Transport. La recette des quatre cars à Brest
Publié le 09 juin 2016
Modifié le 09 juin 2016 à 16h35
Pierre Chapin
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À Brest, quatre opérateurs se partagent un gâteau encore trop mince.
À Brest, quatre opérateurs se partagent un gâteau encore trop mince.
Neuf mois après la loi Macron, qui a rendu possibles les lignes régulières d'autocars entre villes françaises, quatre compagnies se disputent, aujourd'hui, le marché brestois. Mais le gâteau paraît trop petit pour tant d'appétit.
1. Ouibus
Depuis Brest, devant la gare routière, Ouibus (filiale de la SNCF), propose des trajets vers Lorient, Nantes, Rennes, Saint-Brieuc et Vannes à partir de 5 €, et Paris (Bercy et La Défense) à compter de 9 €. La compagnie revendique un taux de remplissage moyen « supérieur à 70 % » sur ses axes majeurs, dont la ligne Paris-Brest. Pour l'Ouest de la France, Ouibus, a choisi de travailler avec Salaün autocars, qui opère la majeure partie des liaisons nationales Ouibus au départ de la Bretagne. La société estime que ce partenariat a permis de « créer 60 emplois dans l'Ouest de la France et en Ile-de-France ».
2. Flixbus
Cette start-up propose une ligne de jour Brest-Rennes-Paris (à partir de 19 €), passant par Quimper, Lorient, Vannes, Nantes, Angers, Saumur et Tours. Et une ligne de nuit Brest-Grenoble (à partir de 39 €), qui s'arrête à Quimper, Lorient, Vannes, Nantes, Angers, Saumur, Tours, Clermont-Ferrand et Lyon Part-Dieu. La compagnie est la seule à proposer une offre de snacking à bord et bientôt aussi des porte-vélos. Ces lignes sont pilotées par Voyages Morio (Morbihan) et Calart Car (Hauts-de-Seine) et ont permis la création d'une quinzaine d'emplois directs. Côté taux de remplissage, Flixbus affirme dépasser les 50 % sur les deux lignes et osciller entre 60 et 70 % le week-end pour Paris, et entre 75 et 80 % pour Grenoble.
3. Isilines-Transdev
Isilines roule chaque jour vers Nantes, via Quimper, Lorient et Vannes, depuis la gare routière de Brest, et à partir de 12 €. La ligne propose des correspondances vers Paris, Bordeaux et Rochefort à partir de 12 € mais aussi vers Toulouse (19 €). La compagnie refuse de donner une estimation de la fréquentation de ses lignes (« pour ne pas informer la concurrence »), mais revendique une « belle implantation » brestoise, grâce à ses connexions sur le réseau français et même européen (Eurolines) ». Les lignes sont opérées par CTA Nantes, où ont été créés onze emplois directs.
4. Starshippers
C'est sous ce nom qu'est commercialisée l'offre du breton Océlorn, basé à Landivisiau. Deux lignes quotidiennes, dans des cars cinq étoiles, sont au programme, depuis la gare routière ou la Porte de Gouesnou : vers Nantes (via Quimper, Lorient et Vannes) à partir de 14 €, et vers Rennes (par Morlaix, Guingamp et Plérin) dès 13 €, avec des connexions possibles vers Paris, Nantes, Bordeaux, Lyon et le Pays basque. « On approche les 45 % de taux de remplissage », annonce la compagnie, qui a créé douze emplois dans le Nord-Finistère et envisage d'intensifier ses rotations.
5. De la casse à venir ?
Les opérateurs sont-ils trop nombreux à Brest ? La question se pose clairement aujourd'hui même si on refuse d'y répondre chez FlixBus et Ouibus, où l'on joue la prudence. « C'est un marché très jeune et il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur son développement », selon la filiale de SNCF. Chez Isilines, le discours est plus franc : « Le marché actuel n'est pas tenable à long terme pour tous. On propose des prix pour se déplacer à partir de 5 € mais il y a une différence entre petits prix et prix proches de zéro, avec des billets à 1 €. Un trajet qui ne coûte rien n'a pas de sens ». Même tonalité chez Océlorn. « Il va y avoir un écrémage du marché dans les toutes prochaines années. Aujourd'hui, nos lignes ne sont pas rentables, elles le seront aux alentours des années 2018 à 2020, quand ce mode de transport sera bien assimilé par toute la population. Je pense qu'à terme, on tiendra à deux opérateurs sur le marché, au départ de Brest », pronostique Alain Roué, P-DG d'Océlorn.
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On ne comprends pas très bien comment est faite cette moyenne de "coefficient de remplissage"...car au départ de Brest gare on est loin des 40 % de remplissage mais vraiment très très loin....
je connais néanmoins plusieurs personnes qui utilisent ces cars pour des relation intra bretonne vu de Brest vers Nantes/Lorient depuis Brest c 'est une terrible galère par le train depuis des années...
Eté et rentrée scolaire de septembre devaient être des éléments de vérifications décisives pour la suite...