Allez remontage de sujet avec cet article paru dans sur le site laprovence.com le 26 avril :
Un métro automatique entre la gare de Vitrolles et l'aéroport de Marignane ?
L'idée a été évoquée par Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, Eugène Caselli, président de MPM et Jean-Yves Petit, vice-président de la Région, en charge des transports.
L'idée de la création d'un métro automatique entre la gare de Vitrolles et l'aéroport est à l'étude.
Photo archives Serge Guérout
Ce fut un petit-déjeuner solide, c'est le moins que l'on puisse dire. En effet, c'est lors d'une rencontre matinale sur le Vieux-Port à Marseille, entre Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, Eugène Caselli, président de MPM et Jean-Yves Petit, vice-président de la Région, en charge des transports, que le projet d'un "Val", ou métro automatique, à l'horizon 2015-2016 a été évoqué.
"On a en effet échangé sur le thème du réseau de transport ferroviaire, qui est sous-utilisé. 60 trains s'arrêtent à la Vamp de Vitrolles (gare de Vitrolles-Aéroport-Marseille-Provence) et permettent un accès facile à l'aéroport. Chaque fois qu'un train s'arrête, une navette fait la liaison. Une étude sur la nécessité d'un métro automatique reliant les terminaux et la gare est donc nécessaire, afin de vérifier la faisabilité technique et de connaître le coût d'un tel projet. Une étude que le Conseil régional soutiendra", garantit Jean-Yves Petit.
"Donner plus de force à cette gare de Vitrolles"
Et l'élu de rappeler que "le Conseil régional est moteur du projet de réouverture entre Aix et Rognac, et donc de relier Aix et l'aéroport, alors que cette ligne ne sert que pour les marchandises". Avant de préciser : "Il faut donner plus de force à cette gare de Vitrolles et à l'aéroport, car c'est un lieu de connexion entre des bassins de vie, il a une position centrale". Pour lui, "Pas-des-Lanciers pourrait devenir un pôle d'échanges multimodal, et je suis partisan d'une réflexion sur cette voie de la RDT 13 car elle dessert des bassins de vie, Marignane, Châteauneuf, Saint-Victoret".
Enfin, il évoque le fait que "Vitrolles et Marignane sont congestionnées par les camions et les voitures. Et pour nous, tout ce qui favorise les transports collectifs est bon. Mais il faut une complémentarité entre les offres de transport, il faut un réseau pour que les gens ne se sentent pas obligés de prendre leur voiture. On pourrait créer un tramway sur la voie de Pas-des-Lanciers. Cette voie ferrée mérite qu'on voie si on peut faire voyager des personnes. Et il faut aussi des pistes cyclables. Je ne parle pas de bandes cyclables, qui font partie de la chaussée. La Région cofinance les pistes cyclables".
Du côté de la SNCF, on explique que si "on n'en est pas encore à imaginer à quoi ressemblera le Val, en revanche, on est d'accord sur le principe d'une étude sur le développement des transports péri-urbains, et sur cette liaison entre la Vamp et l'aéroport. Nous étudierons la possibilité de faire s'arrêter les trains à la Vamp, d'augmenter la desserte existante. Et si c'est possible, cela implique une offre du côté de la Région".
Le VAL, comment ça marche ?
Un Val (véhicule automatique léger - anciennement Villeneuve-d'Ascq-Lille) est un métro sur pneus totalement automatique, mis en oeuvre pour le transport urbain ou la desserte d'un aéroport. Et quand on parle de Val, aussitôt, c'est l'exemple d'Orly qui vient en tête. Un mode de transport idéal, si l'on en croit le site internet d'Orlyval : "la liaison la plus fiable entre l'aéroport d'Orly et Paris, est un service régulier au départ d'Orly-Sud ou d'Antony de 6h à 23h tous les jours. Une fréquence de 4 minutes aux heures de pointe du matin et de fin d'après-midi. Un temps de trajet fixe selon la destination choisie : Orly-Châtelet Les Halles : 35 mn, Orly-Charles de Gaulle/Étoile : 40 mn, Orly-La Défense : 50 mn...
Avec environ trois millions de voyageurs transportés annuellement, la ligne Orlyval allie confort, fiabilité et régularité".
Le concept du Val apparaît en 1968, avec un cahier des charges devant éluder les problèmes récurrents aux transports en commun, tout en offrant une alternative viable à l'automobile : la vitesse commerciale et la fréquence du Val doivent être suffisamment élevées, y compris en heure creuse, malgré un trafic moyen peu important ; il doit pouvoir s'insérer facilement dans un environnement difficile (fort dénivelé, courbe serrée, etc).
Pour un trafic peu important (et donc des revenus moindres), la conduite manuelle ne permet pas une fréquence élevée à cause du coût de la masse salariale. Alors que la conduite automatique permet de résoudre ce problème. Par ailleurs, afin de diminuer les coûts d'investissement, les stations et donc les rames doivent être courtes et les véhicules doivent pouvoir se satisfaire d'un tracé sinueux afin de faciliter l'insertion dans le tissu urbain à moindre coût.
Il y a actuellement onze lignes de Val en service dans le monde. Quant au réseau français, il y a le métro de Lille depuis 1983 (2 lignes) : première ligne de métro entièrement automatique au monde. En ce qui concerne les aéroports de Paris, il y a donc Orlyval, desserte de l'aéroport d'Orly depuis 1991, CDGVAL, qui est une desserte interne de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle avec deux lignes. Toulouse est équipée depuis 1993 et Rennes depuis 2002.
Emmanuelle ELBAZ