Valérie Simonet, figure montante de la Droite creusoise, incarne déjà l’après Jeannot Auclair
La Creuse ne compte plus qu’un seul député. Jean Auclair s’est incliné face à son adversaire socialiste. Mais l’ancien leader de la défunte deuxième circonscription a préparé sa succession. Depuis 2007, il fait équipe avec une jeune femme, Valérie Simonet.Valérie Simonet incarne l'avenir de la droite creusoise. Avec Laurent Daulny, Vincent Turpinat, Cyril Victor, Nicolas Simonnet, Mathieu Charvillat et peut-être quelques autres. Tous sont jeunes. Tous, hormis M. Charvillat, ont en charge une commune à la tête de laquelle ils se signalent par leur esprit d'entreprise. Tous incarnent l'après- Jeannot (Auclair) qui ne briguera pas un nouveau mandat de député dans cinq ans. Valérie Simonet est sa suppléante depuis 2007.
« Tu apprends à connaître les gens » Elle était une parfaite inconnue lorsqu'en 2001 Gérard Rollin, le maire de la petite commune de Bussière-Nouvelle, proche d'Auzances, lui a demandé de figurer sur sa liste (seule en piste) aux municipales et d'être sa première adjointe.
« J'avais 35 ans, je ne connaissais rien à la politique. Je n'avais jamais milité ni collé des affiches. Gérard Rollin est venu me chercher parce que j'habitais à deux pas de la mairie et que ma famille est enracinée à cette terre. Gérard, en place depuis 1983, songeait à sa succession. Il est aujourd'hui mon premier adjoint ».
Des grands-parents commerçants à Auzances, une mère infirmière à l'hôpital de Guéret, une enfance partagée entre la Combraille et la ville-préfecture, le souvenir des tournées dans les villages aux côtés du grand-père… C'est ainsi qu'elle a appris la valeur des contacts humains. « Dans les tournées, tu parles aux gens, tu apprends à les connaître et à les aimer ».
Valérie Simonet est devenue maire de Bussière, une commune où son mari est à la tête d'une petite entreprise de travaux publics. Comme sa mère est infirmière. Elle exerce en libérale, elle va de village en village et de maison en maison.
À la mairie, elle s'est impliquée dans la gestion communale. Elle s'est intéressée au budget et au rapport avec les communes voisines. Elle a siégé à la Com-com Auzances-Bellegarde dès 2002. En 2004, avec l'étiquette « Divers droite », elle s'est présentée aux cantonales. « Tout a changé. La gentille petite Valérie a vu son image bleuir ».
Brillamment élue, elle a côtoyé à Guéret Jean Auclair, Gérard Gaudin et le regretté Guy de Lamberterie. Elle a rejoint sans se poser trop de question la commission des affaires sociales. Daniel Gaumet, alors président du Pays Combraille en Marche, l'a incitée à rejoindre cette structure. Elle a pris part à un colloque de trois jours consacré à l'intercommunalité. Ce fut un élément déclencheur.
Le dynamique Pays de Combraille Valérie préside le Pays depuis 2010. Deux années auparavant, elle avait succédé à Gérard Rollin à la tête de sa commune. Trois ans auparavant, elle était devenue la suppléante du député UMP Jean Auclair. « Ce qui me plaît dans l'UMP, c'est le désir d'union ».
La jeune femme estime que la commune doit rester une structure de proximité à l'écoute des gens alors que le Pays constitue un maillon indispensable d'organisation du territoire régional. Valérie est naturellement proche des gens. Elle observe, elle écoute. Elle est ainsi dans son métier comme dans ses mandats. Elle se souvient avec émotion de la campagne des législatives de 2007.
Elle affirme ses idées « J'ai adoré aller de commune en commune. J'ai découvert Jean Auclair. Il est en réalité bien différent de l'étiquette que certains lui collent. Il est foncièrement gentil. Il m'a toujours associée à ses dossiers. Il m'a fait rencontrer des ministres, je l'ai accompagné à l'Assemblée nationale et même à l'Élysée. Cette année, je pensais qu'il prendrait pour suppléant une personne de la première circonscription. Il a voulu qu'on reparte ensemble. J'en suis très contente ».
En onze ans, Valérie Simonet a pris de l'envergure au point d'incarner le souriant visage de la droite. Elle a imprimé sa marque sur la campagne. Elle a affirmé ses idées. Plus que jamais, elle est convaincue de la nécessité d'inventer un territoire pour demain en privilégiant le désenclavement, qu'il soit routier ou par Internet.
Elle est opposée au TGV Limoges-Poitiers, elle milite pour le renforcement des gares de La Souterraine et de Montluçon, si proche de la Combraille. Elle prône des routes structurantes. Elle croit à la culture, nécessaire à ses yeux au développement d'un territoire. Aussi, elle estime que l'action conduite par le Pays qui vient d'organiser sa première saison culturelle est la bonne. Il lui importe que la culture aille à la rencontre des gens et que ceux-ci s'impliquent. Elle voudrait que le Département adopte un mode de communication décalé, un peu à l'image du Puy-de-Dôme.
« Ce qui me plaît, ce sont ces gens qui s'installent, qui apportent un regard positif. Ici, nous ne devons plus raisonner en kilomètres mais en temps. Alors tout change, le cinéma d'Évaux n'est qu'à un quart d'heure de Bussière ».
« Rien n'est plus facile que d'être dans l'opposition » Elle déplore l'image négative donnée par des banderoles qui s'éternisent (radiothérapie, écoles). « Rien n'est plus facile que d'être dans l'opposition. Nous, les jeunes élus de droite, on va continuer à se parler entre nous, à travailler ensemble. On a de toute manière du temps pour reconstruire. Nous sommes aux prises avec un environnement économique et social bouleversé. Mais, quelle que soit la situation, avant de distribuer l'argent, il faut créer de la richesse. C'est-ce qu'oublient encore une fois les socialistes. Non, résolument, je ne suis pas à gauche ».