meythet", la liaison entre Annecy et Paris pourrait être sauvée.
Un modèle économique viable et rentable pour sauver la liaison aérienne Annecy-Paris vient d'être élaboré. Un projet qui permettrait de sauver l'activité principale de l'aéroport d'Annecy- Meythet et de créer une trentaine d'emplois.Il ne reste plus qu'à trouver les investisseurs.
La liaison aérienne Annecy-Paris a des raisons de vivre et peut même être rentable ! Alors que pour bon nombre de personnes, l'annonce par Chalair, le délégataire actuel de la ligne, d'arrêter ce service à la fin du mois de juin faute de rentabilité sonnait le glas d'une liaison entre Annecy et Paris en moins de deux heures, un nouvel espoir est né.
Cela a été rendu possible grâce au travail minutieux du trio à la tête de l'association "Bien vivre ensemble l'aéroport Annecy-Meythet" : Jacques Le Roux, le président, Jacques Blanc-Tailleur, le secrétaire général, et Paul Beauquis, le trésorier. Ces derniers viennent de réaliser et de présenter un business plan qui montre très clairement que cette ligne peut être rentable, selon un « certain modèle économique, qui tourne selon certaines conditions ». Du sur mesure en quelques sortes, car la plateforme de Meythet présente bon nombre de contraintes techniques, environnementales, économiques... Une offre complémentaire au train, s'adressant en priorité aux hommes d'affaires de la région, qui ont besoin de faire l'aller-retour à la capitale en 24 heures. Et pour laquelle il existe une véritable demande : 65000 passagers ont embarqué sur cette ligne en 2007 ; 15000 en 2012. Une chute vertigineuse, mais un potentiel indéniable, puisque la plateforme est conçue pour accueillir jusqu'à 80000 passagers par an.
Une image de marque à sauverAu-delà de la demande, il y a, selon les représentants de BVEAAM, une image de marque à conserver, et celle-ci passe par le maintien de cette ligne aérienne, qui assurerait l'obligation de service public, fonctionnerait en autonomie de Genève ou Lyon, et ne serait pas financée par les pouvoirs publics.
Rien n'a donc été laissé au hasard pour l'élaboration de ce business plan. Pour que ce modèle soit rentable et donc pérenne, il faudrait investir dans deux ATR 72-500, avions français de 68 places. L'un serait dédié à la ligne tandis que l'autre serait là pour des charters et pour remplacer le premier appareil en cas de maintenance ou d'impondérable.
L'ATR 72-500 est considéré comme étant le modèle le plus performant économiquement sur des liaisons de ce type, confortable et peu gourmand en carburant.
Reste maintenant à dévoiler le prix du billet : 160 euros l'aller, soit à peine plus qu'un billet de train en première classe. Un tarif qui resterait fixe sur plusieurs années, et des perspectives florissantes. « La première année, on perd de l'argent, ce qui est normal. La deuxième année serait bénéficiaire et après, le modèle permet de garantir la pérennité de la ligne et ce au même tarif, même en cas de hausse des prix du carburant » , explique Jacques Blanc-Tailleur. L'objectif ? Atteindre 50 000 passagers d'ici 3 ans, sans qu'il y ait plus de vols que maintenant.
Préoccupés par le maintien de cette liaison, les membres de BVEAAM ont présenté leur projet à différents élus, visiblement séduits par le dossier. Ils recherchent désormais des investisseurs pour créer cette compagnie régionale : « Il faut que quelqu'un porte ce projet », de préférence selon eux, « une société savoyarde. Car ce sont des opérateurs économiques locaux qui en profitent », expliquent-ils, forts de quelques promesses déjà.
Car le temps presse. L'arrêt de la ligne, même temporaire, pourrait avoir des conséquences importantes, comme la perte du slot (créneaux de décollage ou d'atterrissage, NDLR) à Paris. Actuellement mis à disposition gratuitement, il pourrait être attribué à une autre ligne et aussi difficile à racheter que cher.
L'association cherche donc à obtenir des promesses de don, l'objectif étant d'atteindre rapidement la moitié du capital nécessaire, dont le montant reste pour l'instant secret. « Ça urge, si on ne fait rien, on se prend le mur », résume Paul Beauquis. Avis aux investisseurs !
Un modèle inédit et de grosses économiesCe nouveau modèle économique permettrait de réaliser de grosses économies, tant pour les entreprises qui utiliseront la ligne que pour les collectivités locales.
160E : montant d'un aller simple Annecy-Paris, prix pérenne pour 5 ans et peu sensible aux variations du prix du carburant.
39555E : économie annuelle calculée avec une des entreprises leader d'Annecy, dont 6 cadres en moyenne effectueraient en avion plutôt qu'actuellement en train un seul déplacement à Paris chaque semaine. L'économie annuelle selon le nombre de cadres effectuant ce déplacement chaque semaine (sur 44 semaines) est de 13185E pour 2 déplacements par semaine, 26370 E pour 4 ; 52740E pour 8 et 79111E pour 10 déplacements.
1648150E : le total des économies annuelles, qui pourraient être faites en tout par les entreprises utilisant l'avion uniquement au départ d'Annecy plutôt que le TGV. Sur 5 ans ce sont plus de 8,2 millions d'euros d'économie qui pourraient être investis afin de créer une société savoyarde d'exploitation de la ligne aérienne entre Annecy et Paris.
0E : prix du parking de l'aéroport 1h15 : temps de vol Annecy-Paris 2,7 litres : consommation de carburant aux 100 km à atteindre pour égaler celle de l'ATR72-500.
55 milliards d'E : déficit prévisionnel pour les 20 années à venir de l'ensemble SNCF + RFF pour le réseau ferroviaire national d'après le rapport "transports et dette publique" d'avril 2012 du Cercle des transports.
0E : c'est le déficit prévisionnel pour les 20 ans à venir d'après le même rapport de 2012 selon lequel : « Le transport aérien s'autofinance et quasi-totalité en fonctionnement. »
MAINTENIR LA QUALITÉ DE VIE AUTOUR DU SITECrée il y a un an et demi, l'association "Bien vivre ensemble l'aéroport Annecy-Meythet" (BVEAAM) compte aujourd'hui une centaine d'adhérents.
Son objectif : Créer et favoriser dans et autour de l'aéroport, les rencontres, le dialogue, par l'expression dans le respect absolu de la liberté de pensée et de sensibilité, de tous les riverains, utilisateurs, bénéficiaires directs et indirects, améliorer et maintenir la qualité de vie autour de l'aéroport.
Elle a également pour ambition de « réfléchir, proposer, informer avec les habitants, utilisateurs, sur tous les sujets concernant l'aéroport ».
Ainsi, ses représentants œuvrent pour tisser des liens avec les autorités, élus, riverains, pour amener des solutions et réfléchir ensemble pour que la vie se passe le mieux possible autour de la plateforme.
L'un des autres buts assumés par BVEAAM est de « trouver des débouchés à la plateforme pour créer des emplois sans ajouter de nuisances ».
Pour les joindre :
www.bveaam.net ;
contact@bveaam.net ou au 8, rue Côte Merle 74 370 Metz-Tessy.