
Le Grand Nancy va voter vendredi prochain en séance de Communauté urbaine la hausse des tarifs du stationnement de surface et le passage de tout l'hypercentre (dont certaines artères importantes comme le cours Léopold ou les rues St Dizier et 4 Eglises) à 30 km/h.
Comme l'expliquent André Rossinot et sa première adjointe, le centre-ville va faire sa révolution douce à la rentrée, sous fond de mise en place du vélOstan en libre service.
Je vous laisse savourer ces articles de l'Est Républicain !
L'Est Républicain.fr Wrote:Tout le centre-ville à 30 km/h
Hausse du tarif de stationnement, lancement du vélo libre service et passage de l'hypercentre à 30 km/h fin septembre : le cœur d'agglo fait sa révolution « douce ».
« Tout ce qui se met en place, ce n'est pas un truc de début de mandat ! Ce sont, avec pour guide suprême le Plan de déplacements urbains, les suites logiques et cohérentes de politiques publiques qui s'emboîtent et qui ont été bâties à l'aune du développement durable ». C'est envoyé. C'est estampillé André Rossinot. Et ça résume trois décisions qui vont, dans les prochains mois, sérieusement impacté le quotidien des (Grands) Nancéiens ! Et ça devrait même commencer dans les prochains jours du côté du porte-monnaie...
Bruit, pollution
Le maire et président de la Communauté urbaine devrait d'abord, lundi en conseil municipal, faire voter une révision à la... hausse des tarifs de stationnement de surface au 1er juillet. Manière (lire ci-dessous) de favoriser la rotation et d'inciter les automobilistes à « utiliser les parkings en ouvrage pour la moyenne et longue durée ».
Vendredi, ce sera au tour de la Communauté urbaine de donner son ultime feu vert à un service qui contribuera aussi à modifier l'approche et l'usage du centre ville : le lancement de la location libre service. Et la validation, stratégique, des tarifs (ci-contre) de ce Velib' à la mode nancéienne..
Mais la surprise du chef, c'est la décision, qu'il nous a confirmée, de faire passer tout le centre ville de Nancy en « zone 30 km/h ». Une mesure qu'André Rossinot qualifie de « cohérente » avec les deux autres chapitres. L'objectif : « C'est un cœur de ville apaisé ». Cette limitation n'est, à ses yeux, « pas un interdit ». Ni même un partage de l'espace public : « C'est une manière de vivre la rue différemment, de faire cohabiter tous les modes de transport et tous les usagers : chalands, cyclistes, piétons, touristes, handicapés... ». Et Claudine Guidat, première adjointe au maire d'ajouter : « Le concept de rue mono fonctionnelle », comprenez organisé autour de l'unique bagnole, « doit disparaître. La rue doit être multimodale. C'est une nouvelle culture, un vivre ensemble ». Mais il s'agit aussi de favoriser « la sécurité, de limiter les pollutions et le bruit » insiste Christian Parra, vice-président communautaire en charge du PDU.
Tout l'hypercentre en zone 30, ce sera en tout cas dès la fin septembre ! Le périmètre compte certes des petites rues où la vitesse est, de fait, réduite. Quand ce n'est pas par les embouteillages... Mais la zone englobe aussi le cours Léopold , la rue des Tiercelins, Saint-Dizier, Quatre-Eglises où les 50 sont loin d'être toujours respectés. Elle est globalement délimitée par le fameux anneau de desserte du centre-ville, limité à l'ouest par la voie ferrée. Elle exclut par ailleurs les secteurs gare-prison ou place des Vosges « en raison des grands chantiers ou des réaménagements qui vont en changer la physionomie ».
Si le choix du « tout centre-ville à 30 km/h » a été préféré à des zones multiples et ciblées, c'est aussi parce qu'il « n'y a rien de pire que ce qui n'est pas lisible donc pas respecté. Et on ne part pas de rien ».
Marquage au sol
Est-ce à dire que les panneaux disgracieux vont fleurir partout dans le centre au même titre que les ralentisseurs et autres plateaux surélevés, rétrécissements de chaussée ? Pas vraiment. Outre la signalisation aux entrées de la zone, « c'est un marquage au sol gris et vert » qui fleurira dans les rues. Et, avant d'agir avec des aménagements spécifiques sur les sites qui posent problèmes, « on fera d'abord appel à l'intelligence des usagers ». Et quelques contrôles contribueront sans doute à la manœuvre.
Nancy s'inscrit en tout cas dans le mouvement de plusieurs villes européennes. Mais la règle du 30 ne restera pas l'apanage du centre ville. D'autres zones existent déjà comme dans le quartier d'Haussonville. D'autres pourraient voir le jour, sachant que le Grand Nancy lance aussi une mission sur les problèmes de fluidité du trafic sur l'ensemble de l'agglo. Certitude : les automobilistes vont toujours plus devoir regarder leur compteur.
Ghislain UTARD
L'Est Républicain.fr Wrote:Coup de chaud sur les horodateurs
L'heure de stationnement dans les rues est beaucoup moins chère que dans les parkings. Ce sera moins le cas au 1er juillet. Hausse annoncée. Au nom de « la cohérence ».
Inciter les usagers à utiliser les transports en commun et les parcs relais pour relier le centre-ville, encourager les modes de déplacement « doux » mais aussi favoriser le stationnement de longue et moyenne durées dans les parkings souterrains, réserver les rues et les bords des trottoirs au stationnement de courte durée : le fameux plan de déplacements urbains, adopté en 2006, avait annoncé la couleur. Aujourd'hui, les horodateurs s'apprêtent à passer à la manœuvre pour favoriser le mouvement.
A partir du 1er juillet, et cela promet quelques grincements de dents, les tarifs de stationnement de surface augmenteront de manière sensible dans le centre ville. La première heure passera ainsi à 1,40 €. Contre 1 € à l'heure actuelle ! « Nous étions parmi les villes les moins chères », souligne Christian Parra. « Les tarifs pratiqués dans les grandes villes oscillent entre 1,20 € et 2 € avec une moyenne de 1,40 €. C'est cette moyenne tarifaire que nous adoptons pour le centre-ville ».
Dans la zone périphérique, la première heure sera à 1,20 €. Sachant que, globalement, les six régimes tarifaires qui coexistent sur la ville seront réduits à quatre.
De quoi faire tout de même rentrer un peu plus d'argent dans les caisses... Sauf qu'André Rossinot met parallèlement dans la balance « les aménagements urbains, les travaux pour l'accessibilité ». Il évoque les tarifs soirée, le stationnement des riverains, l'existence des tickets commerçants ou les 20 premières minutes gratuites dans les souterrains. Et il invoque plus globalement (lire par ailleurs) la logique d'un « centre-ville apaisé ». Facilement accessible. Mais qui, dans le même temps, encourage à l'usage des modes de déplacement « doux » quand on s'y rend pour plusieurs heures.
Rotation accélérée
Pas sûr que cela suffise à faire passer la pilule. Même si Christian Parra décortique volontiers la stratégie : « Notre objectif est d'orienter le stationnement longue et moyenne durées dans les parkings en ouvrage. Or les tarifs de stationnement de surface sont inférieurs ! » Difficile dans ces conditions de convaincre un conducteur d'aller s'enfoncer dans les entrailles de la cité. Et tout aussi difficile de favoriser la rotation des voitures le long des trottoirs. Bref, à la Ville, à défaut d'une baisse des tarifs en parkings souterrains, on a opté pour une hausse à l'horodateur, laquelle replace Nancy dans le ventre du peloton...
« Cela favorisera non seulement le turn-over sur les places de stationnement mais limitera aussi les rotations multiples d'automobilistes qui cherchent une place. Au prix actuel du carburant... »
La manip' doit faciliter du même coup le stationnement des riverains dans leurs rues. Avec un forfait résidant (19 €) qui va être « amélioré » avec deux mois gratuits pour la souscription d'un abonnement annuel.
Parking de proximité
Les parkings de proximité seront également boostés pour les riverains. Le parking Charlemagne va voir son tarif mensuel régresser de 41 € 40 à 33 €. Celui des Trois-Maisons va baisser, toujours pour les habitants du secteur, de 26 à 19 €. Il est vrai que la place n'y manque pas ; ce parking ayant manifestement beaucoup de mal à s'imposer, malgré sa proximité immédiate, auprès des clients et autres habitués du Faubourg ! Ultime précision : si Nancy compte 4.500 places payantes dans les rues sur un total de 25.000, André Rossinot ne se prononce pas sur une extension du périmètre payant. « Nous avons des demandes dans des secteurs saturés. Nous étudierons la situation avec les ateliers de vie de quartier »...
G. U. (Ghislain UTARD)