par hubert » 28 Juil 2009 23:14
Je reviens d’un séjour à Madrid, - 5,3 millions d’habitant dans la grande agglomération.
La ville après avoir connu la vague automobile, qui a conduit à l’élimination des tramways le 1er juin 1972 ( de superbes PCC Fiat circulant parfois en site propre) , et à la création de tunnels autoroutiers sous la ville, a fait un remarquable retour au ferroviaire.
Il existe d’abord un vaste réseau de trains de banlieue, dit Cercanias, équipé de matériel moderne, traversant la ville du nord au sud, effectuant en ceinturant le centre ville des liaisons inter gares, et irrigant la bannlieue jusqu’à 50 km du centre ville. Des projets de liaisons directe est-ouest ont été annoncés. Ce réseau comporte en outre au titre de la relation C9 la seule ligne à voie métrique de la RENFE de Cercedillas à Cotos, station d’altitude située à 1.830 mètres d’altitude. La ligne sur sa première partie, de Cercedilla jusqu’au col de Navacerrada, franchie par un tunnel, connaît des rampes jusqu’à 61 pour mille. La voie est en cours de renouvellement, et sans aucun doute le matériel roulant composé de rames motrices- remorque pilote des années 60 suivra prochainement.
Le métro se compose, avec la navette R (Opéra-Principio Pio) 13 lignes. Certaines pénètrent très loin en banlieue, et une ligne la 12 effectue la desserte par une vaste boucle d’un secteur périphérique au sud de la ville.
Le matériel est dans sa majorité composé de rames à interconnexion toutes neuves de 4 ou 6 voitures au gabarit parisien : depuis la fin des années 70 le réseau, jusqu’alors limité à un noyau central de 4 lignes a connu de nombreuses extensions, couvrant la zone d’action des anciens tramways. Quelques lignes restent équipées de rames plus anciennes, mais rénovées, à 2, 4 ou 6 voitures. Le matériel roulant et les stations sont très propres, ce qui est très agréable, et les infrastructures les plus anciennes font l’objet de soins attentifs : élargissement des quais des stations anciennes dont la largeur des quais, envahis par la foule évoque le tube londonien.
L’alimentation électrique, malgré un gabarit similaire au métro parisien se fait par ligne aérienne de contact, ou plus récemment par rails suspendus au plafond des stations. Touts les rames, sur fer, sont climatisées, sans qu’aucun choc thermique trop violent ne soit ressenti lors de la montée ou de la descente dans les rames. Ici, pas d’état d’âme sur ce supplément de confort.
Les rames s’annoncent leur arrivée assez bruyamment dans les stations, mais l’insonorisation intérieure est excellente, le roulement doux, et aucun à-coup ni crissement aigu n’est perçu dans les courbes, mêmes serrées du réseau primitif.
Le métro constitue ainsi le mode de déplacement le plus rapide et le plus prisé de l’agglomération.
Récemment 3 lignes dites der métro léger ont été inaugurées, au nord et au sud ouest de la ville. Ces lignes ne constituent pas des pré-métro, mais bien des tramways en site propre, avec des sections souterraines importantes. Mais le tracé des tunnels, très tourmenté ne permettra pas une conversion aisée au métro. Le matériel CITADIS y est parfois dans les courbes les plus sévères limité à 15 km à l’heure.
Des prolongements pourraient être réalisés sans difficulté majeure, notamment au sud est de la ligne ML1 par la remarquable et large
avenue Artrio SORIA en traversant la Ciudad Linéal et le Publo Nuévo, voire San Blas, la où il y a 37 ans circulaient les dernières PCC, en site propre, le métro n’ayant pas repris directement cette liaison emblématique de l’ancienne compagnie CMU puis EMT ;
Plus au sud à Parla a été crée un réseau autonome, « El tranvias de Parla » dans une ville satellite, formant une boucle desservant la gare Cercanias et les nouveaux quartiers de la ville. Bien que la place libre n’ait pas manqué, là encore le tracé est parfois tourmenté. Là, le terme tramway est clairement revendiqué, le matériel à la couleur près, (vert à Parla, Blanc rouge et bleu à Madrid) étant le même que celui du métro léger de Madrid, des CITADIS aux extrémités rappelant celles des tramways du Mans.
Parallèlement un immense réseau d’autobus complète ce réseau, mais il faut être madrilène pour comprendre d’où viennent et où se dirigent ces myriades d’autobus modernes des grandes marques européennes, tantôt bleus, tantôt rouges ( deux couleurs entre lesquelles la ville n’a jamais tranché) qui défilent dans les rues de l’agglomération, les bus verts desservants les communes au-delà des limites de l’agglomération.
Bref, un bien beau réseau, pratique et très intéressant à visiter, qui, sans complexe, se hisse parmi les plus performants de l’Europe.
Hubert.