par PBejui » 28 Aoû 2010 8:26
Bonjour à tous, et merci.
Le jugement un peu rapide, c'est "la loi du genre" sur les forums et c'est aussi un "fruit de la passion" (la plume qui part en dérive dans la pente de l'enthousiasme). C'est sûr, dira le vieux schnock, qu'au temps de l'écrit, on était bien enquiquiné d'avoir imprimé une bourde que tout un chacun allait pouvoir lire et relire pour (presque) l'éternité, en se payant la frimousse du rédacteur qui ne se sentait plus. Alors, après avoir piqué la honte deux, trois, quatre fois, on finissait par apprendre à garder la main sur la poignée de frein du stylo...
Ceci dit, pour en revenir au sujet, une toute petite pièce dans l'édifice : dans une conférence de presse du 19 août, Gérard Piel, conseiller régional Paca a déclaré :
"Connaissant ces déconvenues (celles de la Corse bien sûr), les semelles de frein des AMP (Provence, donc) ont été modifiées, un autre matériau a été utilisé".
Depuis, tout va plutôt mieux, mais v'là-t-pas qu'on applique le principe de précaution (en bon français : qu'on ouvre le parapluie) :
"Alors que les AMP devaient être en service pour l'été 2010, les services de l'Etat ont modifié leurs exigences en prenant en compte la situation corse". Plus loin : "nous ne pouvons accepter les errements corses" (etc, etc).
Donc, notre élu (front de gauche, c.a.d. du même bord que les syndicats SNCF-CFC et que la Collectivité territoriale corse) révèle à peu près ouvertement que le problème majeur a été résolu (ou, au moins, atténué) en Provence et fait plus que sous-entendre que le blocage administratif inspiré par la situation corse est injustifié.
En revenant à la technique et en étant bien vachard, on peut avancer qu'il n'est pas trop étonnant que l'entreprise nationale ait besoin d'un an de réflexion pour résoudre un problème qui l'a déjà été chez un certain Veolia, et ce en quelques semaines. Mais, bon, on ne va pas râler contre les copains qui versent dans la caricature tout en s'y précipitant soi-même...
En tout cas, quand un élu suggère aussi directement que la mesure adoptée en Corse est excessive, ça vient encore noircir l'image du chemin de fer lui-même... qui, dans l'île, n'était déjà pas trop reluisante (voir les réactions des lecteurs ordinaires sur le site de Corse-matin).
Enfin, sentiment perso d'un observateur, complètement imprégné de tout ça mais pas ingénieur : le gabarit en largeur est excessif (alors que les espaces intérieurs des Soulé, plus étroits, était bien acceptables) et ça ne peut pas ne pas pénaliser le comportement dynamique de l'engin ; le niveau de bruit au-dessus des moteurs (salles d'extrémité) est un peu trop fort : certes bien inférieur à celui des Soulé, mais ceux-ci ont quand même 20 ans et frisent l'insupportable avec les fenêtres ouvertes ; et, une fois de plus, le délire électronique et informatique pourrait bien créer plus de problèmes que rendre de services : là encore, le parallèle avec les X 72500, entre autres, s'impose d'emblée.
Malgré tout, le sentiment de bien-être que j'éprouve en m'installant dans le fauteuil de l'AMG à côté d'une baie vitrée qui n'en finit plus est quelque-chose de parfaitement nouveau dans mon vécu ferroviaire : ça faisait bien longtemps que l'automobiliste forcené que je suis (par ailleurs) n'avait pas eu si férocement envie de se faire des kilomètres de train...
Allez, bon week-end !
Pascal Bejui.