www.angers.maville.com Wrote:Sur le tracé, l'équivalent d'un parc de sept hectares
La place Jean-XXIII, rebaptisée place de la Roseraie, va être refaite. Elle sera beaucoup plus ouverte aux piétons, qui pourront traverser facilement. Sur les 12 km de la 1re ligne, 8 seront engazonnés. La pelouse produisant autant d'oxygène qu'une forêt, c'est l'équivalent du parc Balzac qui arrive en ville.
Pourquoi les villes françaises font-elles des tramways ? « C'est bien simple, répond Bernadette Caillard-Humeau, adjointe au maire. La circulation urbaine augmente de 4 % chaque année. Ça finit par créer un effet entonnoir. Le tramway va arriver à point nommé pour désengorger ce bouchon. »
A Strasbourg, le tramway s'est traduit par 30 % de voitures en moins dans le centre et 20 % de piétons en plus. « Un tramway, ça donne une atmosphère complètement différente dans une ville, » assure Jacques Landreau, le directeur de la Mission Tramway. Il l'a constaté à Bordeaux, à Orléans, à Nantes...
D'abord on ne l'entend pas : 21 décibels seulement au niveau des roues. On l'entend si peu que le conducteur doit actionner une clochette pour avertir les piétons de son passage. Imaginez le pont qui va traverser la Maine entre l'hôpital et le Multiplexe. Réservé au tram, aux vélos et aux piétons, il sera complètement silencieux.
Ensuite, à Angers, sa plate-forme sera engazonnée sur les deux-tiers du parcours. Il va ainsi dérouler un tapis vert de 8 km, soit 7 hectares de gazon. Non seulement, le gazon atténuera encore le peu de bruit qu'il fait. Mais, selon Yves Bureau, l'architecte paysagiste qui a conçu son aménagement, « un hectare de gazon produit la même quantité d'oxygène qu'un hectare de forêt. »
« C'est l'équivalent du parc Balzac qui arrive en ville !, s'exclame Jacques Landreau. Avec la verdure, c'est de la douceur qui pénètre dans la ville. »
De lanières en allées vertes
Suivez le guide. Nous sommes en 2011. Le tram sort du parking Ardenne à Avrillé, où vous avez laissé votre voiture. Il quitte cet espace planté de tilleuls argentés pour traverser Avrillé. Il poursuit avenue Pierre-Mendès-France, avec sa forêt de chênes verts, avant l'ancien aérodrome : le sous-bois arrive jusqu'à la plate-forme du tram.
Un peu plus loin, il s'arrête au parc du végétal : la station s'intègre dans une « lanière verte » de 30 m de large, qui part du sud du plateau de la Mayenne. Le voyage continue à travers le nouveau quartier des Hauts de Saint-Aubin, lui aussi, très vert.
Le tram se retrouve alors dans un environnement minéral, la rue des Capucins. Il redevient vert en arrivant à l'hôpital. Il traverse le CHU, passe la Maine sur le nouveau pont, arrive au Multiplexe, prend l'allée Mitterrand, déjà très verte. Il crée un chemin vert rue Thiers, à la place d'une des voies de circulation. « C'est comme s'il avait chargé ses batteries de vert et qu'il apportait ce vert dans la ville, » s'émerveille Jacques Landreau.
Le tramway remonte alors la rue de la Roë, la place du Ralliement, la rue d'Alsace, toutes débarrassées de leurs voitures, et retrouve bientôt son tapis vert, boulevard Foch. De nouveau dans un univers minéral, du carrefour du Haras à la rue de Létanduère en passant par le pont Marengo, il reverdit avenue Winston Churchill. « Ce morceau de périphérique en pleine ville, » dont la déclivité, la passerelle et deux voies de circulation sont supprimées, « pour la rendre aux piétons », poursuit Jacques Landreau.
Des places redessinées
A la Roseraie, la place Jules-Verne est complètement redessinée : « On ne sait pas encore si le tramway traversera un champ de tulipes, une pièce d'eau ou autre, s'interroge Bernadette Caillard-Humeau, adjointe au maire. C'est à l'étude. » La place Jean XXIII, rebaptisée place de la Roseraie, est, elle aussi, refaite. « Ce sera beaucoup plus ouvert aux piétons qui pourront traverser facilement, » précise l'adjointe. Le tram termine son parcours au parking relais, pris en partie sur les terres du pépiniériste Sicamus.
Là, vous louez une voiture à l'heure ou, plus sportif, vous prenez un Vélocité pour remonter à Avrillé. Vous avez admiré pas moins de 1 609 arbres sur le parcours : des copalmes d'Amérique, des charmes, des érables, des platanes, des savonniers... Le tramway d'Angers, ville horticole, ne pouvait pas faire moins.
Article de Claudine QUIBLIER.
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