Le "train des Pignes" a fêté ses 100 ans
Le «train des Pignes », centenaire fringant depuis les nombreuses réhabilitations effectuées.
La ligne Nice-Digne se modernise et table sur un retour en force des voyageurs
Célébré hier de Nice à Digne, le centenaire du « train des Pignes » (les Chemins de fer de Provence) a bien failli ne jamais avoir lieu. Tant cette ligne de montagne – utilisant une voie métrique, 40 cm plus étroite que la norme – fut à plusieurs reprises à deux doigts de disparaître.
Ce fut le cas en 1992 lorsque le département des A.-M. décida sa fermeture avant de faire machine arrière, puis en novembre 1994 lorsque la crue historique du Var emporta six kilomètres de voies et plusieurs ouvrages, dont le pont métallique de Gueydan.
Le destin de la ligne, dont la réparation s’annonçait hors de prix, semblait scellé. « Jean-Claude Gaudin (alors président UMP de la région Paca) raillait la Danseuse des A.-M. Mais à l’issue d’une visite sur les lieux, il a changé d’opinion », raconte Gérard Piel, conseiller régional communiste. « Il fut le premier à mettre la main à la poche », confirme Patrick Allemand, premier vice-président socialiste du conseil régional. Le trafic était rétabli en avril 1996 mais le train des Pignes demeurait vétuste, avec des rails d’origine et du matériel obsolète.
Les vieux rails peu à peu remplacésAprès avoir repris la ligne en 2007, le Conseil régional a entrepris sa modernisation. Avec l’aide de l’Europe, des conseils généraux des A.-M. et des A.H.P., il a notamment acquis quatre rames, entrées en service en mars dernier. Climatisation, sièges douillets, larges baies vitrées permettant des vues panoramiques sur des paysages superbes. Le confort annoncé, comme nous le constatons, est bien là. Restent les secousses, les balancements et le bruit provoqués par les vieux rails. « La voie vient d’être refaite entre Lingostière et la Manda (la différence se sent immédiatement en pénétrant sur le tronçon !). Elle le sera d’ici la fin 2011 entre Nice et Plan-du-Var », annonce Christophe Vidonne, chef de service.
Des tarifs attractifsCes deux dernières années, la fréquentation avait continué à diminuer. « Les voyageurs étaient rebutés par le confort sommaire, le manque de rotations et la faible capacité des rames obligeant l’été à laisser des gens à quai, explique Christophe Vidonne. 2011 devrait être une année de transition, à cause des coupures de voie provoquées par les travaux. Le véritable rebond est attendu en 2012, avec un espoir de croissance de 30 à 40% ».
Pour ne plus subir de plein fouet la concurrence du bus à un euro, le train des Pignes va devenir gratuit pour les scolaires sur le trajet domicile-lieu d’études, à demi-tarif pour les jeunes et à seulement 10% pour les personnes démunies.
Son avenir est-il totalement assuré, comme le suggéraient hier les sourires et le vent de fête baignant les commémorations? « Aujourd’hui, il participe au développement de la plaine du Var et du haut-pays. Demain, il desservira le Grand stade, le futur campus universitaire. Je crois qu’il est sauvé », se réjouit Patrick Allemand. « On s’est toujours battu pour sa survie, ajoute le maire UMP de Puget-Théniers, Robert Velay. Et il semble qu’on n’ait plus trop de soucis à se faire... »