Hommage aux bus et cars Chausson

Irigo et Aleop

Modérateurs: Latil 22, FLG

Règles du forum
Avant de poster un message, merci de lire la charte d'utilisation des forums. Vous pouvez aussi consulter les mentions légales de Lineoz.net. Ce forum dispose d'une charte spécifique, merci d'en prendre connaissance.

En cas de problème sur un sujet, merci d'alerter l'équipe de modération en cliquant sur le point d'exclamation du message souhaité.

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar luckyrando57 » 21 Mai 2017 20:45

Bonsoir !

Les Rapides de Lorraine ont possédé deux séries de Chausson de ce type particulier, de mémoire carrossés par Durisotti. Voici une autre carte postale Delcampe qui en laisse apparaître deux à la gare routière de Metz :

https://www.dropbox.com/s/8v8v9wyuxvxdy ... z.png?dl=0
luckyrando57
Rang : Passéoz 3 Jours
Rang : Passéoz 3 Jours
 
Messages: 400
Inscription: 09 Avr 2012 19:31

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar Terminus » 10 Juin 2017 3:46

BBreteau Wrote:Bonjour
Merci beaucoup ,Alain , pour tous tes documents sur Chausson.Un beau Chausson avec une belle livrée.Pour tous les passionnés par les véhicules de cette célèbre marque Chausson.A bientôt.
Bernard
Image


Quand j’ai vu la photo de ce bus vendéen la hauteur des fenêtres, donc du pavillon, m’a sauté aux yeux. La galerie de toiture aussi. Alors, c’est un bus ou un car ?

Ce type de véhicule est très particulier : un hybride d’autocar de ligne rurale mais avec une carrosserie d’autobus SC4 urbain :

    – avec pavillon haut pour des voyageurs debout (le pavillon rehaussé des bus SC4 (APV) augmentait de 18 cm la hauteur sous plafond), tandis que les cars Chausson SC3 (AP ou AH ou AS selon le moteur Panhard pour les AP, Hispano pour les AH ou Somua pour les AS, on ne sait jamais comment appeler les Chausson tellement c’est compliqué !), conçus pour des voyageurs assis, avaient conservé le pavillon bas  ;

    – avec une seule porte pliante à l’avant, faisant à la fois montée et descente, et très probablement une ou deux portes battantes à l’arrière (à droite, ou à gauche ou des deux côtés). Ces portes servaient d’issues de secours. Sur la photo de ce bus-car on croit voir une poignée de porte à l’arrière gauche. Oui, mais à droite ? Il pouvait très bien s'y trouver une porte pliante.

Mais alors, pourquoi un arrière plat plutôt que l’arrière bombé standard des autocars ? Peut-être parce que l’arrière bombé des cars SC3 à plafond bas était incompatible avec la carrosserie à plafond rehaussé des bus urbains SC4 ? Ainsi, faute de disponibilité d’un arrière bombé et aussi pour éviter la construction en très petite série d’un arrière bombé à vitres plus hautes, on aurait préféré une caisse entière de SC4.

Oui, mais pourquoi donc choisir une caisse de SC4 pour un autocar puisque le car SC3 existait ? Je hasarde une hypothèse, bien entendu non vérifiée : peut-être que le transporteur souhaitait disposer d’une plate-forme arrière cloisonnée pour y entreposer les colis des messageries ? Ce principe existait sur les cars des Transports Brivin, à Niort, au moins sur la ligne Angers–Niort où j’ai pu l’observer à sa tête de ligne à la gare d’Angers–Saint-Laud. Cette ligne était desservie par un Renault (ou Saviem ?) R4231, ou peut-être un SC2, de type urbain, avec des portes en 433, ou par un Berliet urbain PH80 (ou PH85 ? mais je crois plus au PH80) avec portes probablement en 442 (ou peut-être en 422). Ce sont des souvenirs des années 1968-1969, c’est lointain et c’est flou. Ces véhicules étaient peints d’un blanc très légèrement grisé (mais c'était proche du blanc), avec une large ceinture émeraude. La plate-forme arrière du R4231 (SC2 ?) et du PH-80 servait précisément à entreposer des colis, et — peut-être, mais ce n’est pas sûr — des bagages. En tout cas les voyageurs n’étaient pas censés s’y trouver.

Un paradoxe : sur les APU53 urbains à arrière plat le toit était bas, pour donner un peu plus de confort il y avait des vitres dans les voussoirs. Elles disparurent dans les APV (SC4) car la hauteur sous plafond avait été rehaussée. Oui, mais là, sur ce car-bus genre SC4, les voussoirs vitrés sont revenus.
Dernière édition par Terminus le 11 Juin 2017 3:59, édité 1 fois.
Terminus
Avatar de l’utilisateur
Terminus
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1580
Inscription: 02 Mar 2007 17:51

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar Terminus » 10 Juin 2017 3:50

luckyrando57 nous a mis un lien montrant la gare routière de Metz. On y voit des cars des Rapides de Lorraine, dont :

    — 2 autocars à carrosserie d’autobus urbain [édition :] dont on ne sait trop s'il s'agit d'un APU (APU53) à pavillon bas, ou bien d'un APV (SC4) à pavillon haut, ces deux modèles avaient un arrière plat ; ces véhicules ont des portes en 102 (1 porte battante à l’arrière, 1 porte simple pliante à l’avant) ;

    — 2 autocars AP classiques à pavillon bas et arrière bombé. Seul ce type de car est équipé d’une galerie à bagages en toiture, tandis que les SC4 en sont dépourvus.

Sur ce blog, le blog de gege75-53, voir les messages du lundi 12 mars 2012 à 06:00, du mardi 13 mars à 07:00 et du vendredi 16 mars 2012 à 07:05 : http://gege75-53.skyrock.com/6.html
On remercie Gégé pour les renseignements qu’il nous apporte et on le complimente pour ses recherches et ses dessins. Il nous donne la solution, du moins pour les Rapides de Lorraine.

Ces cars pseudo-APU53 (?) ou SC4 (?) des Rapides de Lorraine sont du type ASH 522 (selon Gégé). Édition : les dénominations des Chausson dont abracadabrantes : il y en a pour le type de motorisation et d'autres pour les caisses. Comme elles se ressemblent un peu ça donne des migraines et des erreurs. Ainsi, si j'ai bien compris, un ASH (S = moteur Somua, H = huile lourde, c'est-à-dire diesel) peut avoir une caisse AP, tandis qu'un APH a un moteur Panhard à huile lourde !

Gégé nous dit qu'ils ont été réaménagés en profondeur : il s’agissait de créer trois coffres à bagages : l’un sur la face arrière, les deux autres dans l’empattement des essieux (un coffre sur le flanc droit et un autre sur le flanc gauche). De ce fait le plancher des sièges était rehaussé, l’allée centrale étant en pente. À l’arrière, dans le fond, une banquette de cinq sièges adossés à la paroi était placée sur le coffre à bagages.

Pour l'anecdote, gege73-53 a aussi bricolé une maquette d’un véhicule semblable pour les Transports Ducoin de Jolival, mais il s’agit d’un transporteur imaginaire, c'est juste pour s‘amuser. Il nous montre aussi par dessin les Chausson d’Air-France adaptés pour les bagaes : ces véhicules faisaient la liaison sur les pistes, entre l'aérogare et les avions.
Gégé a aussi réalisé une grande maquette, bien fabriquée, mêlant dans un décor villageois des trains, des cars et des bus, c’est Jolival. Elle mérite d’être vue, c’est une belle réalisation.

Revenons à la Vendée, au passage du Gois et aux autocars Chausson que l'on voit sur la photo de ben0212. La différence entre l’autocar SC4 vendéen et ses homologues des Rapides de Lorraine est la galerie de toiture pour les bagages. D’ailleurs, sur le car vendéen, on ne voit pas d’échelle d’accès à l’arrière : par où grimpe-t'on ? Et comme on ne voit que des bouts de l’arrière on ne sait pas s’il y a un coffre. On ne sait pas non plus s’il y a une porte pliante à l’arrière droit, comme sur les R4231 et PH80 de Brivin à Niort.

Édition : pour le véhicule vendéen, le SC4 (voilà enfin une référence simple à comprendre), le choix d'un pavillon haut serait logique pour rehausser le plancher afin d'y placer des coffres à bagages sur chaque flanc.

Mais nous ne savons donc pas si ces deux véhicules, le vendéen et le lorrain, sont strictement identiques ou si le vendéen dispose d’une plate-forme arrière pour les messageries comme chez Brivin, sans modification du plancher. D’aucuns nous apporteront peut-être d’autres renseignements.
Terminus
Avatar de l’utilisateur
Terminus
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1580
Inscription: 02 Mar 2007 17:51

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar Terminus » 12 Juin 2017 19:32

Sur son dessin gege75-53 a tracé la porte du coffre à bagages du flanc droit. On voit qu’elle a nécessité une recoupe non standard de la tôle du flanc. Cette fente, correspondant très probablement aux charnières, est nettement au dessus des cinq bandes parallèles d’enjoliveurs qui ceinturent le bas de caisse sur trois côtés. Elle se situe en dessous de la 4e fenêtre à partir de l'avant.

Mais, sur la photo du car-bus vendéen, l’hybride SC4 rouge et crème, on ne voit pas cette recoupe sur le flanc gauche, faisant la séparation entre la tôle du flanc et celle du coffre à bagages. Apparemment les cinq bandes parallèles d’enjoliveurs pouvaient normalement se relever sur tous les Chausson, sauf, peut-être, sur les nez-de-cochon. Ce Chausson vendéen semble standard de ce point de vue.

Cela fait donc douter que ce car-bus vendéen soit semblable à ceux des Rapides de Lorraine.

Cela plaiderait pour une plate-forme arrière affectée aux messageries, avec une porte d’accès au moins battante, voire pliante. Pour une ligne desservant Noirmoutier, une île à l’époque desservie par bacs ou par véhicules par la chaussée du Gois, ce ne serait pas illogique. Mais en fait je n’en sais rien. Y a-t'il dans la salle des gens qui savent ?
Terminus
Avatar de l’utilisateur
Terminus
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1580
Inscription: 02 Mar 2007 17:51

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar Terminus » 18 Juin 2017 22:03

Sur la forum Caradisiac on voit, sortant du passage du Gois, un Renault R4190 tirant une remorque ; sa galerie est déjà bien remplie. Voir le 06/09/2012 à 15h27’42’’ : http://www.forum-auto.com/automobiles-m ... -11130.htm

Le transport de bagages et de messageries était probablement important. Cela pourrait être en faveur de l’aménagement d’une plate-forme arrière du Chausson, dévolue aux messageries et aux bagages. Mais pas forcément pour un aménagement semblable aux Rapides de Lorraine (qui avaient un plancher rehaussé et une allée centrale en pente, avec trois coffres à bagages).
Terminus
Avatar de l’utilisateur
Terminus
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1580
Inscription: 02 Mar 2007 17:51

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar Terminus » 18 Juin 2017 22:46

Par ailleurs, les Chausson, nez de cochon ou plus récents, ne disposaient pas d'un coffre, bien que certains carrossiers aient pu en aménager un, j'ai vu au moins une photo qui l'atteste, il s'agissait d'un Chausson à arrière bombé.

Bien sûr il y avait une galerie, mais cela ralentissait beaucoup le service. Je me souviens des cars du CM (chemins de fer économiques du Morbihan) sur lesquels le chauffeur passait beaucoup de temps, à la tête de ligne de la gare de Vannes, pour monter et arrimer les valises et les vélos. Il s'agissait de Renault R4190. En cours de route, aux arrêts, il fallait aussi du temps pour descendre ou monter les bagages. Il n'y avait qu'un seul agent : le conducteur. Évidemment, le temps de parcours de la ligne était considérable. Une plate-forme arrière, fermée avec porte battante ou pliante, aurait beaucoup simplifié les manutentions.
Terminus
Avatar de l’utilisateur
Terminus
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1580
Inscription: 02 Mar 2007 17:51

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar luckyrando57 » 19 Juin 2017 20:41

Terminus Wrote:luckyrando57 nous a mis un lien montrant la gare routière de Metz. On y voit des cars des Rapides de Lorraine, dont :

    — 2 autocars à carrosserie d’autobus urbain [édition :] dont on ne sait trop s'il s'agit d'un APU (APU53) à pavillon bas, ou bien d'un APV (SC4) à pavillon haut, ces deux modèles avaient un arrière plat ; ces véhicules ont des portes en 102 (1 porte battante à l’arrière, 1 porte simple pliante à l’avant) ;

    — 2 autocars AP classiques à pavillon bas et arrière bombé. Seul ce type de car est équipé d’une galerie à bagages en toiture, tandis que les SC4 en sont dépourvus.



Bonsoir !

J'apporte une précision complémentaire sur les deux séries de Chausson des Rapides de Lorraine à pavillon haut :

- acquis à l'automne 1958 : n° de parc 465 à 469 - 320 à 324 FP 54
- acquis en début d'année 1959 : n° de parc 480 à 486 - 766 à 772 GE 54

Leurs n° de parc sont devenus 1201 à 1212 dans la nouvelle numérotation.

La cession de la branche d'activités autocars / autobus à SAVIEM étant intervenue en mai 1959, ces cars n'étaient pas encore des "SC" mais bien de purs Chausson.

Accessoirement, pour les personnes qui se sont intéressées plus en détail à cette carte postale représentant la gare routière de Metz, je précise que les Chausson bleu foncé sont également des Rapides de Lorraine, dans leur ancienne livrée.
luckyrando57
Rang : Passéoz 3 Jours
Rang : Passéoz 3 Jours
 
Messages: 400
Inscription: 09 Avr 2012 19:31

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar Terminus » 04 Juil 2017 3:52

Merci à luckyrando57 pour ses précisions. Comme il connaît les Rapides de Lorraine il va sans doute pouvoir nous renseigner.

Cette photo montre la gare routière de Thionville située probablement près du parc Napoléon, elle est apparemment très récente, on est sans doute dans les années 60. La reproduction est plus que floue et les détails sont très dégradés, on dirait un tirage sur papier grain de soie, difficile à scanner. Cette gare routière, ultra-moderne pour l’époque, était très vaste, nous n’avions pas ça en Anjou !

Cette photo figure sur le très intéressant blog de Pascal BERTRAND consacré à Thionville, où l’on trouve des photos des trams et bus de la Trans-Fensch (ligne de Thionville à Fontoy avec embranchements), et aussi d’autres transporteurs :
Voici le lien pour le sommaire :

Derrière le bâtiment on voit l’extrémité arrière d’un Chausson. Sa livrée est claire et unie, comme celle des Rapides de Lorraine et qui a dû succéder à une livrée bleue plus ancienne. Par ailleurs, Thionville n’est distant de Metz que d’une trentaine de kilomètres et ces deux villes sont situées dans le même département. Cela plaide aussi, en plus de la livrée, pour un véhicule appartenant aux Rapides de Lorraine.

Malgré le flou on dirait que l’arrière de ce Chausson est plat : la fenêtre la plus à gauche semble bien verticale. Sur les cars et bus Chausson à arrière bombé la baie de la porte était cintrée en haut à gauche. Le bus de la photo avait-il une porte arrière ? Rien n’est certain, mais s’il en disposait d’une elle n’était pas pliante. Le plus vraisemblable — et aussi à cause de la nécessité d’une issue de secours, qui toutefois pourrait être sur le flanc gauche —  est que la porte était battante. Une telle pièce était fabriquée en série puisque la RATP exploitait sur les lignes de banlieue des Chausson à un seul agent en disposition 142 : 1 (porte arrière gauche droite battante) + 2 (double porte médiane décalée à 4 panneaux) + 2 (porte avant simple à deux panneaux).

S’agit-il d’un véhicule à pavillon rehaussé, genre SC4 ? On ne voit pas la proportion car la hauteur est coupée, mais ce véhicule ne semble pas être bas de plafond.

Il s’agit donc très probablement d’un hybride car-bus, à arrière plat et à pavillon haut, semblable à ceux que luckyrando57 nous a montrés sur la carte postale de la gare routière de Metz. Autrement dit d’un Chausson transformé avec aménagement de 3 coffres à bagages (arrière, flanc droit, flanc gauche), la plancher étant rehaussé, avec allée en pente (sans doute en partie), comme gege75-53 le montre dans son blog (http://gege75-53.skyrock.com/6.html). Il était logique de recourir à une caisse genre SC4 à plafond haut, puisque l’aménagement particulier de ces coffres à bagages réduisait cette hauteur. Le rehaussement des SC4 par rapport aux modèles plus anciens à pavillon bas était de 18 cm. Je renonce à utiliser la dénomination tordue de Chausson quant aux différents modèles : ce n’était peut-être pas purement un SC4 car il avait pu être construit par Chausson avant le rachat par Saviem, mais c’était la même caisse que les SC4.

Dans son blog gege75-53 nous dit avoir connu personnellement de tels véhicules, qu'ils nomme ASH 522, notamment sur la ligne Metz-Tressange. Il en avait vu aussi trois, en livrée crème, à la casse en 1973. Ces véhicules étaient entièrement en places assises (avec une banquette de cinq places au fond, sur le coffre). Il décrit ainsi ce type particulier de car Chausson :
    « Présenté sur le stand Chausson au salon de 1960, il résulte d'une transformation sur base de l'autobus APV par le carrossier Durisotti. Il posséde 49 places faces à la route, surélevées dans la partie avant (avec un couloir en pente montante de l'avant vers le milieu du véhicule, et un "trottoir" de chaque côté pour les ensembles de siéges à deux places).
    Un coffre de bonne capacité est monté de chaque coté dans l'empattement. »

    Les croquis de gege75-53 montrent une porte battante à l'arrière droit, avec quatre nez de marche, contre trois à la porte avant.

Luckyrando57 peut-il nous confirmer que ce bout de Chausson à la gare routière de Thionville est bien un véhicule transformé appartenant aux Rapides de Lorraine ?
Saurait-il les caractères spécifiques des lignes où roulaient ces autobus qui, sans doute, n'étaient qu'une petite partie du parc de ce transporteur ? On se demande la justification d'un tel aménagement qui n'allait pas, apparemment, dans le sens de l'économie. Quelle était donc la particularité du service demandé ?
Dernière édition par Terminus le 04 Juil 2017 18:43, édité 3 fois.
Terminus
Avatar de l’utilisateur
Terminus
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1580
Inscription: 02 Mar 2007 17:51

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar Terminus » 04 Juil 2017 4:20

Pour la bonne bouche, voici une autre photo que l’on trouve aussi sur le site de Pascal BERTRAND : la gare routière de Thionville, mais un site plus ancien, sans doute la place du Luxembourg. C’est un manège arrêté de treize autocars et autobus, dont onze Chausson, un Renault et un possible Floirat (au milieu en bas) :
Un des Chausson a un capot de ligne, trois autres ont des publicités sur le toit (non pas des peintures sur les voussoirs mais des plaques fixées sur un bâti qui ne semble pas être une galerie à bagages), cela se voyait plutôt dans l’est de la France, comme à Mulhouse, Colmar, Strasbourg…).
Deux Chausson à livrée sombre pourraient bien être des autobus à arrière plat en portes 402. Cette partie de la Lorraine était très industrielle, avec des conurbations plutôt que des villes traditionnelles à noyau central. Ces bus pouvaient peut-être desservir des lignes à caractère vicinal (comme en Belgique) plutôt qu’urbaines ou suburbaines.
Les autobus en livrée sombre ne sont pas de la société Trans-Fensch qui avait une livrée à deux tons clair/foncé (crème et vert).

Et pour finir, en guise de digestif (à la mirabelle, pour être local), voici le blog d’Au fil du temps de Knutange, avec des renseignements, un schéma sommaire et trois ou quatre photos de trams et autobus de la Trans-Fentsch :
Édition : l'exploitant était la Société Lorraine des Chemins de Fer (Lothringissche Eisenbahn Gesellschaft car la Moselle était alors sous domination allemande).
La photo des deux trams sous le viaduc du chemin de fer est vraiment belle.
Le drôle d’autobus à trois essieux a été probablement carrossé par Gangloff. Mais quel châssis ? Un Berliet PBR ? Possible mais pas sûr.

Édition : selon ce blog la société Trans-Fensch daterait de 1952.
Dans les années 60 le réseau Trans-Fensch était un réseau largement Chausson, comme l'attestent quelques cartes postales où l'on voit des nez-de-cochon en portes 422, des bus en 422 à avant plat/arrière bombé/pavillon bas, des APV en 442 et à voussoirs vitrés, des SC4 en 442. J’avais vu un d'entre eux en 1965, devant la gare de Thionville, il était dans un état impeccable. Sous réserve de la fiabilité de mes souvenirs, qui n'est pas garantie, ce Chausson était probablement un SC4 car il me semble que son pavillon était rehaussé, son arrière était plat. Les portes étaient en disposition 442, très vraisemblablement. Il était exploité avec deux agents, le receveur avait sa cabine au droit de la porte arrière. La livrée était crème en haut et d’un vert foncé en bas, un peu comme la RATP, mais le vert était plus foncé. Il y avait un capot de ligne à l’avant (il me semble le revoir avec la barre rouge en diagonale) mais je crois qu’il n’était pas utilisé. Ce bus était à sa tête de ligne, en attente de départ pour Fontoy, vraisemblablement. Cette grande et longue ligne avait un parcours d'une quinzaine de kilomètres environ (*).

Là encore, si luckyrando57 a des renseignements, il peut être certain de nous intéresser. Ce serait très utile de savoir quels étaient :
    – les exploitants des autocars et ceux des autobus ;
    – les destinations des autocars et celles des autobus ;
    – les types de desserte (urbaine, suburbaine, vicinale, rurale ?) ;
    – les couleurs des livrées.
Cette photo de la place du Luxembourg est très parlante, faisons la parler !

____________

(*) La ligne de tram Thionville-Algrange mesurait 17,6 km, parcourus en 75 minutes.
Il y eut aussi une ligne urbaine de Thionville à Basse-Yutz. Ces tramways étaient du matériel allemand, une partie de la Lorraine étant alors annexée au Reich allemand.

Nota : la Fensch est une petite rivière le long de laquelle s’étaient établies des industries sidérurgiques de très grande importance, c’est la « vallée des Anges » (Florange, Algrange, Knutange, etc.). La Fensch a sa source à Fontoy (terminus de la grande ligne de la Trans-Fensch), elle court sur quinze kilomètres pour se jeter dans la Moselle.
Terminus
Avatar de l’utilisateur
Terminus
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1580
Inscription: 02 Mar 2007 17:51

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar Terminus » 04 Juil 2017 19:36

Sur la photo (http://bertrand57.free.fr/Gare%20routiere2.jpg) on voit (au 1er rang, le 4e à partir de la gauche) un bus portant un capot de ligne à l'avant, c'est le seul ainsi équipé. Si l'on regarde son toit au niveau de la face arrière on croit voir — mais est-ce bien vrai ? — un autre capot de ligne, placé dans l'axe.

Le capot de ligne arrière était archi-rarissime sur les Chausson. Il y en eut sur au moins un Chausson de Nancy (une photo en témoigne), de mémoire un APU à arrière plat et pavillon bas, mais sur cette photo il est vu par le flanc droit et on ne sait si le capot de ligne est axial ou latéral.

À Metz une photo montre aussi un nez-de-cochon (le n° 327, immatriculé 727 AD 57) équipé d'un capot de ligne arrière, mais il est en position latérale, à droite quand on le regarde de l'extérieur. Ce Chausson n° 327 de Metz — peut-être y en eut-il d'autres ? — présentait une autre particularité pour les capots de ligne : l'indice de ligne n'était pas une plaque amovible, comme partout ailleurs, mais une girouette à film.
Dernière édition par Terminus le 05 Juil 2017 2:19, édité 1 fois.
Terminus
Avatar de l’utilisateur
Terminus
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1580
Inscription: 02 Mar 2007 17:51

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar BBernard » 04 Juil 2017 20:52

Bonsoir Alain et tout le monde
Merci beaucoup , Alain , pour tous tes commentaires concernant ces fabuleux cars et autobus Chausson.Concernant la photo de ce Chausson à pavillon haut et arrière plat (sans portes arrières) , j'avoue que tu es très fort , je n'avais jamais remarqué que c'était un Chausson pavillon haut.Je me souviens d'une journée de vacances vers Préfailles (44) où j'avais vu passer un Chausson similaire à celui-ci (voire le même ?) avec la même livrée.J'avais été très surpris par la configuration des portes : porte avant pliante à deux vantaux et une porte battante à l'arrière et galerie sur le toit.
Concernant les autobus Chausson avec un capot de ligne à l'arrière , c'était effectivement très rare et pas très élégant (à mon goût).Je ne savais pas qu'il y en avait eu quelques exemplaires ( je crois qu'on en voit un dans le livre de Mr Tellier sur les cars Chausson , comme tu le dis , Alain , c'est un bus de Nancy je crois).
Ci-joint cette carte postale De Nantes où il y a eu beaucoup de Chausson avec seulement une porte à deux vantaux au milieu.
Bonne soirée à Tous et à bientôt.
Bernard
BBernard
Rang : Passéoz Hebdo
Rang : Passéoz Hebdo
 
Messages: 593
Inscription: 17 Sep 2022 8:38

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar Terminus » 06 Juil 2017 1:38

Bonsoir Bernard et tous les autres,

Ta description de cet hybride car-bus Chausson vendéen à la livrée rouge et crème, que tu avais vu à Préfailles, est précieuse : faute de photo de ses flancs nous avons au moins tes souvenirs.
Ainsi ce véhicule était en disposition 102 :
    – 1 : porte arrière battante sur le flanc droit ;
    – 0 : pas de porte médiane ;
    – 2 : porte avant à deux panneaux.
Et il avait sur le toit une galerie à bagages, inutilisée sur a carte postale du Gois, d'ailleurs on n'en voit pas l'échelle d'accès. La présence d’une seconde porte battante à l’arrière gauche n’est pas impossible.

Comme ce véhicule n’était pas de série (caisse d’autobus mais aménagement intérieur d’autocar) il y avait sans doute un surcoût sur le prix d’achat (et en plus il y avait des voussoirs vitrés comme sur les APU 53). Mais pourquoi donc l’exploitant avait-il fixé son choix sur un tel véhicule ?
On n’en sait rien, mais on peut penser au stockage des colis de messagerie sur la plate-forme arrière, comme le pratiquaient les Transports Brivin de Niort, au moins sur la ligne Angers–Niort, ainsi que je l’avais remarqué à l’époque, vers 1967 à 1969, sur des cars carrossés en autobus : un Renault ou Saviem R4231 à trois portes (disposées en 433 car les portes des Renault étaient à trois panneaux pour l'avant et le milieu) et un Berliet genre PH80 à trois portes aussi (442 ou 422 ?).

Je pense aussi à une autre raison pour expliquer le recours à une caisse rehaussée sur ce Chausson vendéen : une telle caisse impliquait une plus grande surface vitrée, donc une meilleur vue, et en plus les voussoirs étaient vitrés (cependant sur les APU 53 urbains à pavillon bas ils n'étaient justifiés que pour améliorer l'angle de vision des voyageurs debout). Cet autocar était utilisé, entre autres, sur des itinéraires touristiques, comme la ligne de Noirmoutier par le gué de la chaussée du Gois. A t'on choisi un tel modèle pour satisfaire une clientèle de touristes et de vacanciers, éberlués de rouler en car au milieu de la mer ? Mais là je rêve peut-être un peu.

Ce Chausson vendéen, malgré une similitude d’aspect, est sans doute d’un autre type, assez différent du type des Rapides de Lorraine :

• Chausson des Rapides de Lorraine :
    – plancher rehaussé avec couloir en pente, nécessitant un pavillon lui aussi rehaussé ;
    – disposition des portes en 102 ;
    – trois coffres à bagages (flanc gauche, flanc droit, face arrière) ;
    – vraisemblablement pas de plateforme arrière ,
    – pas de galerie de toiture ;
• Chausson vendéen :
    – plancher et couloir normaux, ne nécessitant pas un pavillon rehaussé ;
    – disposition des portes en 102 ;
    – sans doute pas de coffre à bagages ;
    – possible plateforme arrière pour les messageries ;
    – voussoirs vitrés ;
    – galerie de toiture mais dont on ne voit pas à l’arrière l’échelle d’accès.
Bien sûr tout ceci est à vérifier car bien des points ont été supposés.


____________________


La carte postale de Nantes avec un gros plan de Chausson urbain est d'autant plus intéressante que — comme Latil 22 l'avait dit sur un fil consacré aux cartes postales — les photographes semblaient, après la 2e guerre, fuir les véhicules sur leurs clichés, et particulièrement ceux des transports en commun. Avant 1925-1930, c'était l'inverse : les trams était encore très photographiés, mais déjà moins qu'avant la fin de la guerre de 1914-1918, époque où le tram était souvent le sujet même du cliché ; la période de 1900 à 1918 est l'âge d'or de la carte postale, les clichés étaient alors très intéressants et d'une grande qualité esthétique. Par ailleurs le procédé d'impression des cartes les plus anciennes, jusque vers 1918-1925 était la phototypie, un procédé long mais très qualitatif : la gélatine du cliché, du moins de duplicatas de clichés, était encrée et imprimée par contact sur un papier de qualité, sans trame photomécanique mais avec un effet granuleux très agréable.

Je possède aussi cette carte du Chausson de Nantes (dans ma famille on connaissait mes goûts et on me l'avait adressée !).
Terminus
Avatar de l’utilisateur
Terminus
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1580
Inscription: 02 Mar 2007 17:51

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar luckyrando57 » 06 Juil 2017 20:16

Bonsoir à tous !

Je fais suite au message du 4 juillet de Terminus ainsi qu'à ceux qui suivent en précisant que le car qui stationne à quai derrière la toute nouvelle gare routière de Thionville est bien un de nos énergumènes Chausson Durisotti à pavillon haut, bien reconnaissable à son montant de vitre arrière totalement vertical. Vous trouverez sur le fichier groupé dont le lien suit une photo de bonne facture d'un de ces douze véhicules des Rapides de Lorraine.

S'agissant de la photo plus ancienne qui figure dans le message suivant, elle est prise sur la même place, mais dans sa section nord-ouest, alors que la gare routière moderne bordait la Place du Luxembourg au sud (la Moselle coule en contrebas mais bref, nous ne sommes pas en cours de géographie !). Il s'agit donc sur ce cliché plus ancien de la gare routière initiale, qui consiste en un simple parking avec des quais. Je vais décevoir mais il m'est malheureusement impossible de décrire les cars, hormis le fait que les Chausson des Rapides de Lorraine, encore bleus, se reconnaissent facilement, notamment par leurs galeries de toit (publicité pour les Vins Sallerin, de Metz). Pour ce qui est du véhicule à capot de ligne, il s'agit sans doute d'un ancêtre Trans-Fensch, ce qui laisse à supposer qu'il pouvait y avoir des arrêts communs aux services urbains et interurbains. Nous ne vivions pas encore à l'époque des abribus publicitaires et les conditions d'accueil étaient des plus sommaires ... Je vous ai ajouté une photo similaire prise sous un angle différent.

Pour en revenir aux Chausson Durisotti, en analysant la photo précédemment diffusée de la gare routière de Metz, je crois pouvoir affirmer (gare routière détruite en 1992 !) que le car en partance se dirige vers Nancy, et celui qui est à quai vers Moyeuvre-Grande / Briey ou Thionville. Ces lignes ayant de longue date toujours été les plus porteuses, hormis pour la première sacrifiée il y a près de 20 ans au titre des modifications de périmètres de compétence, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'on y ait affecté des véhicules spécialement transformés. La recherche en capacité s'explique probablement par le dynamisme du service de livraison de messagerie "Colibus" de l'époque. Un temps précieux pouvait être gagné grâce à des colis facilement manipulables, gênant le moins possible les passagers.

En matière de description du réseau, je vous laisse découvrir l'inventaire des lignes de 1939 qui n'a guère bougé jusqu'à la décentralisation, ainsi qu'un plan de ce qu'était dans les années 70 le réseau des Rapides de Lorraine. L'enseigne a désormais disparu puisque le Centre de Nancy a perdu tous ses marchés en septembre 2007, et que celui de Metz a été intégré à Transdev Grand-Est il y a deux ans.

https://www.dropbox.com/sh/69pp97hiu0oh ... 6Mr_a?dl=0

Bonne découverte !

P.S. Nous analyserons la photo de Thionville avec des amis de Metz (plus "millésimés" que moi qui ne suis qu'un gamin de 1962 !) dans les semaines à venir : si de nouvelles conclusions en sortent, je reviendrai vers vous ...
luckyrando57
Rang : Passéoz 3 Jours
Rang : Passéoz 3 Jours
 
Messages: 400
Inscription: 09 Avr 2012 19:31

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar Terminus » 07 Juil 2017 2:13

Bonjour à luckyrando57 et à tout le monde.

Un grand merci à luckyrando57 pour ses précisions et les photos en lien.

• Les Chausson-Durisotti des Rapides de Lorraine.
Avec cette photo on a un très bon aperçu et on voit sous l’emblème Chausson du flanc droit la recoupe de la trappe du coffre.
En standard sur les Chausson il y avait deux trappes au moins sur le flanc droit, mais pas aussi hautes (ce n'étaient pas des coffres à bagages mais on y stockait des accessoires et la roue de secours), elles correspondaient aux quatre bandes d’enjoliveurs les plus basses.
On voit aussi que les sièges sont plus hauts que la normale, leurs appuie-tête sont haut perchés. On croirait même que les sièges arrière sont placés plus haut qu’à l’avant.
Effectivement ce sont les messageries qui ont dû justifier cet aménagement et dans cette conurbation industrielle leur trafic était peut-être important.

La liste des lignes des Rapides de Lorraine et leur schéma sont des documents très intéressants et pas faciles à trouver.

• La gare routière ancienne de la place du Luxembourg.
Sur cette photo les 13 cars et bus présentent environ sept livrées différentes :
    – les cars Chausson de couleur sombre, avec galerie et publicité, sont probablement des Rapides de Lorraine dans l’ancienne livrée bleue ;
    – pour le Saviem SC1 on ne sait pas ;
    – le supposé Floirat est seul de cette livrée ;
    – Il y a deux autobus Chausson genre SC4, en portes 402, de couleur unie sombre, sans galerie ni publicité ; ils paraissent de type urbain, leur livrée est sombre comme celle des Rapides de Lorraine ;
    – le Chausson le plus à droite (haut clair/bas sombre) est seul dans son genre ;
    – il en reste deux à livrée unie que l’on voit en gris moyen ; à gauche c’est un autocar, à droite on ne sait pas : son capot de ligne avant fait penser à un autobus, mais ce n’est pas certain ;
    – la société Trans-Fensch a été créée vers 1952, les photos de Jean Capolini de 1957 montrent ces bus en livrée haut clair/bas foncé (crème et vert foncé), il est très incertain qu'il y ait eu un changement de livrée.
Toujours sur ce Chausson à capot de ligne : sa livrée ressemblant à celle du car Chausson visible à gauche, je me demande si c’est un bus ou un car.
Ce qui plaide pour un bus :
    – capot de ligne à l’avant, mais rien n’empêchait d’en équiper des autocars ;
    – pas de galerie de toit ;
Il pourrait bien avoir un arrière bombé et non plat, mais bien des bus urbains Chausson à avant plat étaient ainsi carrossés.
En revanche je reviens un peu sur ma supposition de capot de ligne arrière : s’il avait un arrière bombé, le relief que l’on voit au bout du toit ne serait pas un capot de ligne mais peut-être deux ouïes d’aération.
Toutefois de rarissimes capots de ligne à l'arrière ont existé sur des Chausson, notamment à Metz et à Nancy (voir les photos de Jean Capolini sur Metz : https://www.flickr.com/photos/151983085@N05/albums/72157680198329566).

Mais les photos de Jean Capolini nous montrent que sur les bus Trans-Fensch on n'utilisait pas le capot de ligne, mais seulement la girouette avant. L'indice de ligne était affiché d'une façon non-conventionnelle : une plaque pas bien grande placée en bas du pare-brise avant, sur le montant central, à l'extérieur. Certains réseaux français dérogeaient aussi à la règle du capot de ligne et parfois même de la girouette (c'était beaucoup moins bien que le système standard capot + Girouette). Parmi eux : Nantes, Saint-Étienne, Belfort, Tours, Poitiers, Bourges, Perpignan, Besançon, Brest, La Rochelle, Toulouse-suburbain, probablement Saint-Malo, et quelques autres aussi sans doute.

Cette photo de la place du Luxembourg est aussi intéressante que celles de la place de la Gare de Lens où l'on voit plein de bus et cars, de modèles variés. Thionville et Lens sont deux conurbations industrielles dont les réseaux se partageaient entre différents transporteurs.

______________

Voir ces très belles photo de Jean Capolini, de 1954 à 1962, sur Belfort, Forbach, Hagondange, St Dizier, Thionville :
https://www.flickr.com/photos/151983085@N05/albums/72157678880135381
L'ensemble des albums de Jean Capolini sur diverses villes de France et d'ailleurs :
https://www.flickr.com/photos/151983085@N05/albums/with/72157680121624446

À toutes fins utiles, ce forum que je n’ai pas eu le temps de parcourir :
http://trans-vosges.forumactif.com/t195-autocars-veolia-transdev-vosges-ex-stahv

Ici on parle des trams et de la société Trans-Fensch :
http://www.florangepatrimoineculture.fr/spip.php?article226&PHPSESSID=9bab408db936843f1c99679ab3ab6814

Le Gangloff de la Trans-Fensch, apparemment ce serait un Somua ?
http://flickriver-lb-1710691658.us-east-1.elb.amazonaws.com/photos/denis13009/popular-interesting/
Dernière édition par Terminus le 07 Juil 2017 7:26, édité 4 fois.
Terminus
Avatar de l’utilisateur
Terminus
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1580
Inscription: 02 Mar 2007 17:51

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar Terminus » 07 Juil 2017 2:26

Le Chausson vendéen.

• La question non réglée est : avait-il ou non un plancher surélevé ?
    Ce qui plaide contre :
    – la photo de 3/4 avant en couleurs montre que le flanc gauche n’a pas de trappe pour coffre, mais seulement les deux trappes standard en bas de caisse qu'on trouvait sur tous les autres Chausson de base (de la taille des quatre bandes d’enjoliveurs les plus basses) ;
    – cette même photo montre très mal l’aménagement intérieur, mais on dirait que les sièges ne montent pas aussi haut que dans les Chausson-Durisotti des Rapides de Lorraine, cela dépend aussi de la forme et du modèle de siège (dans les Chausson urbains les banquettes étaient assez sommaires et ne dépassaient guère au-dessus du bas des vitres).
• Mais où plaçait-on les bagages ?
    – rien n’empêche d’imaginer un coffre à l’arrière (avec une banquette de cinq places au fond au-dessus du coffre) et peut-être un autre sur le seul flanc droit. Le plancher serait alors rehaussé ;
    – la carte postale où on voit ce véhicule faire la queue au passage du Gois montre sa galerie vide et apparemment dépourvue d’échelle d’accès ;
    – mais les deux autres cars contiennent des bagages : sur la galerie de l’autre Chausson (à arrière bombé) et dans le coffre arrière du troisième car (même si sa galerie est vide). Tous les trois ont la même livrée et appartiennent sans doute au même transporteur. Il y avait donc une nécessité de transporter des bagages ;
    – reste l’hypothèse incertaine de la plateforme arrière pour le stockage des messageries. Édition : dans ce cas le plancher serait à la hauteur normale (non surélevé).
Le besoin en bagages et messageries devait toutefois être important sur la ligne de Noirmoutier : sur des photos on voit des autocars avec galerie de toit et qui tirent en plus une remorque à bagages.

Finalement on est toujours dans un doute : les Chausson-Durisotti des Rapides de Lorraine et le Chausson vendéen seraient-ils d’un type proche à plancher rehaussé et coffres à bagages (édition : pas de coffre sur le flanc gauche en Vendée), ou bien seraient-ils de deux types différents, le Chausson vendéen ayant un plancher normal et une plateforme arrière pour les messageries ?

La suite au prochain épisode. Le livre sur Chausson en parle-t'il ?
Terminus
Avatar de l’utilisateur
Terminus
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1580
Inscription: 02 Mar 2007 17:51

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar BBernard » 29 Juil 2017 20:27

Bonsoir
Les commentaires de Alain et luckyrando57 sont très intéressants à lire.J'avoue me perdre dans toutes ces références des autocars et autobus Chausson (APH , APVU etc...).
J'étais gamin quand je voyais les Chausson des transports Démas et ceux de l'entreprise Drouin quand j'allais en vacances l'été vers Le Pouliguen.C'est plus tard que j'ai appris que les calandres grillagées des véhicules étaient de la marque Saviem.Quand j'étais gamin , que je voyais ces magnifiques véhicules (avec ces différentes calandres de radiateurs :grillagées ou avec des barres) , c'était des Chausson !!!! point/barre.On en apprend tous les jours !!! :D
Cette carte postale qui représente toute une époque l'autocar Chausson et la Dauphine.Des beaux souvenirs.
A bientôt.
Bernard
BBernard
Rang : Passéoz Hebdo
Rang : Passéoz Hebdo
 
Messages: 593
Inscription: 17 Sep 2022 8:38

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar luckyrando57 » 30 Juil 2017 20:33

Bonsoir à tous !

Merci pour cette belle carte postale !

Pas d'inquiétude pour ce qui est de s'y perdre dans les références, c'est le cas pour tout le monde. De surcroît, sachant qu'une appellation technique n'est pas forcément une appellation commerciale, il y a de quoi y perdre son latin.

Usager des Rapides de Lorraine qui me transportaient au collège au début des années '70, je ne prêtais alors même pas garde au fait que certains cars fussent dotés d'une calandre à barres, et d'autres d'une grillagée. C'est en discutant bien plus tard avec des passionnés, grâce aux contacts qu'a permis Internet, que j'ai réalisé l'existence de ces variantes.

Pour ce qui est des Durisotti à pavillon haut, il était bien rare que j'en aperçoive, en fait tout-à-fait occasionnellement en juillet / août, lorsque l'un d'eux assurait durant quelques jours le remplacement du véhicule attitré sur la grande ligne transversale mosellane Metz - St-Avold - Sarreguemines - Bitche qui, compte-tenu des pauses dans les villes intermédiaires, atteignait les 4 heures de trajet. Sinon, nous nous rendions rarement à Metz et l'on n'accordait pas à l'enfant, déjà passionné, le privilège d'aller errer en cette grande gare routière ...
luckyrando57
Rang : Passéoz 3 Jours
Rang : Passéoz 3 Jours
 
Messages: 400
Inscription: 09 Avr 2012 19:31

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar BBernard » 01 Aoû 2017 21:12

Bonsoir tout le monde
luckyrando57 Wrote: De surcroît, sachant qu'une appellation technique n'est pas forcément une appellation commerciale, il y a de quoi y perdre son latin.

Lorsque Saviem a repris Chausson , les appellations ont été simplifiées ,j'ai l'impression.
Coté détails , je faisais attention à tout afin de réaliser moi-même ,quand j'étais gamin , les Chausson des transports Démas d'Angers.Ainsi ,je me souviens d'un autobus SC4 en version porte 402 qui se trouvait place Bichon à Angers et qui prenait la direction d'Avrillé.Cet autobus avait une bande rouge grenat et l'inscription de l'entreprise en vert et ça m'avait marqué car tous les bus Démas étaient vert et crème-chamois .Voilà pour l'anecdote :beammeup: :fou:
Sinon cette photo de quelques modèles que je possède , on dirait que des fabricants commencent à s'intéresser aux cars et bus comme la collection Hachette , Atlas , Norev etc... Il est temps.Je trouve ces modèles tous très bien reproduits avec beaucoup d'attention et réalisme.
A+.Bernard
BBernard
Rang : Passéoz Hebdo
Rang : Passéoz Hebdo
 
Messages: 593
Inscription: 17 Sep 2022 8:38

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar luckyrando57 » 02 Aoû 2017 20:02

Bonsoir !

Voilà effectivement de fort belles maquettes !

Petite observation hors sujet des Chausson : ces Citroën, propriété des Transports du même nom, nous étaient familiers sur la ligne interrégionale (eh oui, c'était avant la décentralisation !) St-Avold - Strasbourg. Leur esthétique était remarquable par rapport au modèle qui les avait précédés, avec le "coffre-cul" proéminent sous la lunette arrière, qui était d'un archaïsme certain.
luckyrando57
Rang : Passéoz 3 Jours
Rang : Passéoz 3 Jours
 
Messages: 400
Inscription: 09 Avr 2012 19:31

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar Terminus » 22 Sep 2017 3:42

Sur
BBreteau Wrote:Image
Image


Bonsoir tout le monde,

Très intéressantes les photos des bus Démas sur le quai Félix Faure à Angers. L'atelier des Transports Démas était situé dans la rangée d'immeubles que l'on voit dans le fond. Il s'agissait d'un hangar avec deux grandes portes permettant à deux bus ou cars d'y rentrer.

Sur la plus grande photo on voit un SC4 en portes 402, très probablement un de ceux achetés d'occasion dans la région parisienne. À cette époque j'avais pris quelques notes sur un agenda et j'y notais ce que j'observais à Angers dans les transports urbains.Mais je n'ai fait ça que deux ans et je suis loin d'avoir tout noté, dommage… Sur mon agenda de 1968 j'avais noté :

— le mardi 21/05/1968 :
    « arrivée de 2 nouveaux Chausson (occasions) chez Démas :
    - 3 portes 2547 EG 78
    - 2 portes 6403 EV 78 «
— le jeudi 27/06/1968 :
    « Cale Robert Fèvre : 1 nouveau Chausson crème à bande rouge, 2 portes, 6403 EV 78. L’ancien 6403 EV 78 devient 5971 EM 78 »
    J'avais fait une erreur de nom : il s'agit du quai Félix Faure (celui de l'usine électrique) et non pas Robert Fèvre, quai situé sur l'autre rive. Et la bande rouge était plutôt bordeaux.
— le mardi 02/07/1968 :
    « Le [Chausson] 6403 EV 78 devient 744 NQ 49 »
Et l'année suivante, en 1969 :

— le samedi 01/02/1969 :
    « Démas : un nouveau Chausson d’occasion 2 portes en service depuis un moment déjà : 262 PA 49 »
    Je n'avais pas noté de détails mais je suppose qu’il s’agit d’un Chausson ex-78 (Seine-et-Oise). Ses portes sont vraisemblablement en disposition 402. Il est vraisemblablement peint en crème avec bande verte sous la ceinture. Ces bus ex-78 étaient au nombre de trois, mais je m'étonne que le troisième ait été mis en service nettement plus tard que les autres mais ma note « en service depuis un moment déjà » est bien floue, je suppose qu'il pourrait avoir été mis en service au 4e trimestre 1968.
— le mercredi 26/03/1969 :
    « Démas. Dans le hangar un nouveau Chausson (occasion), 3 portes AV1 ML2 AR2, 855 PL 49. »
    Les indications « 3 portes AV1 ML2 AR2 » correspondaient à une disposition de portes en 442.
Je vois sur la photo du haut qu'il y avait des cadres standards pour recevoir des affiches publicitaires. Cela remplaçait les anciens panneaux peints (placés sur les flancs) pour des entreprises locales, ainsi que les panneaux en toiture. Mais il n'est pas sûr qu'il y ait eu des cadres pour cul-de-bus.

Sur cette même photo la cabane est le bureau de la sablière : à gauche, hors champ, il y avait une trémie qui recevait le sable des péniches amarrées en contrebas du quai Félix Faure. Une grue prenait le sable dans la péniche et le déversait dans la trémie, les camions-benne venaient se garer sous la trémie pour charger le sable.

Sur l'autre photo on voit l'arrière d'un Berliet PH (bus urbain ex-STUDA ou autocar ?) et d'un Saviem. Je me demande si le Saviem est l'un des trois R4231 ex-Nancy, ou l'un des deux SC2 ex-Bordeaux. La vitre dans l'arrondi de l'angle arrière, assez longue, me fait plus penser à un SC2 ex-Bordeaux, mais je ne suis sûr de rien.

On n'en n'a pas de photo, mais Démas avait aussi racheté un vieux Chausson, assez vétuste, à avant plat, arrière bombé et pavillon bas, avec capot de ligne à l'avant. Il avait trois portes en 222, c'était un ex-Bordeaux suburbain (ce réseau était une concession départementale, à la différence du réseau urbain). Il s'agissait du n° 546, à un seul agent, il était arrivé à Angers avec sa livrée d'origine du réseau suburbain (crème en haut et vert très foncé en bas, à la différence des bus du réseau urbain qui étaient crèmes en haut et rouges en bas). Si je ne me trompe pas sous le voussoir gauche était collé un petit plan de réseau imprimé sur papier. Je ne le voyais pas souvent sur la ligne de Montreuil-Belfroy, peut-être y faisait-il des renforts, ou alors des ramassages scolaires ou, ouvriers. Sans être délabré il faisait un peu hors d'âge.

Au sujet de ce vieux Chausson ex-Bordeaux, j'avais noté :

— le lundi 01/01/1968 :
    « Pendant les vacances de Noël, mise en service du Chausson 3 portes (Bordeaux de Démas) »
    Je suppose donc qu'il était arrivé à Angers dans le deuxième semestre 1967, peut-être le dernier trimestre (?).
Édition :
— mercredi 13/03/1968 :
— le mercredi 20/03/1968 :
    « Chausson 3 portes Démas : 546 de Bordeaux
    ticket blanc, écritures vertes
    80 places : 20 assis, 54 debout »

    Par ailleurs, 20 places + 74, ça fait 74, pas 80 !

— et le vendredi 27/09/1968 :
    « Réappartion du vieux bus Chausson Démas.
    Le Chausson à bande rouge est repeint (bande verte). »

    Ces notes sont imprécises mais je suppose que le « vieux bus Chausson » est l'ex-Bordeaux suburbain, et que le « Chausson à bande rouge » est un des trois ex-78.
Dernière édition par Terminus le 22 Sep 2017 22:57, édité 2 fois.
Terminus
Avatar de l’utilisateur
Terminus
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1580
Inscription: 02 Mar 2007 17:51

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar Terminus » 22 Sep 2017 4:01

Je viens de trouver ce blog dans lequel il est question de bus Chausson, notamment à l'étranger : le MYN TRANSPORT BLOG.

Ce blog est apparemment en néerlandais et parle aussi d'autres matériels urbains.

Il y a beaucoup de photos de Chausson mais certaines sont connues

https://myntransportblog.com/2013/12/14/buses-chausson-france/

En fin d'article il y a d'autres liens.
Terminus
Avatar de l’utilisateur
Terminus
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1580
Inscription: 02 Mar 2007 17:51

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar BBernard » 22 Sep 2017 10:14

Bonjour
Terminus Wrote:Sur l'autre photo on voit l'arrière d'un Berliet PH (bus urbain ex-STUDA ou autocar ?

Vrai,lorsque j'ai visité l'entreprise Démas , le Chef de l'atelier m'avait confirmé que l'entreprise avait racheté deux Berliet PH80 au réseau urbain d'Angers et je les avais vu côte à côte au nouveau dépôt avenue René Gasnier en 1973.
Je me demande si le Saviem est l'un des trois R4231 ex-Nancy, ou l'un des deux SC2 ex-Bordeaux

Tu as raison, Alain , c'est bien un SC2 ex-Bordeaux .
Et le garage que tu décris , Alain. Merci Terminus pour tous tes commentaires toujours intéressants à lire et qui me rappellent de bons souvenirs. Bonne journée tout le monde.
BBernard
Rang : Passéoz Hebdo
Rang : Passéoz Hebdo
 
Messages: 593
Inscription: 17 Sep 2022 8:38

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar Terminus » 22 Sep 2017 22:15

BBreteau Wrote:Image


Bonsoir Bernard (et tous les autres, bien sûr !),

Très intéressante, cette photo du garage Démas que tu as mise, je ne l'avais jamais vue.

Je croyais qu’il y avait deux portes, mais en réalité elles étaient trois.

L’enseigne « TRANSPORTS A. DÉMAS » sur le fronton était peinte sur le fond blanc de la façade. Le texte était peint en rouge avec un ombrage noir.

La rue à droite dont on voit l’angle avec le quai Félix Faure est la rue Gabriel Dupineau. Elle existe toujours, très courte elle se termine à l’angle du boulevard Robert, lequel n’existe plus que comme voie bordant le petit côté nord-ouest de la place Mitterrand (l'ex-place Saint-Serge où, sur le grand côté nord-est, se trouvait la façade principale de la gare). Auparavant le boulevard Robert longeait l’emprise nord-ouest de la gare Saint-Serge, il était bordé d’entrepôts dont l’un, tout en bois avec des lames d’aération, était un ouvrage assez typique). Le boulevard se terminait en cul-de-sac après une courte distance, au-delà de la rue Choppin (un avocat, pas le musicien). Il y avait beaucoup d'entrepôts de chaque côté de la gare Saint-Serge, aussi bien sur le boulevard Robert que sur la rue de Rennes.

Les parties disparues où était le garage des Transports Démas sont aujourd’hui englobées dans l’emprise de la CNP (Caisse nationale de Prévoyance).

Ce garage Démas communiquait avec l’angle de la rue Gabriel Dupineau et le tronçon disparu du boulevard Robert. Il y avait, en retrait à cet angle, une maisonnette à rez-de-chaussée qui servait, si je ne me trompe pas trop, de bureau aux Transports Démas pour le tourisme et les locations de cars. Les autobus et autocars Démas étaient garés la nuit sur le terre-plein de la place Saint-Serge (pl. Mitterrand), plus tard ils furent garés sur le terre-plein de la pgoto, entre le quai Félix Faure et sa rangée d'arbres, près de la sablière. Et la STUDA garait une bonne quinzaine d'autobus, le long du mur de la gare, car le dépôt de la rue des Ponts-de-Cé était trop petit, c'était l'ancien dépôt des tramways.

Ce que l’on voit sur ces trois photos que tu as mises a été bouleversé par :
    - la construction de la voie des Berges (auparavant le quai Félix Faure se terminait en cul-de-sac, sans doute en terrain vague, après l’usine électrique ;
    - la destruction de la gare Saint-Serge ;
    - la construction de la CNP.
Sur cette photo la rangée d’arbres était longée par la voie ferrée du port (derrière les arbres), qui se terminait au bout du quai Gambetta en un petit faisceau de trois voies ferrées qui s'arrêtaient au niveau de la place Molière, au bout du quai en terre-plein qui est aujourd’hui au contact du rond-point au-dessus de la trémie de la voie des Berges et où arrivera le futur pont du tramway.
Cette photo est trop floue pour qu’on voie les autres voies ferrées qui longeaient ce quai Félix Faure, elles se terminaient en deux voies parallèles au bord de ce quai. Étaient-elles entre les arbres et le photographe ou bien dans le dos de celui-ci ?
On croit voir sur le sol des traces parallèles, mais s’agit-il de rails ou de traces de pneus de camions ? De ces deux voies parallèles l’une servait à trois vieilles grues électriques portant la mention « CHAMBRE DE COMMERCE » avec le numéro de la grue (N° 1, N° 2, N° 3).
À l’entrée du pont de la Haute-Chaîne chaque trottoir était élargi et sur cet espace il y avait des parterres fleuris et plantés d'arbres, quelques bancs étaient installés. Tout a disparu il y a très longtemps, pour élargir le carrefour.

Il est assez vraisemblable, mais sans aucune certitude, que les cabanes que l’on voit aient été placées là pour le chantier de construction de la voie des Berges. Mais il n’est pas impossible non plus que la cabane claire et arrondie ait pu servir de bureau pour la location des Carabarges (bateaux de plaisance rudimentaires constituées d’une caravane arrimée sur une barge).
Terminus
Avatar de l’utilisateur
Terminus
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1580
Inscription: 02 Mar 2007 17:51

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar luckyrando57 » 23 Sep 2017 20:46

Bonsoir à tous !

Ah, la tenue de modestes notes griffonnées sur un agenda ...! C'est un plaisir de redécouvrir ces petites choses dont nous-mêmes, à l'époque, étions persuadées qu'elles n'intéresseraient jamais personne.

Je vous propose à nouveau le lien vers les photos de Metz, parmi lesquelles s'est glissée une nouvelle vue de la gare routière de la Place Coislin en 1966, avant construction des immeubles qui ont totalement défiguré le panorama vers les quartiers voisins.

https://www.dropbox.com/sh/69pp97hiu0oh ... 6Mr_a?dl=0

Au premier plan, la grande série de quais, dédiés aux transporteurs réunis sous le vocable UNICARS : Rapides de Lorraine, Rapides de la Meuse, Kimmel, Bentz, Chée, Schidler ... j'en oublie certainement. On peut y voir une noria de Chausson des Rapides, désormais tous en livrée jaune. Le Van Hool 320 impressionne par son volume et son aspect ô combien moderne. Il appartient probablement aux Autocars Bentz, dont le siège se situe à Mondelange, qui exploitent avec les Rapides et les Autocars Chée la ligne fortement cadencée Moyeuvre-Grande - Metz. Au second plan, se trouvent les quais des Courriers Mosellans, avec leurs Saviem R4190, ZR20 et SC1.

Cette gare routière comportait un vaste hall d'accueil, les bureaux des deux grands transporteurs à l'étage, et une cabine de régulation totalement vitrée pour la surveillance du trafic. Chaque quai était équipé d'un feu rouge / vert donnant le départ. La photo est prise peu après la construction. Cette place sera bientôt bordée de deux grandes rangées de peupliers. En mai 1992, cette splendide gare routière de centre-ville sera rasée pour laisser place ... à un parking payant pour véhicules légers. A l'heure actuelle, Metz a engagé une grande opération d'élimination des voitures mais surtout en supprimant les parkings gratuits. Fin du hors sujet !
luckyrando57
Rang : Passéoz 3 Jours
Rang : Passéoz 3 Jours
 
Messages: 400
Inscription: 09 Avr 2012 19:31

Re: Hommage aux bus et cars Chausson

Messagepar Terminus » 25 Sep 2017 1:14

Bonsoir à Bernard et à tout le monde,

Je n’avais jamais vu ces deux dernières photos de Bernard, ni les trois d’avant. Quel plaisir de voir ces documents ! Comme qualité photographique c’est très médiocre, mais une photo médiocre c’est tellement mieux que pas de photo du tout !

1. Le bus Renault

Pour celle de la place Saint-Serge j’ai d’abord pensé au Renault R4190 ou R4191 que les Transports A. Démas ont possédé et qui était carrossé en autobus, avec une unique porte à l’avant, à trois panneaux, et sans doute une porte battante à l’arrière (peut-être à gauche ?), mais pas de porte au milieu. Chose inhabituelle sur un autocar : il était équipé d’un capot de ligne à l’avant, au-dessus de la girouette. Il servait régulièrement sur la ligne de Montreuil-Belfroy, la seule exploitée par Démas. Je me demande toujours si ce n’était pas un bus ex-RATP de grande banlieue qui aurait été racheté d’occasion par Siroux ou Démas (c’est la même entreprise mais elle avait changé de nom lors de la reprise par M. Démas). Il était très semblable à celui-ci vu sur la ligne 262 de la RATP (voir en 1949 le R4190 et en 1950 le R4191 à : http://renault.38.free.fr/les%20bus/les%20bus.htm).

Mais ce Renault avait un cul rond or celui de la photo semble plutôt avoir un arrière plat, ce serait donc un des trois R4231 de Nancy, rachetés par Démas. Un quatrième bus de Nancy est resté longtemps à vendre à Saint-Jean-de-Linières, près d’Angers, chez Landrau-Dénéchère, un vendeur de poids lourds et matériels de travaux publics d’occasion. Je pense que vers 1971 il était encore là.
Ces quatre R4231 ex-Nancy-CGFTE étaient arrivés à Angers en livrée d’origine (haut gris clair, bas bleu moyen). Ils portaient une girouette latérale au-dessus de la fenêtre du receveur et un capot de ligne à l’arrière. Leurs portes étaient en 433. Ils étaient aptes à un service à un ou deux agents, avec entrée par l’avant ou par l’arrière, deux cadres lumineux indiquant la bonne porte, chacun près d’une des deux portes.

Ces bus ex-Nancy étaient semblables à celui-ci : http://www.casimages.com/i/150914022021658858.jpg.html. Il y avait en plus une large ouïe d’aération sur le toit, vers l’avant, après le capot de ligne. Parmi ceux de Démas il y avait, sauf erreur le n° 54 de la CGFTE. Je suppose, mais sans aucune justification, que ces quatre R4231 de Nancy auraient pu avoir été achetés en lot par M. Démas, lequel n'en avait conservé que trois.Je crois que, lors de l'achat des trois Chausson ex-78, un petit avion monomoteur, à l'allure vaguement militaire, faisait partie du lot. Il était resté un bon moment sur le terre-plein du quai Félix Faure, garé avec les autobus.

Sur la photo ce bus Renault est en livrée de deux tons : vert moyen pour le haut et beige clair pour le bas, avec une grande signature peinte à l’arrière. Si l’on ne compte pas les premiers véhicules des cars SIROUX, du temps de M. FLOEGE qui avait monté l’entreprise avec du matériel disparate, c’était la deuxième livrée.

Au fond de la photo, au milieu, on voit le clocher de l'église Saint-Serge avec, devant, une maison : peut-être la maison du chef de gare ? J'en ai une diapo mais non scannée. Derrière le bus Renault on croit voir un château d'eau en tôle. Il y en eut bien un, mais je ne suis pas certain de l'endroit, j'en doute même fortement, peut-être était-il plus près de la maison ?

2. L'autocar SC3 et la place Molière

L’autocar Chausson SC3 de Démas, vu place Molière avec l’usine Cointreau dans le fond à droite, portait cette même livrée.
Cette photo aussi est très intéressante parce que :
– à gauche on voit la nouvelle (et regrettable) voie des Berges qui va être hélas maintenue ;
– la ligne d’arbres du quai Gambetta qui est dans l’alignement du quai Félix Faure, lequel est dans le fond. La voie ferrée du port longeait cette ligne d’arbres à droite pour nous, à peu près dans l’axe de l’autocar ; un peu avant l’usine Cointreau elle obliquait vers notre gauche et se terminait en trois voies parallèles : une le long du quai, pour la ou les grues, une parallèle à la première pour les wagons et une plus à droite. Entre la deuxième et la troisième il y avait un entrepôt en bois qui avait appartenu aux ardoisières. Ces trois voies se terminaient à peu près à la hauteur du photographe ou derrière son dos, à quelques dizaines de mètres près.

C'est cette même place Molière, ce même endroit où était le photographe, qui servira de station centrale à la future ligne B du tramway ! Ça me paraît tout sauf sérieux quand on sait que tout autour c'est plein de vide : la Maine, la voie des berges, d'anciens quartiers démolis pour construire cette voie et des parkings, des commerces dont certains sont vides depuis longtemps, des rues pas bien riches (comme la rue Maillé), voire délabrées comme la rue Petite-Romaine…
Comment va réagir la clientèle ? On ne peut pas dire qu'on va la chercher où elle se trouve pour la conduire là où elle veut aller. L'hyper-centre, le vrai, est à 300 mètres plus haut, en grimpant la forte pente de la rue de la Roë. La future ligne C du tram reliera la place Molière à la place du Ralliement, via la rue de la Roë, mais ce sera une ligne de doublage, quelle sera la qualité de l'offre pendant les vacances scolaires, les dimanches et les soirées ? Fonctionnera-t'elle seulement lors de ces périodes ? J'ai quelques doutes, connaissant bien ma ville et ses défauts. Depuis cette année, Montreuil-Juigné, terminus de l'ancienne ligne Siroux-Démas (*), n'est plus desservi le dimanche sauf par taxi et en réservant au moins la veille ; la commune compte environ 7 500 habitants. Idem pour Sainte-Gemmes-sur-Loire, 3 500 habitants, avec l'hôpital psychiatrique départemental. On peut donc avoir de sérieux doutes sur l'évolution qualitative du réseau angevin, d'autant plus que par le passé nous avons traversé de longues périodes indigentes qui ont laissé de regrettables traditions.

(*) À leur époque les Transports Sirous puis Démas avaient toujours maintenu un service du dimanche, certes maigre, mais c'était une exploitation aux risques et périls, sans un sou de la collectivité. En 2017, après environ 87 ans de service du dimanche, c'est la quasi suppression car un taxi à réserver la veille, ce n'est pas du transport urbain, et ce n'est qu'une caricature de service public.
Dernière édition par Terminus le 25 Sep 2017 2:10, édité 2 fois.
Terminus
Avatar de l’utilisateur
Terminus
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1580
Inscription: 02 Mar 2007 17:51

PrécédenteSuivante

Retourner vers ANGERS - Les transports de l'agglomération angevine

Qui est en ligne

Utilisateurs enregistrés: Bing [Bot], Clem, Google [Bot], tarredu13


Lineoz.net Tous Droits Réservés 2001-2008 :: Création & DeSiGn by ArNaUd OUDARD
Ce site est enregistré à la CNIL sous le numéro 1072137 conformément à l'article 16 de la Loi Informatique et Liberté du 6 janvier 1978

Sites partenaires : Grenoble Snotag | Nancy blogOstan | Angers SnoIrigo | Clermont Ferrand TransClermont | Valence SnoCtav | Marseille MarseilleTransports.com | Dijon SnoDivia