Il y a trois points-clés où des aiguillages à trois directions auraient ménagé l'avenir :
— le carrefour Foch-Alsace (station Foch-Maison Bleue) ;
— la place Molière ;
— la place Mendès-France (station Centre de congrès).
La place Mitterand (station Saint-Serge-Université) en est équipée, mais c'est la seule.
Tel qu'il est
le réseau de trams d'Angers est complètement verrouillé pour l'avenir. Sa contrainte, voire son défaut, est que les trois lignes A, B et C dépendant étroitement l'une de l'autre. Les problèmes éventuels d'une ligne affecteraient probablement les deux autres. C'était le cas entre 1972 et 1979 avec l'ancienne ligne Étoile (par bus SC10) qui en passant par le Ralliement desservait Belle-Beille, la Roseraie et Monplaisir. Au début sur chaque branche les autobus se succédaient alternativement sur les deux autres branches. Ainsi depuis la Roseraie, par exemple, les départs des bus étaient alternés vers Belle-Beille, puis Monplaisir, puis Belle-Beille, puis Monplaisir, et ainsi de suite… Mais ça n'a pas duré car les temps de parcours n'étaient pas précisément égaux selon le sens et la branche. La STUDA changea donc de méthode : les départs alternés furent supprimés et tous les bus se succédèrent tous dans le même sens, comme sur une ligne circulaire à sens unique.
Il va sans dire que des lignes indépendantes sont bien plus faciles à organiser, à gérer et à faire évoluer puisqu'elles ne subissent pas de contraintes mutuelles.
Imaginons que le fréquentation ne soit pas trop au rendez-vous sur la ligne B (Belle-Beille — Monplaisir par la place Molière), on pourrait alors penser que c'est la C qui sera la « grande ligne » (Belle-Beille — Roseraie par le Ralliement, le boulevard Foch et la gare). La ligne B (Belle-Beille — Monplaisir seulement par la place Molière) pourrait alors être subalterne. L'organisation du réseau de tram pourrait en être affectée et les fréquences ne seraient pas bien cadencées, elles seraient irrégulières
Édition : On pourrait bien avoir ce classement des lignes par fréquentation :
— 1re : ligne C Belle-Beille — Roseraie (par Molière, Ralliement, le bd Foch, la Gare) ;
— 2e : ligne A Avrillé — Roseraie (par le bd Foch, la Gare) ;
— 3e : ligne B Belle-Beille — Monplaisir (par Molière seulement).
Les zones les plus animées (Ralliement, bd Foch, Gare) profiteront surtout à la ligne C (3 zones), puis à la ligne A (2 zones, mais elle profite aussi du campus Saint-Serge et du CHU). Mais la ligne B n'en traverse aucune. Il va être absurde qu'en soirée et les dimanche la place Molière voie passer le double de tramways par rapport au Ralliement, alors que pendant ces périodes c'est au Ralliement et boulevard Foch que l'on trouve une certaine animation, tandis que la place Molière est vide.
Cette station Molière est bien modeste, elle est située dans un quartier plein de vide et les zones bâties sont loin d'être prospères : au voisinage immédiat de la station, les rues Petite-Romaine et Frelon sont bordées d'immeubles très vétustes dont certains sont des taudis, la rue Maillé n'est pas brillante non plus (faire une visite virtuelle dans Google StreetView). Par ailleurs les commerces ne sont guère développés alentour, à part quelques restaurants et le siège du Crédit Mutuel.Le réseau des lignes A, B et C a été conçu comme un ensemble imbriqué et indissociable où tout devait toujours marcher comme sur des roulettes. Et si ça marchait moins bien qu'espéré ? Et si les voyageurs escomptés étaient moins nombreux ? Les réalisations ne manquent pas où les résultats escomptés se sont avérés décevants. Ainsi le tram-train de Nantes dont la fréquentation est bien moindre qu'espérée.
Édition : À Angers dans les années 1976-1979 la création d'un réseau spécifique aux zones industrielles fut un énorme bide, la restructuration du réseau STUDA avec la ligne O de Petite Ceinture (le tour des boulevards du centre-ville) fut un échec lamentable.
Entre les projets et la réalité il peut y avoir un grand écart :
— dans les années 70 les « modes de transport nouveaux » tels l'URBA, l'ARAMIS, et quelques autres n'ont pas dépassé pour certains le stade de la maquette ou, au maximum, l'expérimentation sur un court tronçon d'essais ;
— le VAL n'a pas eu de grande descendance (il n'en reste que cinq réseaux urbains dans le monde, dont trois en France, sans compter les lignes microscopiques d'aéroports qui ne sont pas des réseaux urbains ;
— le TVR et le Translhor ont été des bides, les économies escomptées ont été en fait des gouffres financiers.
À Angers l'avenir aurait été autrement mieux ménagé avec des aiguillages à trois sorties, placés à Foch-Alsace, place Molière et place Mendès-France. Cela aurait laissé des possibilités d'évolution en douceur pour le futur. Cela aurait été utile pour les déviations (festivités, manifestations, travaux). Mais la radinerie angevine a encore frappé au détriment de la prudence.Enfin, si la marche à pied est agréable dans un centre-ville il ne faut pas la surestimer : les automobilistes et les cyclistes cherchent systématiquement à faire des trajets de porte-à-porte, en se garant n'importe où. Pourquoi donc les voyageurs des transports urbains serait-ils moins pressés et accepteraient de longs allongement de leurs temps de trajet ? De la place Molière à la place du Ralliement la rue de la Roë est une longue pente pénible ; pensons que non loin, de la Maine à la cathédrale, le long escalier de la montée Saint-Maurice rattrape une pente à peine plus longue mais n'attire guère les marcheurs. De la station Centre de congrès au Ralliement ou au carrefour Foch-Alsace le chemin est agréable mais très long et nombreux sont les gens pressés qui ne regardent pas le paysage.