Remi Wrote:Le sujet du RER C peut être traité autrement(...)
Quant au Grand Centre, de mon point de vue, une desserte à 220 sur ligne classique peut remplir son rôle(...)
(...)
C'est ce que je disais, tu traites chacune des problématiques indépendamment. Eh bien, je ne suis pas sur qu'à la fin, tu t'en sortes pour moins cher avec une solution aussi efficace.
Encore une fois, c'est bien la mutualisation des fonctionalités qui permet de se payer quelque chose d'aussi "cher" que POCL. Comme ça ne va pas dans ton sens, tu appelles ça
"chercher le maximum d'arguments pour auto-justifier POCL", c'est de bonne guerre...
Remi Wrote:es missions RER elles peuvent être concentrées sur les seules voies bis. Avec des dessertes homogènes, on a une réserve de capacité importante sur Paris - Brétigny... Le passage à 6 voies, de mon point de vue, n'a de sens que si on devait augmenter substantiellement la desserte GL.
Evidemment, en rendant tout omnibus, on gagne de la capacité, mais est-ce sans impact sur les usagers de la GC ?
D'un autre coté, si on regarde l'usage des 2 voies nouvelles pour les missions GL, ça ne les justifie pas (quand bien même seraient renforcées les missions vers le "Grand Centre" et les reports depuis la LN1). Mais cela procure une réserve de capacité pour le RER et alors on auto-justifie...
Maintenant selon moi, ces 2 voies nouvelles font partie de ce qui pourrait être phasé dans POCL (ie jusqu'au moment où il y aura un nouvel itinéraire complet de Paris à Lyon pour faire des reports depuis la LN1) : voilà donc déjà 2 ou 3 milliards d'euros du projet POCL que tu ne peux pas imputer dans une comparaison avec des alternatives de desserte du territoire "Grand centre" (Orleans Limoges Brive Clermont Nevers Bourges Roanne St Etienne...)
Remi Wrote:Je pense qu'en faisant un direct Clermont - Paris en 2h40, on captera la majorité de la part de marché que pourrait viser le TGV, puisque l'effet du moindre prix du billet devrait capter un peu plus de monde que celui du TGV. En gagnant 20 min, on passe significativement sous le seuil symbolique des 3h et on est de toutes façons à une heure de moins qu'en voiture. C'est le raisonnement de la maximisation des gains pour le moindre effort.
Il faudrait des courbes ou des chiffres qui etayent tes propos. Moi je ne crois pas qu'il y ait cet effet de seuil qui fassent qu'en dessous de 2h40, on ne gagnerait plus de passagers. Sans doute que le gain de pax par minute gagnée (toute choses égales par ailleurs) est inférieur mais il reste largement positif.
Quant au moindre prix du billet, la comparaison est alors faussée. Car l'augmentation du prix est justement calibrée pour que l'effet du gain de temps sur les recettes du transporteur soit maximal et "par construction", il ne peut pas être tel qu'il annule les gains de passagers. Ce n'est pas car l'infra est plus cher que le billet est plus cher, car celle-ci sera en partie payée sur fonds public, et pas par l'usager. C'est uniquement la performance de l'infra qui permet de la faire payer plus cher (article 4 de RFF). (et les études font ce calibrage à 1/3 de la valeur du temps, soit 7 ou 8 euros de l'heure gagnée sur un billet)
Les 13 Md€ de POCL peuvent se décomposer en 3Mds€ d'autofinancements, 2Md€ de gains de temps vers le sud est, 4Md€ de gain de capacité entre Paris et Lyon, 1 Md€ de gain de capacité du RER C, 3 Md€ de gain de desserte et de temps du Grand Centre (en radial, intersecteur et transversal).
Je repose donc la question : est-ce que avec chacun de ces sous-budgets, on fait mieux (ou en tout cas quelque chose de satisfaisant) sur chacune des problématiques ?
Analysons le froidement : même si on n' arrive pas aux mêmes résultats (parceque d'aucuns diront qu'on n'a pas besoin d'autant de trains entre Paris et Lyon, pas besoin d'avoir Clermont à 2h de Paris, pas besoin de RER C aux missions hétérogènes etc...), en a-t-on pour notre argent ? Autrement dit, le Taux de Rentabilité Interne socio-économique du POCL étant entre 4.5 et 6% (selon les hypothèses), chacune des alternatives pour chaque sous-problématique présente-t-elle une telle opportunité ?
Je n'ai pas d'études sous les yeux, mais au petit doigt mouillé, je dirais que non ! Au partisan de ces alternatives de prouver le contraire, sinon, on discute dans le vide.
Je suis par exemple curieux de savoir comment avec 3 Mds€ et sans POCL (ni aucun de ces tronçons), on gagne substantiellement du temps sur Paris Orléans, Paris Bourges, Paris Clermont, Paris Limoges, mais aussi Orleans Lyon, Limoges Lyon, Clermont Lyon, qu'on obtienne un itinéraire transversal Nantes Lyon alternatif (pouvant permettre d'éluder en partie le besoin de l'interco sud, auquel cas, on peut en obtenir un peu de financement)....
Pour moi, plutôt que de s'éparpiller, il faut donc investir ces 3 Md€ (et la part d'auto financement associé) dans POCL, et en particulier dans le mini Y renversé Bretigny-Gien/Les Aubrais. Ca tombe bien, ça colle ! Et ne serait pas contradictoire d'autres opérations de relèvements de vitesse sur les axes classiques en prolongement. (et on aurait bien les 2h40 sur Paris Clermont et Paris Limoges qui sont pour certains la fin de l'histoire et pour d'autre le début)
En retrouvant quelques capacités financières, on pourra attaquer l'autre bout, entre Lyon et Roanne et avoir enfin une OD Clermont Lyon qui retrouve de la compétitivité face au défoulement autoroutier du secteur. On aura surtout un itinéraire alternatif, non pas entre Paris et Lyon car supérieur à 3h, mais très utile pour les liaisons intersecteurs (création de liaison diamétralisée entre Lille et le Grand Centre, puis le Grand Centre et le Sud Est) et transversale (Nantes Lyon).
Et puis selon le succès des différentes OD, on pourra envisager de prolonger l'infra vers le Sud, de Gien au nord de Saincaize, puis le barreau de Bourges, puis vers Issoudun. Et à l'autre bout entre SGDF et Roanne.
Viendra enfin le coup de grace de la saturation de la LN1 qui exigera de faire les tronçon manquant entre Saincaize et SGDF et la pénétration dans Paris... ce qui à cette échéance reviendra finalement à moins cher que les 13 Md€ qu'on nous présente aujourd'hui...