102.010 Wrote:Déficit d'exploitation [de la LGV Poitiers Limoges], ça reste à prouver...
C'est déjà prouvé... et dans un document d'importance, puisqu'il s'agit de la pièce, "socio économie" du dossier d'enquête publique
D'une part, tout avantage confondu, (ceux en espèces sonnantes et trébuchantes, mais aussi tous les avantages qu'on monétarise (gain pour l'environnement, les tiers, gains de temps "non facturés à l'usager" etc...), le projet n'atteint pas sa rentabilité : avec les taux d'actualisation retenu (4% au début puis 3.5% ensuite), les avantages sur 50 ans ne compensent pas les couts (d'investissements puis d'exploitation et d'entretien), y compris en intégrant comme avantage, une valeur résiduelle de l'infrastructure au delà des 50 ans.
Ensuite, pour ce qui concerne les opérateurs et GI ferroviaire, leur bilan d'acteur est tout juste positif... sachant qu'il s'agit d'un bilan qui n'intègre pas leur charge financière.
Autrement dit ils ne pourront pas participer financièrement au projet (sauf à sacrifier la "rêgle d'or", ex-article 4 de RFF). Et pour que ça "marche" pour eux, ça veut, il faut que la puissance publique "donne" à RFF la ligne, et "donne" à la SNCF les rames TGV associés.
Et encore, il n'est même pas sur qu'il sera possible de fixer un montant de péage pour les 24 TGV quotidiens (tout sens confondu) sur Poitiers-Limoges (et même en considérant une certaine "gratuité" sur Paris Poitiers en se jumelant avec des rames Paris La Rochelle à qui incomberait toute la charge des péages d'infra), qui permettent de couvrir les frais fixes d'entretien de cette LGV (80 000 à 200 000€/km/an selon les estimations).
Et dans tous les cas, il ne faut pas oublier les deficits accrus sur les trains classiques de l'axe POLT s'ils sont maintenus en concurrence des TGV par Poitiers. Ou le déficit socio économique pour le territoire, s'ils sont supprimés ou réduits.