viadi Wrote:Le mot "fond propre" est à prendre avec des pincettes. C'est peut etre la SNCF qui a payé les premieres LGV, mais principalement avec la dette. Avant la création de RFF la compagnie était surendettée. Si la dette de la SNCF est devenue supportable, c'est qu'elle a été transféree à RFF qui traine toujours ce fardeau. Au final c'est en partie le contribuable qui la payera
Non, ça n'est pas le contribuable qui paiera. Pour toutes les LGV jusqu'à la LGV mediterannée, des bilans LOTI ont été effectués, a posteriori. S'ils ont révelé qu'il y avait pu y avoir sur estimation des trafic, sous estimation des couts etc... et que donc la rentabilité réelle des projets a été plus faible que prévu. Pour autant, celle-ci est supérieur au cout de la ressource financière.... ce qui signifie que au fur et a mesure, la dette se rembourse, mais à un rythme plus lent que prévu.
Pour la LGV mediterannée, elle devrait être remboursée en 2035.
A ma connaissance, parmi les LGV construites, celles qui ont bénéficier de subventions à l'investissement sont :
- La LGV Atlantique (dans un contexte de politique nationale de grand travaux)
- La LGV Mediterannée (dans la mesure où l'Etat a imposé à la SNCF un projet plus cher en changeant le tracé. Le projet initial avait une rentabilité financière de 12%, les changements de tracés l'ont fait chuter a ~7% et la subvention a été calculée pour faire remonter cette subvention à 8%. A posteriori, elle a été d'un peu plus de 4%)
- La LGV Est
- La LGV Rhin Rhone
..... et probablement toutes celles qui suivront
A posteriori, la LGV nord aurait du bénéficier de subventions... mais les calcul a priori la considérait rentable... ce qui n'a pas été le cas, elle est sans doute la seule à légèrement plomber la dette du système ferroviaire. Mais cette dette, elle aussi se rembourse (voir bilan LOTI pour savoir quand).
Pour nuancer, il faut savoir que ces bilan LOTI a posteriori doivent imaginer la situation qui aurait prévalu "en l'absence de LGV", ce qui reste un exercice théorique dont on peut contester les conclusions
Que l'exploitation soit comptablement rentable je veux bien. Mais les finances publiques sont engagées au moins pour la construction de lignes. Sans parler de certaines déssertes payées par les collectivités locales
c'est déja bien que l'exploitation soit rentable, ça n'est pas le cas des TER !
Et si les finances publiques sont engagées pour la construction de lignes, il faut aussi voir le bénéfice socio-économique qu'elles apportent. Par exemple les gain de temps... dont le cout n'est pas entierement répercuté sur l'usager. La valeur tutélaire d'1h gagnée pour un passager, dans un bilan socio eco, c'est ~21 euros. En général l'optimisation tarifaire conduit à une augmentation de ~8 euros du prix du billet. L'usager a beau râlé, il a en fait gagné ~13 euros (mais c'est sur que ce n'est pas de l'argent sonnant et trébuchant dans sa poche...)
A ce [bas] tarif je serai plus souvent dans le train, même pour des longs trajet, et ne prendrai plus l'avion pour du Paris Nice!
les prems à 22 euros sur Paris Nice, et le tarif loisir qui permet souvent des billet à 40 euros, c'est pas mal quand même ! De toute façon, on peut pester comme on veut sur le fait que le TGV ne sert à rien, il se trouve qu'il capte 30-40% du marché entre Paris et Nice malgré un temps de parcours de 5h30 qui parait rédhibitoire.
Il y a un moment ou l'on arrive à la limite de ce qui est raisonnable de faire. Sans parler que les finances du pays ne permettent pas de continuer à investir.
serait-il raisonnable de ne pas réaliser les "coups partis"... et donc gacher des millions d'euros qui ont servi au financement des études.
Est-il raisonnable de ne pas doubler l'infrastructure en PACA ?
Est-il raisonnable de ne pas faire Bordeaux Toulouse, qui servira à plein de relation et pas seulement Paris Toulouse ? Est-il raisonnable de ne pas voir la congestion qui finira par arriver sur Bordeaux-Espagne ?
Est-il raisonnable de considérer qu'un systeme ferroviaire équipée seulement de ligne classique peut représenter une alternative à notre réseau routier si dense... et si riche en autoroute ?
Et concernant la poursuite de l'investissement, tant qu'on investit dans des choses qui font des bénéfices (que ce soit un bénéficie financier "direct" pour celui qui investit ou alors un bénéfice socio-économique qui justifie un financement public), il n'y a pas de raison d'arrêter.
Par ailleurs, il faut voir qu'une LGV peut parfois être la "solution" à un problème de financement. Prends le cas de Marseille-Nice. Si il faut ajouter 2 voies le long des voies existantes, ça coute 13 milliards d'euros, mais sans gain de temps. En faisant une LGV, ça coute aussi 13 milliards d'euros. C'est énorme dans les 2 cas... mais c'est nécessaire. La solution qui permet des gains de temps va permettre de financer une partie en auto financement.... et soulager la subvention à l'investissement.
comment cela se fait il qu'outre rhin les Intercity circulent toujours alors qu'en France ils ont été retirés? Le dernier matériel classique en France sont les corails. De belles voitures qui rendent toujours service apres de multiples rénovations, mais qui auraient besoin de successeurs, alors que dans d'autres pays on a investi dans des rames classiques
je dirais qu'une partie des relations intercités relevent des TER (typiquement Marseille Nice, mais qui est certes assurés par des rames Corail bloc-réversible), et que les régions ont investi dans du matériel neuf et continueront de le faire.
Il en sera sans doute de même pour les intercités nationaux relevant de l'Etat, car il est vrai qu'on ne pourra de toute façon pas couvrir le pays de LGV