Très intéressant ! Je dirais même plus : très intéressant !
J'espère que c'est le vrai, et non pas une maquette ?
Ce Renault n° 52 est de la 1re série des R4191 (5 bus, n° 51, 52, 53, 54, 55), les longs à trois portes, mis en service en 1956.
En 1956 ont été aussi livrés les 4 uniques Renault R4201 (n° 41, 42, 43, 44). C'était le modèle court à deux portes (avant et arrière).
Ces quatre bus roulaient surtout sur la ligne G (Génie — Place Ney), mais on voit des photos les montrant aussi sur la ligne N (Rte de Paris — Rte de Nantes). Toutefois, quatre bus ne pouvaient pas suffire à desservir à la fois les lignes G et N.
En 1956 les meilleures lignes du réseau, mais pourtant bien faibles, étaient les lignes E, G, N et T.
(Édition : à vue de nez on pourrait classer par ordre d'importance décroissant : T, N, puis G ou E, en 1956 Belle-Beille était en construction, je me souviens d'un Latil vu un dimanche sur cette ligne).Dès sa livraison en 1956 le n° 52 (R4191) a du rouler très probablement sur les lignes :
- E : Ralliement — Ponts-de-Cé (Mairie) — Érigné ;
- N : Route de Paris — Ralliement — Route de Nantes ;
- T : Ralliement — Pyramide — Trélazé.
Par la suite, après l'arrivée des 5 premiers Berliet PH80 en 1960 et la disparition des Latil et Renault 215D qui étaient en bois, je suppose que ce n° 52 a vraisemblablement roulé sur presque tout le réseau :
- B : Ralliement — Belle-Beille ;
- E : Ralliement — Ponts-de-Cé (Mairie) — Érigné ;
- G : Génie — Ralliement — Place Ney ;
- M : Ralliement — Cimetière de l'Est — Jean Michel ;
- N : Route de Paris — Ralliement — Route de Nantes ;
- P : Ralliement — Les Plaines — Place Gentric, par la rue Tarin, la place du Lycée et les rues Saint-Léonard et Parmentier ;
- T : Ralliement — Justices (terminus partiel de la navette) — Pyramide — Trélazé ; et aussi Ralliement — St-Léonard-Ballée par la Madeleine et Les Justices ;
- V : Ralliement — Verneau, par le pont de Verdun.
Les 10 R4191 roulaient en principe sur les lignes autres que la ligne G (dessevie normalement par des R4201 courts), mais sur celle-ci on en voyait aussi, minoritairement, au moins un R4191, c'est attesté par des photos et j'en ai aussi le souvenir. Il est donc normal de penser que ce n° 52 a aussi servi sur la ligne G, mais je crois qu'il a du faire bien plus de kilomètres sur les autres lignes.
Les R4191 et les R4201 ont été les premiers autobus entièrement métalliques du réseau d'Angers.
Il y eut à Angers, sur le réseau TEA, 14 Renault : 10 R4191 (en plusieurs livraisons : n° 51 à 55 en 1956, puis 56, 57, 58, 59 et le dernier livré, le n° 50) et 4 R4201 (en une seule livraison en 1956, n° 41, 42, 43, 44). Tous les R4201 et la première série des R4191 portaient la marque
Renault, les suivants — mais je ne sais pas à partir duquel — étaient marqués
Saviem LRS.
Sur certains R4191, mais pas sur tous — et si je ne me souviens plus desquels je suppose qu'il pourrait s'agir de la 1re série (n° 51 à 55) — il y avait un équipement particulier dont je suppose qu'il aurait éventuellement pu servir à un receveur ambulant, sans poste fixe (*). Il s'agissait d'un boitier saillant à face rectangulaire, placé dans l'arrondi du toit dans lequel il se fondait, au-dessus de la main courante qui surmontait les fenêtres du flanc gauche. Il se trouvait sur la plateforme située à hauteur de la porte centrale. Il comportait 5 boutons en 3 groupes qui, si j'en crois un assez vague souvenir, étaient ainsi disposés :
- un gros bouton rond avec un petit poussoir au centre, qui était probablement marqué « SONNETTE » ;
- deux boutons-poussoirs cylindriques (un rouge et un noir) pour commander la porte arrière, avec une étiquette marquée « PORTE AR » ;
- deux autres boutons-poussoirs semblables (un rouge et un noir) pour commander la porte centrale, étiquette marquée « PORTE ML ».
C'était dans cet ordre-là :
• : :ou bien celui-ci :
: : •Bien sûr les R4191 n° 50 et 59 en étaient dépourvus : ils n'avaient que deux portes : avant et milieu. Idem pour les R4201 qui n'avaient eux aussi que deux portes : avant et arrière.
Dans l'hypothèse où ce boitier aurait équipé les n° 51 à 55, quid des n° 56,57 et 58 ? Je me souviens que tous les R4191 à 3 portes n'en étaient pas munis, c'est pourquoi je pense plutôt à un équipement sur la 1re série.
Ce boitier amène une question :
- s'agissait-il d'un équipement standard, livré d'office ;
- ou bien était-ce une option que la Cie des tramways avait fait installer pour se ménager la possibilité d'une perception par un deuxième agent ?
Je pencherais plutôt pour la 1re solution car à Angers, hormis sur les trams, il n'y eut jamais de receveurs et ces boitiers n'ont jamais servi.
Latil 22 va nous tenir au courant de ce Renault n° 52. Si c'est bien le vrai, et on ne sait pas dans quel état est ce véhicule, peut-être y a-t'il une trace de ce boitier ?
Par ailleurs, les Transports Siroux (Démas par la suite) possédaient aussi un Renault (R4190) à capot de ligne mais avec une seule porte pliante à l'avant et une porte battante à l'arrière. Peut-être un bus d'occasion racheté à la RATP ? C'est une supposition de ma part car je n'ai aucun élément pour le dire, sinon des similitudes. Un tel bus aurait pu avoir desservi la ligne de St-Germain-en-Laye (ces bus RATP étaient carrossés en autocar, de façon semblable).
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(*) Dans certaines villes de France et dans certains matériels il y eut des receveurs ambulants qui assuraient la perception en se déplaçant vers les voyageurs : les bus à plateforme de divers réseaux dont la RATP, les premiers trolleys Vetra de type C de la RATP, les trolleybus de Limoges, les GDSL et les MGT de l'OTL de Lyon, les trolleys de Lyon avant les Vetra B41, peut-être les Renault ZP du Mans, etc…