Le maire ne parle plus du TGV…
Voilà qui est nouveau : lundi soir, lors de la première réunion du futur club des entreprises du quartier de la gare, le maire, Michel Moyrand, a dressé le tableau de la gare en « cœur de l’agglomération dans les années 2025-2030 », sans mentionner l’éventualité d’une liaison TGV entre Périgueux et Paris (via Limoges). D’habitude, c’est une antienne. Mais la perspective de plus en plus crédible que le projet de LGV entre Poitiers et Limoges - qui conditionne celui d’un raccordement de la capitale du Périgord en TGV - ne soit pas retenu par la commission Mobilité 21 est là. Cette commission, chargée de hiérarchiser les projets d’infrastructures prioritaires, devrait rendre son verdict à la fin de la semaine. « La gare va se développer dans les dix ans », s’est contenté de dire le maire lundi, évoquant le réaménagement du parvis (en cours d’étude) en pôle intermodal et l’augmentation du nombre de TER, vers Limoges, Brive (« une importante étoile ferroviaire qu’il ne faut pas négliger ») et Bordeaux. Hier, justement, le maire devait déjeuner avec le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Christophe Fauvel, pour notamment évoquer le dossier TGV et la participation de la Dordogne à l’enquête publique sur la LGV Poitiers-Limoges (distincte de la décision de Mobilité 21).
Source http://www.sudouest.fr/2013/06/12/le-ma ... 5-1980.php
sudouest.fr, 19 juin
Le TGV à Périgueux condamné ? Michel Moyrand ne se décourage pas
Pour le maire, le rapport de la commission Mobilité 21 qui enterrerait la LGV Poitiers-Limoges, n'est "qu'un rapport"
Le maire continue à militer pour l'électrification de la ligne Périgueux-Limoges
Alors que le rapport de la commission Mobilité 21 devrait être rendu le 26 juin et que les dernières indiscrétions (notamment selon "L'Usine Nouvelle") confirment un classement vertical du projet de Ligne à grande vitesse (LGV) Poitiers-Limoges, le maire de Périgueux, Michel Moyrand, ne se décourage pas : « Ce rapport n’est qu’un rapport. Il n’est pas décisionnaire. Il aurait fallu retenir le critère de fracture territoriale, cela changerait tout. »
Et de préciser qu’il se mobilise « pour une liaison directe Périgueux-Paris en trois heures sans changement, avec deux allers-retours minimum par jour ». Ce qui suppose, quoiqu’il arrive, l’électrification de la ligne Périgueux-Limoges « d’ici 2020 ».
En attendant, l’enquête publique pour la LGV Poitiers-Limoges ayant démarré le 31 mai pour s’achever le 13 juillet, le maire de Périgueux va demander au Conseil municipal de voter une délibération de soutien qui sera jointe au dossier. Il va par ailleurs solliciter les chefs d’entreprise et les autres élus du département afin qu’ils apportent eux aussi un soutien écrit au projet.
Source http://www.sudouest.fr/2013/06/19/le-tg ... 7-1980.php
27 juin
Le TGV à Périgueux repoussé à 2050 ?
Dans son rapport, remis ce jeudi au ministre des Transports, la commission Mobilité 21 renvoie le projet de barreau LGV entre Poitiers et Limoges, aux "secondes priorités", à financer entre 2030 et 2050
Le TGV pourrait arriver en gare de Périgueux dans les années 2030, pas avant
Le verdict est donc tombé ce jeudi après-midi : la commission Mobilité 21, chargée de trier les projets d'infrastructures non-financées, n'a pas retenu le barreau LGV entre Poitiers et Limoges parmi les priorités de la prochaine décennie, qui conditionnerait une électrification de la ligne Périgueux-Limoges, et mettrait Paris à trois heures de la capitale périgourdine.
Toutefois, ce chantier estimé à 1,68 milliard d'euros fait partie des "secondes priorités", c'est-à-dire qu'il a "vocation à être engagé entre 2030 et 2050".
"Le projet Sud Europe Atlantique Poitiers-Limoges consiste en la réalisation de 112 km de ligne nouvelle à grande vitesse, uniquement pour voyageurs, entre Poitiers et Limoges, dont 72 km en voie unique", lit-on dans le rapport, qui n'évoque aucunement le chapitre périgourdin du projet. Et ne retient que l'ambition de "mettre respectivement Limoges à environ 2 heures et Brive à environ 3 heures de Paris".
"Le gain de temps d’une heure pour les liaisons avec la capitale est acquis en combinant la mise en service du projet et celle de la LGV Tours-Bordeaux en cours de réalisation", poursuit le rapport. "Le projet doit aussi permettre de mieux connecter le Limousin et les territoires du Centre-Ouest de la France au réseau à grande vitesse européen, et conforter leur ouverture sur la façade atlantique."
Quant au sort qu'elle préconise, la commission indique que "le projet apparaît controversé quant à son intérêt et ses enjeux" et que ses analyses comparatives "ne permettent pas de justifier un classement dans les premières priorités".
Enfin, la commission préconise plutôt la modernisation des voies et des trains sur la ligne "POLT" (Paris Orléans - Limoges-Toulouse), estimant qu'elle "est de nature à améliorer les conditions de desserte des territoires concernés et à répondre en grande partie à leurs besoins de qualité de service pour leurs échanges".
Source http://www.sudouest.fr/2013/06/27/le-tg ... 1-1980.php
Sud Ouest, 28 juin
Périgueux : le rêve du TGV renvoyé aux années 2030
La commission reporte la LGV Poitiers-Limoges entre 2030 et 2050, mais préconise de rénover l’axe Toulouse-Limoges-Paris
Le maire de Périgueux espère encore peser pour l’électrification de la voie, pour au moins créer des liaisons directes vers Paris
Le rapport de la commission Mobilité 21 ? « Un élément de la décision », à peine un « avis consultatif », qui ne présage pas de la décision du président de la République. Ces derniers jours, les maires de Limoges et Périgueux ont utilisé à peu près les mêmes formules pour banaliser les préconisations à venir du rapport, finalement remis hier au ministre des Transports. Il prévoit de reporter le projet de ligne à grande vitesse (LGV) Poitiers-Limoges entre 2030 et 2050, comme d’autres nouvelles lignes. Un chantier de 112 kilomètres estimé à 1,68 milliard d’euros, auquel était liée la perspective d’une électrification de la ligne Périgueux-Limoges (176 millions d’euros). Ce dont le rapport ne parle même pas.
Un projet « controversé »
La LGV « apparaît controversée quant à son intérêt et ses enjeux », explique la commission, dont les analyses comparatives « ne permettent pas de justifier un classement dans les premières priorités ». Elle est donc placée dans la seconde catégorie. Ça pourrait être pire : certains chantiers sont renvoyés après 2050. Cela dit, à un an des municipales, c’est une belle promesse qui s’envole. La LGV est-elle enterrée ? Reportée d’au moins dix ans, en tout cas. Michel Moyrand, le maire de Périgueux, hier soir, en parlait carrément au passé, désormais certain que le Premier ministre « ait validé ces grands choix », soupire-t-il. « Je regrette vraiment que ce projet n’ait pas été retenu. C’était un signe fort pour que le Centre sorte de son contexte désertique… »
La commission préconise la modernisation des voies existantes, dont la ligne POLT (Paris-Orléans - Limoges-Toulouse), ce qui ne serait pas sans impact sur un gain de temps entre Périgueux et Paris. « La grande vitesse ferroviaire prend tout son sens sur des distances de 400 à 1000 km, pour les relations entre grandes métropoles », résume la commission.
« Pour les agglomérations de moindre taille, d’autres services doivent s’envisager autour des 200 à 220 km/h, avec des matériels nouveaux, confortables, rapides, à partir des infrastructures existantes. » La commission, qui « recommande de mener au plus tôt […] le renouvellement complet des matériels roulants des grandes lignes de trains d’équilibre du territoire (TET) » dont la POLT. « On gagnerait un quart d’heure », estime Michel Moyrand. « Et puis ce n’est pas le même service : tout le monde ne va pas à Paris, la LGV était le moyen depuis la gare Montparnasse de rejoindre rapidement des villes comme Bruxelles, Londres ou celles d’Europe du Nord. Ce n’était pas qu’un axe intérieur. »
Pourtant, l’association d’usagers Périgord rail + applaudit. Elle plaidait depuis longtemps pour aménager cette fameuse POLT, notamment jusqu’à Vierzon. « Les trains ne rouleront pas à 300 km/h jusqu’à Paris mais c’est la solution la moins coûteuse, dans l’état actuel des budgets », explique le président Jean-François Martinet.
Recycler d’anciens TGV
Objectif : rehausser le confort et la vitesse des trains - pour passer de 180 km/h à plus de 200 km/h - en recyclant des anciennes rames de TGV. La modernisation comporterait aussi la signalisation, des passages à niveau, et quelques courbes à rectifier. D’après l’association de lobby Urgence POLT, ce chantier oscillerait de 500 millions à 1,5 milliard d’euros. « Les choses peuvent aller assez vite », explique Jean-Claude Sandrier, le président de cette association créée en 2010 à Brive. « Pour Périgueux, le challenge vaut le coup », dit-il, qui attend désormais un schéma directeur national « dès l’automne » et souhaite que le rapport soit « approuvé et respecté par le gouvernement ». Et d’augurer carrément qu’une connexion de la POLT à la future ligne LGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon (POCL, priorisée pour 2030) au niveau de Châteauroux, permettra de mettre Limoges à deux heures de Paris.
À Limoges, où la mobilisation institutionnelle pro-LGV est mieux organisée qu’à Périgueux, Alain Rodet balaye ces plans alambiqués : « Réseau ferré de France a déjà investi 500 millions d’euros sur la ligne, on n’a pas gagné une minute ! » Lui, qui croit encore à la LGV, estime à 3 milliards d’euros une régénération de la POLT.
« On n’avance pas, on recule »
« Il y a 40 ans, on faisait Limoges-Paris en 2h50 parce qu’il n’y avait pas d’arrêt ! » Bref, tant que le train s’arrêtera à Vierzon, La Souterraine ou Argenton, « les gens ne verront jamais la grande vitesse, s’il faut s’arrêter toutes les demi-heures ». Avec ou sans TGV recyclés.
Reste quand même le dossier de l’électrification de la voie Périgueux-Limoges et régler « les problèmes d’horaires et de régularité », insiste Jean-François Martinet. « C’est la ligne la plus chargée que gère la Région Limousin. » Ainsi modernisée, des trains directs fileraient vers Paris, sans « rupture de charge » à Limoges, c’est-à-dire sans changement de train et sans attente entre les correspondances. Cette électrification, Michel Moyrand espère l’obtenir. « Les études restent d’actualité, il faut continuer à travailler : j’appelle les élus et les chefs d’entreprise à se mobiliser. » Et de prendre au mot la commission qui promeut la fin du tout-TGV au profit des lignes classiques. « Il n’y a pas eu de vraie amélioration sur cette ligne depuis des années : on va moins vite à Paris qu’il y a 25 ans. On n’avance pas, on recule. »
Le président de la République à la rescousse ?
Même par téléphone, on voit le clin d’œil appuyé : « On a quelques contacts rue du Faubourg-Saint-Honoré », disait ce jeudi matin le député-maire de Limoges, Alain Rodet. Qui souligne aussi que c’est son « ami » Michel Delebarre, l’ex-ministre des Transports et sénateur-maire de Dunkerque, qui a eu l’idée du barreau LGV Poitiers-Limoges. Et il est membre de la commission Duron. Enfin, le conseiller du président de la République chargé des relations avec les élus, Bernard Combes, est le maire de Brive. Brive, qui attend la LGV Poitiers-Limoges ; Combes, qui est le premier vice-président du Conseil général de Corrèze, que dirigeait jusqu’en 2012… François Hollande.
Bref, le chef de l’État peut-il, par fidélité, donner un feu vert au projet ferroviaire, malgré la commission Duron ? En tout cas, il y a quelques mois, le barreau limousin était donné en toute fin de peloton. Et voilà qu’il est remonté parmi les priorités de réalisation après 2030… Le lobbying a quand même bien fonctionné. Mais cette crainte d’un « fait du prince » fait grincer des dents des anti-LGV. Même l’UMP de la Haute-Vienne argue hypocritement qu’après y avoir été élu à 65%, Hollande ne peut pas ne pas sauver le barreau. « Cela ne cadrerait pas avec ses objectifs de transparence », doute Jean-François Martinet. « Ma confiance en l’avenir est intacte. Si le rapport était décisionnaire, on n’aurait pas lancé l’enquête publique », dit pourtant Alain Rodet. « François Hollande est très sollicité par ses amis limousins et périgourdins… Mais on ne gère pas la France avec des sentiments », recadre de son côté le maire de Périgueux, Michel Moyrand, désormais beaucoup moins optimiste. « On la gère avec des moyens financiers. Et il ne les a pas. Malheureusement. C’est douloureux, mais nécessaire. »
Source http://www.sudouest.fr/2013/06/28/le-re ... 2-4625.php
29 juin
Les débats stagnent La POLT, oui, mais qui va payer ?
Le rapport Duron n’éclaire pas sur l’avenir du désenclavement routier et ferroviaire
La commission n’envisage rien de neuf pour la RN 21.
Retour à la case départ. Le débat sur la modernisation de la RN 21 ou l’accès à Paris en 3 heures par le train n’a pas bougé d’un iota après la publication du rapport Duron sur le financement des prochaines infrastructures de transport, d’ici à 2050. Le rapport ayant remisé le projet de LGV entre Limoges et Poitiers après 2030, le maire de Périgueux reprend le long lobbying pour obtenir le réaménagement de la ligne TER Périgueux-Limoges (au moins) voire son électrification (au mieux). Mais dans un flou total : aucune piste d’investissement n’est connue. Quant à rénover l’axe Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), préconisé par la commission, les associations et élus attendent aussi de voir quelle sera la contribution demandée aux collectivités .
Rejoindre le TGV à Bordeaux
Et voilà que ressort le front de la préférence pour rallier la capitale par Bordeaux : « On restera l’un des rares départements sans TGV, mais Bordeaux-Paris en deux heures, c’est en 2017. Il faut être pragmatique : l’enjeu est de relier Périgueux et Bergerac à Bordeaux en une heure », défend François Gaumet, le directeur de l’association Euro 21. « Il faut regarder attentivement avec la SNCF et le Conseil régional. » Lequel se bagarre déjà avec l’embouteillage des lignes à l’entrée de Bordeaux (TER, TGV, Intercités, etc.) qui retarde les lignes périgourdines…
La LGV est morte, cap sur la POLT. En remisant un éventuel financement de la construction du barreau Poitiers-Limoges à 2030-2050, retardant encore plus les espoirs d’une électrification de la ligne Périgueux-Limoges, la commission Mobilité 21 a préconisé la modernisation de la vieille ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (l’ex-« Capitole »). « Il y a urgence », résume Vianney Le Vacon, le président des élus communistes de Dordogne. Mais il y a aussi « des questions qui fâchent ». Il voit dans ces décisions (que le Premier ministre devrait confirmer le 9 juillet) la preuve de l’« austérité » et du « désengagement de l’État de toute politique des transports et d’aménagement du territoire ». Et tout en partageant les conclusions de la commission sur la priorité à donner aux infrastructures de proximité - rénovation des voies, liaisons TER, etc. - les élus flairent « la volonté du gouvernement de laisser le bébé aux collectivités, Région, Département et futures grandes intercommunalités ». Et ce, malgré leurs difficultés financières et les projets déjà engagés (très haut débit, Lascaux 4, etc.). Et de préférer « un grand plan de relance des investissements publics », au niveau national, voire européen.
Quant au dossier de la RN 21, on n’y voit pas plus clair : la commission n’a pas remisé le réaménagement de l’axe national de Limoges à Tarbes, mais estime que le projet n’a pas à figurer au Schéma national des infrastructures de transports (Snit) au profit d’arbitrages directs du ministère - à l’instar d’une dizaine d’autres projets routiers. Ni oui, ni non, juste « une absence de classement », comme dit François Gaumet, qui milite pour le réaménagement de la nationale par un groupe privé, dans le cadre d’une concession et attend que l’État lance un appel d’offres (« sinon, ce sera du saupoudrage pendant 50 ans »). « On aurait préféré être pris en considération plus clairement. »
C’est donc reparti pour un tour au bal de l’influence : la députée (PS) Colette Langlade a déjà prévu de revoir Philippe Duron, le député-maire de Caen et président de la fameuse commission, ce mardi à l’Assemblée nationale. Elle l’avait déjà rencontré le mois dernier avec les membres d’Euro 21. « Je pensais que l’enjeu aurait retenu son attention… Ceux des métropoles ont été retenus, le Sud-Ouest a été un peu oublié. » Euro 21 a d’ailleurs prévu de faire monter les parlementaires au créneau, dès juillet à l’Assemblée nationale et au Sénat, lors des prochains débats sur les infrastructures.
Désenclaver au moins le Sud
Sur le front associatif, Duron fait quand même des heureux : Develop’SO, favorable à une concession pour la RN 21, mais qui estimait le projet « perdu d’avance » se bagarre pour une jonction entre l’A 89 et l’A 62, via une « barrette » entre Langon et la Dordogne. « La commission veut améliorer la fluidité autour des grandes villes : c’est exactement de cela qu’il s’agit », dit le président Jean-Marc Richard. « Cela désenclavera le sud du département. » Et le Nord, par Limoges ? « Il ne faut pas rêver… »
Source http://www.sudouest.fr/2013/06/29/les-d ... 5-1733.php