Matthieu Wrote:Dans la profession ça porte un nom : on appelle ça "un réseau conçu pour les conducteurs". Irigo revient souvent comme cas d'école de ce qu'il ne faut pas faire
Au-delà des 24-25 décembre et 31 déc.-1er janvier (qui concerne, certes dans une moindre mesure, aussi des réseaux telle que la CTS), il y a clairement une part de vérité dans ce qu'expose Mathieu. Cela étant dit, les réseaux de transports collectifs restent des organisations où les conducteurs disposent d'un pouvoir de nuisance non-négligeable. Rappelons-nous que l'inauguration de la ligne A, en 2011, avait été perturbée par un mouvement de grève ! Il est de fait extrêmement coûteux, voire impossible sans soutien politique explicite, de développer l'offre sur ces créneaux moins favorables en termes de conditions de travail.
À cela s'ajoute la traditionnelle question de l'œuf et de la poule : développer de l'offre à 21h, sans même parler de 23h-24h coûte cher (du fait de la majoration pour travail de nuit) pour un nombre de passagers assez réduit. Mais cette offre est indispensable pour donner un sentiment de sécurité à l'actif qui hésiterait à changer de moyen de transport. Généralement, il voyage à 17-18h, mais s'il est obligé de conserver sa voiture pour le jour où il dînera en ville et qu'il ne pourra pas rentrer en transports en commun, il ferra systématiquement ses déplacements domicile-travail en voiture. Et ce, sans même parler du dimanche.
Cela étant dit, je n'ai pas le sentiment que le développement de l'offre de transport sur ces heures de frange intéresse la majorité politique du Ministre de la Transition Écologique. Cette dernière se contente d'un réseau à très forte dominante scolaire dans un tissu urbain essentiellement composé d'habitat individuel et où il existe peu de contraintes sur l'usage de la voiture - autres sujets qu'il faudrait traiter en parallèle d'un développement de l'offre.
Si les antennes ne sont pas des plus esthétiques, elles permettent tout de même d'offrir un service correct sur le tronc commun sans démultiplier les moyens dans des zones où le potentiel technique est négligeable, où le maintien d'une ligne structurante ne relève que d'une commande politique. Ceux qui y voient une allusion à la desserte d'Avrillé par la ligne 03 en complément du tramway me prêtent de mauvaises intentions.
Enfin, quant à ce qui concerne le coût de la gratuité, les recettes des usagers doivent représenter plus ou moins 20% du coût total du service... qui a lui-même fortement augmenté du fait du lancement des lignes B&C. Je ne suis de fait pas convaincu que la Communauté urbaine ait la capacité de financer une telle politique.