Cramos Wrote:Il y a déjà eu une étude montrant que c'était trop cher. Donc l'avenir de la rive droite devient plus sombre...
Soit dit en passant, la dite étude* vaut quand même son pesant de cacahuètes ! Elle combine parfaitement :
- le délire réglementariste-normaliste à la française (on pose tellement de contraintes que la moindre action devient déraisonnable à réaliser)
- la volonté de gonfler au maximum les chiffres pour rendre le coût rédhibitoire
Quelques exemples sur l'aspect "délire réglementariste-normaliste" :
- on indique que le rayon de courbure de la bif de la Voulte (148 m) est incompatible avec l'exploitation en AGC (rayon requis 150 m minimum). Pour 1% d'écart...
- on fait peser la menace d'une nécessite de traiter les PN... sur une ligne déjà ouverte aux circulations ferroviaires
- on intègre au budget près de 20 M€ pour mettre des passerelles. Au vu du trafic et de la fréquentation attendues, des passages à niveau piétons à +/- 0 € comme c'est le cas dans de nombreuses gares existantes ne suffiraient-il pas ?
Quelques exemples sur l'aspect "on gonfle les chiffres" :
- on fait une étude de fréquentation qui conclut qu'on sera à 170 passagers par trajet, ce qui correspond - dans l'hypothèse farfelue ou tous les passagers feraient le trajet de bout en bout - à la capacité d'un AGC quadricaisse de 72 m, mais on envisage des quais non pas de 80 m mais de 160 m voire 225 m (soit de l'AGC quadricaisse en UM2 voire UM3... sûrement parce que les prévisions de trafic sont sous-estimées... mais on argue de cette même prévision de trafic faible pour conclure que l'investissement n'est pas pertinent !). Et on se base sur un aménagement des quais à hauteur d'environ 10 000 € le mètre...
- on prévoit la nécessité d'acquérir 10 AGC... pour 14 AR < 200 km par jour, alors qu'il en faut a minima deux fois moins en ligne (en US) et que j'ose espérer que le taux d'immobilisation des AGC à la SNCF est <<< 50 %. Par ailleurs il n'est pas tenu compte des possibilités d'optimisation de roulement du matériel avec d'autres lignes
- on prévoit près de 500 000 € par gare pour l'aménagement de bâtiments voyageurs (soit, vu que le foncier est déjà là, l'équivalent d'un beau petit bâtiment collectif dans chaque gare), sachant que l'on parle de haltes ferroviaires pour lesquelles a priori il n'y a pas grand chose qui dépasse du sol de requis hormis bancs, abris, barrières, valideurs, distributeurs...
- on intègre au budget l'aménagement des abords à la charge des communes, sachant que si le projet était décidé ces aménagements seraient de toute façon réalisés (a minima ou de luxe, en fonction de la commune, mais ils le seraient)
Résultat des courses : on peut se targuer du fait que la réouverture "coûtera 100 M€ au lieu des 20 M€ envisagés initialement" pour convaincre des décideurs pas trop opiniâtres de lâcher l'affaire. Alors qu'en étant un tantinet raisonnable et pragmatique on pourrait envisager de diviser cette ardoise par 3 ou 4 !
En clair, dans ce type d'étude, on a la franche impression qu'on écrit d'abord l'enseignement à en tirer, puis on rédige le contenu. Objectivité !
Cordialement,
* cf.
http://www.rhonealpes.fr/uploads/Extern ... 378199.pdfP.S. dans la mesure ou il me semble que l'étude citée "force le trait", considérez que mon post également, dans le sens contraire !