Législatives 8e : un siège très convoité pour ce cher haut-Var
Olivier Biscaye, directeur des rédactions, et Sophie Boudet, directrice départementale, ont animé ce débat avec notre rédaction locale. Un moment marqué par des échanges de grande tenue entre les cinq candidats.
Une franche cordialité. Voire de l’amitié. Non feintes ! Si les deux candidats dracénois ne se sont pas tombés dans les bras – on s’y attendait– , nous étions les premiers étonnés, hier matin, par le climat civil et détendu qui a présidé au débat organisé par Var-matin entre les cinq principaux candidats aux législatives dans la 8e circonscription. Sous la férule d’Olivier Biscaye, directeur des rédactions, de Sophie Boudet, directrice départementale de notre titre, et dans le cadre agréable du restaurant le Pagnol à Trans-en-Provence, chacun a pu s’exprimer sereinement sur cinq grands thèmes. Et répondre à quelques interrogations concernant ses perspectives électorales, ou dans l’habit du premier député du haut Var.
« Mon cher ami ».... « Concurrent mais pas adversaire !... », a-t-on ainsi entendu...
De Geneviève Blanc (FN) à Bernard Clap (PS), de Max Piselli (Divers droite) à Olivier Audibert-Troin (UMP), en passant par Pierre Jugy (SE), un respect mutuel s’est ainsi dégagé. Mais surtout un amour partagé et clamé pour l’immense territoire de la nouvelle circonscription et son épicentre Draguignan, avec ses 65 communes, ses 10 cantons et ses 135.000 âmes.
Face à un scrutin aussi incertain que les candidats peuvent être divisés, à droite notamment, aucune surprise n’est à exclure. Et c’est donc pétris d’une modestie de circonstance que les prétendants à l’hémicycle ont dessiné leur Var rural en matière de transports, d’agrotourisme, de présence médicale, d’emploi ou d’extraction du gaz de schiste. Modestie parce que la qualification pour le second tour pourrait se jouer d’un cheveu en raison de la multiplication des candidatures, mais aussi du taux d’abstention attendu, de l’ordre de 40 %. Parce que les heureux élus comptent bien taper dans la précieuse cagnotte de voix des éliminés du premier acte.
Certes, on ne les mariera sans doute pas tous. Mais ils ont affirmé de conserve que, quel que soit le résultat, l’ordre et l’amitié républicains seront la règle. On ne demande qu’à le croire !
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Lignes ferroviaires : leurs différentes voiesEn matière de transport ferroviaire, les avis divergent, notamment sur la possible réalisation de la Ligne à Grande Vitesse (LGV). Positions plus modérées à propos de la réouverture de la ligne SNCF Les Arcs-Draguignan.
- Bernard Clap : « Je m’oppose à la LGV. Ce sont des milliards d’euros dépensés au détriment de nos terres et de nos cultures. Améliorons l’existant car le tracé Marseille-Toulon, d’abord pensé, est caduc. Quant à la réouverture du trajet SNCF, Les Arcs-Draguignan, j’imagine davantage une voie verte avec un tramway ou un « bus propre ».
- Max Piselli : « La LGV est nécessaire dans l’Europe que nous voulons construire. Si nous ne l’avons pas maintenant, nous l’aurons dans quelques années. C’est un moyen sécurisant. Reste à trouver un financement comme pour la ligne Les Arcs-Draguignan, que je ne trouve pas nécessaire tant le réseau autocariste s’est développé. »
- Pierre Jugy : « Il faut écouter la volonté populaire qui ne veut pas de ce projet de LGV. Car s’il n’y a pas l’argent et la nécessité de le faire pourquoi se battre contre les associations d’usagers qui la dénoncent. Rouvrir la ligne Les Arcs-Draguignan serait plus utile compte tenu du délai d’attente entre les correspondances. »
- Geneviève Blanc : « Il me semble qu’un référendum est indispensable pour voter la création de la LGV. L’impact sur l’environnement est important pour un gain de temps minimum. Mais pour les petits trajets je suis favorable à la réouverture de la ligne les Arcs-Draguignan, évitons d’utiliser la voiture.»
- Olivier Audibert-Troin : « On ne peut pas s’opposer à la LGV. On serait la seule région à ne pas l’avoir et pour un département touristique comme le nôtre c’est indispensable. Trouvons des modes de financements publics et privés pour mener à bien cette réalisation. Si la ligne Les Arcs-Draguignan est une embellie pour la Dracénie, allons-y mais préconisons l'économie et l’efficacité d’abord. »
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RepèresGeneviève Blanc, FN, 48 ans, responsable commerciale à La Verdière. Elle n’a jamais occupé de fonctions électives. Militante UMP jusqu’en 2007, elle a rapidement rejoint les rangs frontistes.
Bernard Clap, PS, 57 ans, père de deux enfants, restaurateur. Maire de Trigance depuis 2001. Président du Parc naturel régional du Verdon et de la communauté de communes Artuby-Verdon, membre du CESER.
Max Piselli, Divers droite, 74 ans, père de deux enfants. Maire à cinq reprises depuis 1986 ; conseiller général depuis 1988, actuellement vice-président chargé de la culture. Président de l’agglo de 2001 à 2008.
Olivier Audibert-Troin, UMP, 51 ans, assureur. Entré en politique en 1986, il devient conseiller régional en 1998 et est actuellement premier adjoint à Draguignan et président de la communauté d’agglomération dracénoise.
Pierre Jugy, sans étiquette, 48 ans, restaurateur, marié et père de deux enfants. Maire de Tourtour depuis 2008. Il milite pour la communauté de communes haut-Var/Verdon, et a fait du combat contre le gaz de schiste son cheval de bataille.