Mathieu Wrote:Mais on peut tout de même raisonnablement supposer que dans le cadre où elle a été faite, cette annonce ne s'entend pas comme "pendant 6 mois maximum après ma prise de fonction".
C'est tout l'art de la communication politique, a fortiori en période de campagne, et, aussi engagé que tu sembles l'être, je suis fort surpris que tu le découvres.
Ou bien n'avaient-ils pas à l'époque bien conscience du rôle de la région dans le transport en commun ? Parce que de même, le gros mensonge sur le renouvellement du matériel roulant, passé comme une lettre à la poste. Souvenez-vous, c'était en 2015, quand la candidate promettait une "révolution des transports" :
B : le MI-NG est commandé, par contre il y a effectivement de gros retards dans la rénovation des MI84, dont la responsabilité n'est pas forcément imputable à IDF Mobilités
C : la rénovation des Z2 N est terminée (ou en passe de l'être)
D : les RER NG sont commandés mais arriveront plus tard que prévu, d'où la rénovation "Waouh" des Z2N
U : les Z2N sont toutes rénovées
N : le déploiement des Regio2N est terminé
J : il ne reste des VB2N que sur le groupe 5, leur remplacement dépend de la mise en service du prolongement à Mantes du RER E
P : le déploiement du Francilien sur Provins a été tributaire des retards de l'électrification de la ligne 4. Les Z2N ont été rénovées "Waouh"
Alors bien sûr que les dates données par ce document de campagne sont très optimistes et n'étaient évidemment pas tenables (même sans crise COVID), mais là encore, aussi affûté de la politique que tu sembles être, ça m'étonne (ou pas) que tu les prennes pour argent comptant.
Pourquoi donc ? Dans ce même contexte inflationniste actuel, non seulement l'automobile reste de loin le mode de déplacement le plus subventionné qui soit, mais en plus on est venu trouver 7,5 milliards d'euros en 9 mois pour subventionner encore davantage ce mode de déplacement via une réduction des taxes sur les carburants pétroliers.
Pendant ce temps, chez nos voisins allemands, on passe à 49€/mois pour tous les transports publics du pays : cette augmentation est donc un choix politique, et n'était en aucun cas inévitable.
Sans aide de l'État, l'inflation sur les carburants au plus fort de la crise aurait été nettement plus forte que celle du passe Navigo (13%). Elle frôlait les 50% (malgré la ristourne de 18 centimes par litre en vigueur à l'époque) lorsque le baril de Brent était au plus haut, en juin dernier (quand le gazole atteignait facilement les 2,2€ par litre)
Aujourd'hui encore, malgré la baisse des cours du pétrole et la ristourne de 10 centimes par litres encore en vigueur jusqu'à la fin du mois, le prix du litre de gazole, carburant le plus consommé en France, en particulier par les ménages modestes en zone rurale (ceux qui sont captifs de la voiture individuelle et qui subissent le plus l'inflation), est toujours supérieur de 17% par rapport à son niveau de fin 2021 (23% en janvier, sans l'aide de 10 centimes).
Le prix des carburants est un sujet socialement très inflammable ; le Président en a fait l'amère expérience en 2018.
Donc évidemment qu'un choix politique a été fait car dans la "France périphérique" (zones rurales, villes moyennes de province, et même banlieues pavillonnaires), en dehors des centres urbains aux réseaux de transports en commun denses, les carburants sont des biens de première nécessité.
On peut bien sûr discuter sur le fait que cette aide ait été profitable à tous, mais la mise en place immédiate de mécanismes de ciblage, à la complexité souvent "abracadabrantesque" et dont seule la France a le secret, en aurait exclu une fois de plus la classe moyenne (ceux qui travaillent, sont loin d'être riches, mais n'ont pourtant jamais le droit à rien, sauf à payer des impôts, qui sont constamment oubliés des politiques sociales, et qu'on tend à regarder avec de plus en plus de condescendance)
L'accélération ces dernières semaines de la baisse des cours du pétrole, ramenant les prix des carburants à des niveaux plus raisonnables, rend aujourd'hui acceptable la mise en place de tels mécanismes de ciblage.
D'ailleurs, puisque l'Allemagne est évoquée, je tiens à ajouter qu'elle avait elle aussi mis en place une aide sur les carburants.