viadi Wrote:Je pense que le réseau de transport public bavarois est de bonne qualité, tant en ferroviaire qu’en urbain (je ne connais pas l’interurbain mais cela ne doit pas être négligeable).
Mais si on décide de réduire très fortement la part payée par l’usager à une somme symbolique, alors il faudra trouver les financements soit en diminuant les dépenses actuelles (Moins ce policiers ou moins payés? Moins d’enseignants ou moins payés? Moins de programmes sociaux pour les plus défavorisés? Ou alors simplement une augmentation des impôts pour tous et donc principalement sur la classe moyenne?)
Ou plus simplement en subventionnant moins l'automobile. Il y a en plus un bel effet levier sur les moindres dépenses de santé du fait de la moindre pollution des villes, et du léger exercice physique qu'implique l'utilisation du transport en commun.
viadi Wrote:Amusant cette étude du Trésor… donc en allant jusqu’au bout de leur raisonnement, on ne vit plus que dans ces grandes métropoles soit en cœur de ville (avec des prix au m2 assez astronomiques) soit en périphérie dans des grands ensembles (endroits connus pour leur qualité de vie légendaire)…
Ce n'est absolument pas ce que dit le raisonnement, non, sans compter que :
- le prix en coeur de ville n'est élevé que parce que la demande est bien supérieure à l'offre
- il n'est pas nécessaire de faire des "grands ensembles" pour faire de la densité
Ce qu'elle dit par contre, c'est que l'utilisation de l'automobile en ville est particulièrement coûteuse (10 fois la moyenne), donc oui il faudrait réduire le plus possible l'usage de l'automobile en ville déjà.
viadi Wrote:Dites le aux “inclusifs” en particulier avec horaires décalés… (employé de supermarché debutant en pleine nuit par exemple)
En effet, un transport en commun attractif, c'est également une offre de nuit. Mais attention à ne pas caricaturer "réduire l'usage de l'automobile" en "supprimer l'automobile"...
viadi Wrote:N’oubliez pas les Gilets Jaunes (époque Ronds Points) qui a été en partie une révolte de la classe moyenne qui s’est sentie déclassée en particulier au niveau du prix de l’essence.
C'est finalement la résultante de deux choses :
- le cliché du "pavillon avec jardin"
- l'aménagement du territoire quasi-exclusivement pour l'automobile.
J'en avais peut-être déjà parlé ici, le documentaire "
Rêve pavillonnaire, les dessous d'un modèle" illustre très bien ce phénomène. On y on suit par exemple une famille qui a choisi de s'installer dans un lotissement pavillonnaire à Cercottes, en banlieue d'Orléans. La fille va au collège à Saran, à 5 km de là, et la mère travaille à Orléans, à 10 km, une ligne TER reliant Cercottes à Orléans. Idéal non ? Eh bien non.
Pour se rendre au collège, il y a un bus le matin, et un bus le soir. Un emploi du temps avec des journées plus courtes ? Pas de bus pour partir plus tard ou rentrer plus tôt. S'y rendre à vélo ? C'est à 20 minutes... via une route départementale à fort trafic automobile, sans le moindre aménagement cyclable. Impossible également pour elles de sortir avec leurs copines, faute là encore d'avoir prévu que l'on veuille se déplacer dans ce territoire pourtant urbain autrement qu'en voiture : la mère doit donc "faire le taxi".
Pour se rendre de Cercottes à Orléans en TER, il y a... 2 TER le matin, à 7h08 et 8h18 (puis plus rien avant 17h41). Pour se rendre d'Orléans à Cercottes, il y a... 3 TER le soir, à 17h23, 18h23, 19h37 (le précédent est à 7h37). Un dernier départ trop tard le matin, une impossibilité de rentrer en journée si besoin : la mère prend donc la voiture.
Au final, la voiture représente un poste de dépense énorme au regard des revenus du foyer, et des options qui auraient pu s'offrir à elles si les lieux avaient été aménagés pas juste pour l'automobile.
Le bon combat, ce n'est donc pas celui sur le prix de l'essence, il ne pourra de toute façon qu'augmenter, mais sur les possibilités de se passer le plus possible d'essence, ce qui passe notamment par aménager des villes dans lesquelles on
peut se déplacer de façon fiable et sécuritaire sans voiture, que ce soit à pieds, à vélo, ou en transport en commun.
viadi Wrote:C’est le soucis de la classe moyenne, trop riche pour être considérée comme pauvre, trop pauvre pour être considérée comme riche…
Un enseignant était recruté à un salaire de 2.2 smic dans les années 90, désormais il l’est à 1.1 smic.
En référence, regardez la différence entre l’augmentation du salaire minimum et celle du salaire des fonctionnaires (via le fameux point d’indice qui est la base de calcul)…
Auparavant avec 2.2 smics on pouvait accéder à le propriété dans une métropole, désormais avec 1.1 smic c’est le logement social.
Désolé mais le sentiment que l’on fait payer la facture aux classes moyennes, qui ne peuvent en échapper, est assez présent.
(Puis je vous citer Arthur resident Belge, les tennismen principalement résidents Suisses, Florent Pagny en Patagonie, Nabila à Dubai, Yannick Noah et Omar Syaux Etats Unis dont certains se vantent d’y être pour des raisons fiscales… tout en étant heureux de revenir utiliser les prestations médicales dans notre pays….)
J'ai l'impression que vous mélangez plusieurs choses ici. Oui nous sommes très en retard sur la production de logements en France, ce qui a conduit à une explosion des prix qui se maintiendra tant que l'on ne taxera pas davantage les héritages, le salaire des enseignants (de même que de nombreux salariés du service public) est scandaleusement bas (et on va en payer les conséquences pendant des décennies...), mais entre les "stars" que vous citez et la classe moyenne... eh bien il y a les riches, dont pas mal de ceux qui se réclament de la "classe moyenne" oublient qu'ils font en fait partie, et qui effectivement payent le plus gros fardeau fiscal en proportion de leurs revenus (les 10% des foyers français les plus riches payent 72% du total collecté par l'impôt sur le revenu)... mais toujours avec un "reste à vivre" bien plus élevé que ceux qui font partie de la classe moyenne (la vraie).
Aujourd'hui, les premiers à bénéficier des subventions au carburant automobile qui ont été mises en place depuis avril, ce sont les plus riches, puisque ce sont eux qui parcourent les plus grandes distances en voiture. Je ne suis pourtant pas vraiment sûr que ce soit eux qui soient le moins à même de payer un peu plus cher leur plein...