http://www.ladepeche.fr/article/2011/12 ... table.html
Gimont. Accident de TER en 2010 : la collision était inévitable
La collision s'était produite le 27 septembre 2010, à Gimont, au passage à niveau 76./Photo DDM, S. L.
Partager
Quatorze mois après la collision entre un TER et un camion, entre Gimont et Escorneboeuf, le Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre a rendu ses conclusions. Un problème de visibilité rendait l'accident inévitable. RFF a accepté de financer la suppression du passage à niveau et la construction d'une voie d'évitement.
L'actualité récente a une nouvelle fois illustré de façon dramatique les risques que faisaient courir les passages à niveau non gardés aux automobilistes.
Le 4 décembre, dans le Rhône, une collision avec un train a décimé une famille de cinq personnes. Le 27 septembre 2010 à Gimont, les passagers du train et le conducteur du camion percuté de plein fouet, à 8 h 43, ont eu plus de chance. L'accident a fait onze blessés, dont un grave. Dans les deux cas, le Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) a été saisi, avec pour objectif de « prévenir de futurs accidents en déterminant les circonstances et les causes de l'événement analysé et en établissant les recommandations de sécurité utiles ».
Malheureusement pour le père et les trois enfants décédés le 4 décembre, il a rendu ses conclusions un jour trop tard sur la collision de Gimont. Mais gageons que d'autres villes en France suivront l'exemple gersois partout où les passages à niveau sont encore gardés par de simples croix de Saint-André.
Selon les enquêteurs, il apparaît, en effet, que le conducteur du camion, qui avait marqué le stop ce matin-là à Gimont, était dans « l'incapacité de franchir le passage à niveau avant que le train, devenu perceptible onze secondes auparavant, ne l'atteigne ».
Mais le BEA-TT met aussi en cause le tracé de la voie communale qui marque un angle inférieur à 90° par rapport à la voie ferrée. « Il ne permet pas aux conducteurs de véhicules de grand gabarit de se positionner à l'entrée du passage à niveau de manière à percevoir correctement l'arrivée des trains et les oblige à effectuer une manœuvre délicate, à petite vitesse, pour traverser la voie ferrée. »
L'état des lieux n'a pas surpris les élus et RFF (1) qui avaient pris les devants pour trouver des solutions sous l'égide de la préfecture. Trois réunions tripartites ont été organisées en 2011. Elles vont déboucher sur une option qui risque de satisfaire tout le monde, si l'enquête publique est favorable. Et pour cause, RFF propose de prendre tous les frais à sa charge. Il a d'ailleurs transmis les détails au préfet Guépratte le 18 novembre. Le projet consiste, en fait, à construire une voie d'évitement de 700 m, voie qui permettra de desservir le hameau de Julias à partir du pont de Cologne, route de Touget, sur la RD 120. Coût pour RFF : 300 000€. Et bien des risques évités pour les riverains, puisque le passage à niveau sera supprimé dans la foulée, soit fin 2012 au plus tard. D'ici là, la circulation est interdite aux poids lourds sur l'actuel passage à niveau 76, sauf desserte locale.
(1) RFF conteste ce délai de 11'' et estime que le camion avait le temps de passer. Le tribunal administratif de Pau tranchera.
RFF va investir 300 000 €
Le maire de Gimont a obtenu que RFF finance la suppression du PN mais aussi la construction des 700 m de la voie d'évitement, la clôture du riverain contourné par cette voie et la mise en sécurité du futur ex-PN par une 2e clôture.
Le chiffre : 11
secondes > Délais trop court. Selon le bureau d'enquêtes accident, « la cause directe de l'accident est l'incapacité pour le camion de franchir le passage à niveau avant que le train, devenu perceptible 11 secondes auparavant, ne l'atteigne ».
« Nous avons fait trois reconstitutions le 31 août 2011. Les trains étaient visibles 12'' avant l'arrivée au PN. Or, la traversée pour un camion à l'arrêt est de 8''.»
Gilles Rouyer, responsable du service commercial et gestion du réseau RFF