eomer Wrote:Voyons Christian, tu sais bien que la SNCF considère la moindre amélioration des temps de parcours vers l'Auvergne comme un gaspillage non rentable. Déjà, la redoutable colline de Randan constitue un obstacle difficilement franchissable, alors, la traversée des Mont du Forez...il n'y avait donc pas vraiment d'autre choix que l'autoroute. Et puis bon, pourquoi toujours critiquer l'automobile alors qu'il s'agit d'un moyen de transport plutot pratique et agreable ? Par exemple, une voiture semble un choix plutôt judicieux pour se rendre de Versailles a Auxerre: le problème, c'est plutôt le parking a l’arrivée. Ce n'est pas en tirant a boulets rouge sur l'automobiliste qu'on lui ferra prendre le train, c'est en améliorant les performances du chemin de fer.
Cher eomer,
tu sais très bien que les investissements majeurs de développement en matière d'infrastructures sont de la responsabilité de l'Etat (au moins pour la conduite des projets... pour le financement, les collectivités sont aujourd'hui fortement mises à contribution). Il y a eu une avancée sur Lyon-Clermont dans la décennie passée, sous l'impulsion des conseils régionaux, avec la réalisation modeste du "petit" shunt de St Germain (envisagé bien plus tôt mais toujours différé faute de financement). Le mode ferroviaire est handicapé sur cette relation par la géographie du réseau (peu performant sur la plupart des relations transversales) et la topographie. Cela ne signifie pas pour autant qu'on ne pouvait rien faire. Bien évidemment, réaliser une infra nouvelle de bout en bout eut été utopique dans les 30 dernières années, quand on voit que depuis l'après-guerre, les premières réalisations n'ont concerné d'abord que l'IdF (les deux tronçons neufs desservant le plateau d'Evry et Roissy) puis 2000 km de LGV (en 35 ans !), porté par le succès de la LGV SE (projet qui suscita beaucoup de réserves au sein de la technostructure étatique, en son temps).
Depuis les années 90, la donne a changé. Le réseau autouroutier (ou assimilé) s'est fortement développé et dans le cas de Lyon-Clermont, même si l'itinéraire via St Etienne n'était pas direct et encombré (sur sa partie périurbaine), une relation de type autoroutier avait le mérite d'exister. C'est le choix de nos élus nationaux et régionaux que je critique ici, car une fois encore, ceux-ci font le grand écart entre discours et actes. La politique consiste à faire des choix. On ne peut pas décider d'un côté de renforcer l'attractivité d'un mode de transport et déplorer que celui qui est déjà handicapé par un itinéraire lent (jusqu'à Roanne) et peu direct peine à suivre... Investir massivement sur les deux modes n'a de sens que sur des axes majeurs au trafic très conséquent (sinon, c'est une utilisation vraiment discutable de l'argent public). Le trafic sur une OD telle que Lyon-Clermont, ne peut financer que très marginalement une infra nouvelle, même partielle, qui coûterait très cher. Ce n'est pas avec du TER, fut-il GV, qu'on financera une ligne nouvelle traversant les Monts du lyonnais. Par contre, des aménagements plus réalistes, mais néanmoins significatifs, étaient/sont envisageables, à partir de l'infra actuelle, permettant de se rapprocher d'un temps de parcours de 2h entre les deux agglos (ça n'est pas idéal mais cela rendrait néanmoins le train compétitif par rapport au mode routier et à l'autocar sur autoroute, aux heures de pointe du moins)... Mais on a clairement donné la priorité au doublement de la relation autoroutière...
Je n'ai aucun compte à régler avec le transport routier (je possède et utilise une voiture comme la plupart des actifs), mais ai juste un point de vue critique face à bien des aspects de la politique des transports pratiquée dans notre pays. J'estime dans le cas présent qu'il aurait été préférable de mettre plus l'accent sur le rail, afin de pousser (modestement) au report modal, en cohérence avec les orientations énergétiques et environnementales que la plupart de nos décideurs (et de la population) appellent de leur voeux.
Pour te répondre sur la colline de Randan, je ne suis pas convaincu que faire un tracé neuf entre Vichy et cette commune (au-delà, le tracé de l'infra existante est performant) changerait radicalement la donne.