Dernier rassemblement bon enfant des anti-LGV à Toulon
Les participants venaient pour certains des Alpes-Maritimes ou des Bouches-du-Rhône.
Ils étaient plus de deux cents, ce samedi, à l'appel de la coordination régionale pour un pique-nique festif devant le conseil général de Toulon. Objectifs: interpeller les candidats aux législatives. Lorsque la coordination régionale contre le projet de Ligne à grande vitesse (LGV) Paca invite à un pique-nique face au conseil général, elle met les petits plats dans les grands. « Menu astronomique à 20 milliards d'euros ! », parodie un tract. Parmi les plats « proposés par l'Etat : dette gratinée, soupe de tortues d'Hermann, brochettes de poids lourds ou paysans en broche», détaillent les opposants du Var, des Alpes-Maritimes et des Bouches-du-Rhône qui fraternisent, eux, autour de mets « faits maison».
« Nous sommes là par rapport aux législatives. Pour que les candidats se positionnent clairement», interpelle la soixantaine d'associations réunies à Toulon. Olivier Lesage lance de son côté un solennel « Appel du 18 juin» à titre préventif, car « on va voir que le projet n'est pas annulé, le tracé arrive !», alerte le candidat de l'Alliance écologiste indépendante, figure de l'association Stop TGV Coudon.
« A nous de maintenir le débat »« Réseau ferré de France (RFF) est actuellement en situation de réserve pour cause d'élections. C'est bien pratique pour eux, mais à nous de maintenir le débat», souligne Michel Lieutaud, président de STOP TGV secteurs Sanary et Sainte-Baume.
Sur des tréteaux, des cartes déployées exposent au public les « couloirs ferroviaires » pressentis. « Mais oui, c'est de la folie, Madame...», opine du chef un sympathisant en réponse aux interrogations d'une Toulonnaise.
Vers midi et demi, trente-cinq tracteurs en provenance de La Cadière s'immobilisent sur l'avenue des Lices, coupée à la circulation. Tous sont conduits par des représentants des vins de Bandol. S'ils s'abstiennent de commentaires sur l'absence d'autres agriculteurs, il faut reconnaître qu'ils se sentent un peu seuls à l'heure de la parade. Bain de foule tout de même lorsqu'ils rejoignent les quelque 250 membres du collectif pour prendre la pose devant le conseil général, sous le regard d'un discret dispositif policier.
La sono se met en marche et les représentants d'associations se succèdent au micro devant leurs ouailles avant de céder la place à un groupe de rock.
Vers 15 heures, départ du parc des Lices, direction la gare. Une halte éminemment symbolique, porteuse d'un message d'avertissement.
« Aujourd'hui, c'était le dernier rassemblement bon enfant», prévient un porte-parole. « De notre côté, nous allons bloquer tous les points de carottages programmés pour les études d'implantation de la ligne», assure David du Collectif de défense des terres fertiles.
En résumé, au prochain « buffet LGV », tous sont bien décidés à mettre les pieds dans le plat.