rail45 Wrote:Bonsoir
Si on prend un coût d'environ 2€ au km comme exposé ci-dessus.
Admettons que je veuille créer une ligne de cars Macron entre ma ville, Orléans, et Paris, distantes de 125 km par la route.
Pourquoi pas, d'autant plus que le temps de parcours est assez raisonnable : entre 1h35 si tout va bien et 2h15 au pire en heures de pointe quand c'est le foutoir à l'approche de la capitale (contre 1h en train) ?
Mon car va donc avoir un prix de revient de 250 € à chaque trajet.
Etant donné que sa capacité est de 45 places assises, le prix minimum que je dois demander à mes clients, si j'ai un taux d'occupation de 100 % (on peut rêver), est de 250 / 45, soit 5,55 €.
On est bien d'accord que c'est irréaliste.
Admettons maintenant un seuil de rentabilité à atteindre avec un nombre de voyageurs plus raisonnable, soit 25 personnes (au-delà de 25 voyageurs je ferais donc des bénéfices).
Je dois donc faire payer au minimum à mes voyageurs 250 /25 : 10 € chacun.
D'accord.
Mais 10 €, c'est justement le prix minimum que propose déjà la SNCF pour faire Paris - Orléans.
Et généralement, en dehors des trains de pointe, on peut assez facilement trouver ce tarif, certes non échangeable et non remboursable, jusqu'à la veille du départ.
Le plein tarif est actuellement d'environ 22 € aller simple, et le demi-tarif (enfants, cartes jeunes, sénior, etc...) est donc de 11 €.
Dans ces conditions, compte-tenu du fait que mon car va mettre près de 2h pour aller à Paris, alors que la SNCF peut faire le même trajet en 1h à un prix sensiblement équivalent à 1 ou 2 € près, je ne vois pas comment je vais faire pour que mon autocar devienne un jour rentable et puisse vraiment concurrencer la SNCF.
Je critique souvent la société nationale pour ses errements et sa très mauvaise qualité de service (j'ai encore eu près d'une heure de retard hier matin pur aller à Paris sans aucune explication sur la cause) mais dans cet exemple précis, le train aura à mon avis toujours un avantage certain sur le car.
Pareil sur Paris - Rouen où je crois que les premiers prix en train Intercités sont également de l'ordre de 10 €.
Certes, il y a tous ceux qui sont dégoûtés de la SNCF. Mais à mon humble avis, ils ne sont pas assez nombreux pour remplir de façon rentable un car, même sur un trajet qui au départ pouvait cependant paraître séduisant pour y développer une ligne d'autocars.
Je pense qu'il y avait beaucoup mieux à faire : au lieu d'une libéralisation sauvage qui à mon avis n'apporte pas grand chose, il aurait fallu que les autocars soient organisés en tant que réseau complémentaire au train, éventuellement sous forme de Délégation de Service Public, comme pour les réseaux urbains ou départementaux, en desservant les trajets où l'offre ferroviaire n'existe pas ou n'est pas performante face à la route, avec intégration tarifaire et mise en correspondance des différents modes de transport.
Cela peut sembler utopiste mais on peut toujours rêver.
Amitiés
Pierre
la question posée in fine est : que veut dire rentable ?
où sont les limites ?
pour moi la rentabilité c'est dégager sufisemment de bénefice pour vivre d'une activité c 'est à dire payer les charges les frais en tous genre et à minima dégager de quoi réinvestir ou investir tout simplement.
je ne suis pas certains que les prix proposés actuellementpar certains autocaristes le permettent......quelque soit l'entreprise de car concernée.
secundo il est clair qu'avec la démographie, la géographie propre à notre pays le car marchera là où la demande est en tension et là où le potentiel voyageurs existe : en gros les grands axes les grands sillons......
au fin fond de la Creuse de l'Auvergne ou de la Bretagne cars ou trains ne feront jamais d'étincelles question rentabilité et quelques soit le mode d'exploitation....
Une concurrence libre et non faussée sur des grands axes à fort potentiels c'est jouable.....
Une concurrence libre et non faussée sur des axes marginaux ou déservant un partie infinitésimale de la population ne peut pas fonctionner....pour une boite privée, si elle n' a pas une part du gateau de la précedente catégorie d'axes.
Rien d'autres à faire actuellement qu'attendre que le marché se stabilise de lui même, et que certains acteurs jettent l'éponge.....faute de rentabilité.
il suffit de regarder ce qui se passe chez nos voisins, où cars et trains sont en concurrence depuis de nombreuses années....
les privés sont sur les axes en tension, et ou fortement touristiques etc.....le reste c 'est souvent du transport subventionné par la région la province ou le district...
on retrouve cette configuration en Italie par exemple....où c 'est particulièrement visible et perceptible. et l’Italie même si elle est un peu plus souple que nous sur le plan de la législation sociale, n'est pas un pays où le libéralisme est exacerbé au même tire que dans les pays anglo saxon.
(Son modèle économique est d'avantage voisin du notre que de celui du royaume uni par exemple).
par contre sa géographie, la répartition de sa population et la taille de ses agglomérations est d'avantage propice à une cohabitation concurrence rail/car que ne l'est la France.
Perso ça fait 50 ans que je voyage en Italie et que j'utilise indifféremment là bas : trains ou car selon l'heure, le jour, la destination, la nature de mon déplacement sans que ça ne me pose un problème intellectuel ou pratique.
C'est jusqu'à présent quasiment impossbible en France, et je pense que ça va l'être pour un bon moment encore....

alors c'est simple :
sur un axe Rome Naples par exemple il n'y a que l’embarras du choix des modes et des tarifs : Trains régional, trains rapides, TAV (Tgv), cars privés et cars subventionnés, et les transports sont toujours bien pleins quelques soient les saisons.
si tu prends le centre des pouilles...hormis la fameuse SITA régionale subventionnée qui dessert toutes les petites villes, il n' y a ni trains ni ligne de bus privé sortie d'une liaison autoroutière/ferroviaire entre méditerranée et adriatique.
Au centre c 'est un désert en terme d'offres de transport sortie de l'offre régionale par car Sita ...bah oui c 'est comme une grande partie de la France profonde...
sauf que al france profonde est bien plus étendue en surface que l’Italie profonde
