Nota : ce texte a été modifié et remanié 2 fois.
Je rajoute quelques précisions au message précédent, au sujet des trolleybus Chausson.
Les trolleybus Chausson ont roulé dans seulement 4 villes françaises : Metz, Toulon, Brest, Le Havre. Leur nombre ne dépassa apparemment pas 19 unités (1 prototype à pavillon bas et arrière bombé, 6 à pavillon bas et arrière plat, 10 à pavillon haut et arrière plat, 2 trolleys Oerlikon de Toulon recarrossés en Chausson à pavillon bas et arrière bombé, en fait il s'agissait de récupérer et d'adapter la motorisation électrique et ses équipements à une nouvelle caisse de récupération). À part les 2 Oerlikon, tous les Chausson étaient équipés par Vetra.
Il y eut donc 17 Vetra-Chausson et deux mutants à la fois Oerlikon et Chausson.
– Metz : une seule unité, le prototype VBC (V = Vetra, B = trolleybus de type B (*), C = Chausson), sur base d’APH 52 (pavillon bas et arrière bombé, portes en 422), n° de parc 419, acheté en 1954 selon ce site :
http://www.amsaa.fr/trolleybus/
Voir aussi :
http://club.caradisiac.com/cheminal67/t ... 99118.html
– TOULON : 8 unités en 2 séries ont existé :
- – 1re série : 6 unités à équipement Vetra, en portes 442, à pavillon bas et arrière plat, selon l’excellent site « Mes années 50 » de Roland LE CORFF (http://www.mes-annees-50.fr/VBC.htm). Ils étaient dérivés de l’APH 52. Ils étaient numérotés de 80 à 85.
– 2e série : 2 unités mais transformées à partir d'équipements anciens Oerlikon (et non pas Vétra). Selon Roland LE CORFF deux anciens trolleybus Oerlikon toulonnais furent recarrossés en Chausson AP 522 (pavillon bas et arrière bombé) et renumérotés en 69 et 70, puis en 86 et 87. L'un aurait transformé à partir d'un autobus du réseau, l'autre à partir d'un véhicule acheté d'occasion. Sur une photo le n° 87 semble être en portes 442, sous réserve, mais sur la photo du n° 86 la porte est cachée par un arbre, mais il y avait au-moins une porte médiane.
http://www.mes-annees-50.fr/Oerlikon_Toulon_p2.htm
Les deux trolleybus Oerlikon étaient des prototypes carrossés par MGT (Million-Guiet-Tubauto), mais l'un sur un châssis Panhard K63, l'autre sur un châssis Decauville.
– BREST : 6 unités en portes 442, genre SC4 ou APV (tous à pavillon haut et arrière plat). Il s'agit d'autobus livrés par Savieme sans moteur ni boîte de vitesses, sur lesquels ont été implantés des moteurs et équipements électriques récupérés sur des trolleybus Vetra CS60 réformés.
http://www.amtuir.org/06_htu_bus_trolle ... _tb_br.htm
https://www.flickr.com/photos/jhm0284/5435573709
– LE HAVRE : 4 unités en portes 442, genre SC4 ou APV (tous à pavillon haut et arrière plat). Comme à Brest ce sont des autobus non motorisés équipés de la motorisation de Vetra réformés.
http://www.amtuir.org/06_htu_bus_trolle ... _tb_lh.htm
http://lehavrephoto.canalblog.com/archi ... 23751.html
Ces trolleybus Chausson ont été construits à l'époque où Vetra, le grand constructeur de trolleybus français, commençait à décliner. Auparavant les trolleybus étaient d'une construction spécifique, définie par Vetra, mais dont la caisse — qui n'était pas celle d'un autobus — était construite par Renault, Berliet, Scemia, ou MGT pour les trolleybus Jacquemond. Mais après le VBRh et le VA3 les trolleybus furent construits à partir d'une caisse d'autobus, au plancher plus haut que celui des trolleybus. Les ELR et VA3B2 (nommés aussi EBR) à caisse Berliet sortirent en 1954, comme le prototype Chausson de Metz. Et des réseaux ont renouvelé leur matériel de trolleybus en achetant des véhicules non motorisés et en récupérant les équipements électriques — c'était increvable — de trolleys réformés. Cela n'arrangeait pas les affaires de la société Vetra, laquelle ferma boutique en 1964 après avoir livré sa dernière production : le VBH85, sur base de Berliet PH85, qui a roulé à Lyon, Dijon, Genève et Fribourg.
Berliet livra aussi quelques exemplaires en Suisse, à Genève et Fribourg, à partir d'une base de PH100 (identique au PH85 mais avec un porte-à-faux avant plus long pour une double porte), mais ce n'étaient pas des Vetra car ils recevaient des équipements électriques suisses fournis par Sécheron.
Pour plus de détails, voir le livre Les trolleybus français de René Courant et Pascal Bejui, Presses et éditions ferroviaires, ISBN 2-905447-01-X.
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Un peu d'exotisme : les deux trolleys Oerlikon de Toulon, dans leur état d'origine :
http://www.mes-annees-50.fr/Oerlikon_Toulon_p1.htm
Attention : la photo du trolleybus Oerlikon à carrosserie MGT (analogue à celle des MGT de Rennes et Lyon) est en réalité un montage photographique réalisé pour donner une idée du véhicule, en l'absence d'une authentique photo.
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(*) Les trolleybus français, aux environs de la 2e guerre, étaient définis en 4 types, selon leur longueur, et aussi leur gabarit :
— type A : longueur = 12 m, largeur = 2,50 m, ce type était à 3 essieux (ex. : Vetra VA3, VA3B2) ;
— type B : longueur = 10 m, largeur = 2,50 m (ex. Vetra VBR, VBRh) ;
— type C : longueur = 9 m, largeur = 2,50 m (ex. Vetra CS60) ;
— type D (à petit gabarit) : longueur = 8 m, largeur = 2,15 m, il en a roulé notamment à Saint-Étienne, Poitiers et Tours.
Sur les types C et D l'essieu avant était placé après le pare-choc et la porte avant était reculée après cet essieu).
Les carrosseries, pour la plupart, étaient fournies par Renault, Berliet, Scemia.