Québec Wrote:Bonjour,
J'aimerais savoir quels types de véhicules utilisez-vous pour desservir les zones à faible densité. Utilisez-vous des minibus, des taxis, ou d'autres types de véhicules
Bonsoir,
La plupart du temps, malheureusement, les zones peu denses ne sont pas desservies du tout. Dans mon département, qui compte plus de 700 000 habitants, je me demande si 1/3 des communes est desservi par une ligne d'autocars. Sur ces lignes il n'y a que quelques passages par jour, parfois même le car ne passe pas tous les jours. Sauf sur quelques liaisons interurbaines (dans mon département il doit y en avoir deux ou trois) il n'y a aucun service le dimanche, et quand il y en a un, le service se limite à un ou deux passages dominicaux, plutôt en fin d'après-midi ; sur un trajet de 100 km, ces autocars ne desservent que deux ou trois communes et ignorent tous les autres arrêts.
Ici ou là il peut y avoir des taxis plus ou moins collectifs, ce sont des voitures de type familial (6 ou 7 places), souvent des monospaces, exploités par des artisans, mais avec des tarifs conventionnés avec le conseil général du département. Il faut réserver la veille, cependant de tels services sont très rares et n'existent pas non plus les dimanches et jours de fête. En fait, en France, les populations rurales sont habituées à être assez défavorisées quant aux équipements publics, de ce fait elles ne comptent que sur elles-mêmes, et sur leurs voitures.
D'une façon générale on peut dire que dans les zones rurales c'est la misère des services publics et beaucoup de personnes âgées sont isolées. Par ailleurs les hôpitaux ruraux ferment, étant souvent convertis en maison de retraite, et couramment il n'y a plus de commerces dans beaucoup de communes. Paradoxalement, étant donné le prix excessif (*) de l'immobilier dans les villes, la campagne attire de plus en plus une population aux moyens assez modestes, qui peut y faire construire une maison à des prix plus abordables. Mais ce sont souvent des « rurbains », qui dorment à la campagne et vont travailler à la ville, ils sont étroitement tributaires de leurs voitures.
(*) En ville un studio se loue pour 300 € par mois au minimum (chauffage et charges non comprises), pour une pièce unique de 20 à 25 m
2 avec « coin-cuisine », c'est-à-dire qu'une cuisinette est aménagée sur une des parois du séjour. Pour ce prix on vit dans un logement médiocre. Un deux pièces coûte facilement de 450 à 600 €. En région parisienne les prix sont affolants, c'est pourquoi les sans-logis (**) sont de plus en plus nombreux, sans doute plusieurs centaines de milliers en France, et beaucoup d'entre eux ont pourtant un travail. La retraite minimale pour les personnes âgées ou handicapées est d'environ 650 € ! Et il faut manger en plus…
(**) En France on les nomme à tort « SDF » (sans domicile fixe), mais le terme SDF désigne normalement les nomades, qui disposent d'un logis, mais sur roues, et doivent pointer dans les gendarmeries pour signaler leurs étapes. Les sans-logis, eux, vivent vraiment dans la rue. Le terme « sans abri » convient lui aussi parfaitement, mais il est de moins en moins utilisé.