Le Métro de Londres fête ses 150ans Bon anniversaire !!!

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Le point Wrote:Londres : le plus vieux métro du monde a 150 ans
Le 10 janvier 1863, une foule se masse devant la station de Paddington. Londres dévoile sa nouvelle invention, un train à vapeur qui circule dans les entrailles de la ville. Depuis les années 1830, le projet de construire un métro dans la capitale anglaise était fréquemment évoqué pour accompagner l'extension de la ville. Depuis la révolution industrielle, Londres ne cesse en effet de s'agrandir. Avec plus de 2,8 millions d'habitants en 1861, elle devient la ville la plus peuplée au monde. Une croissance qui se fait particulièrement ressentir sur la circulation dans le centre. Face à l'immensité du projet, le premier contrat n'est signé que tardivement. C'est la compagnie privée The Metropolitan Railways qui décroche l'accord en 1855.
Les constructions débutent en février 1860. Le travail est dantesque, il faut creuser dans les sous-sols de la ville pour permettre aux trains de circuler. De plus, les ingénieurs n'ont pas de carte précise des lieux, ce qui complique la tâche des employés qui mettent véritablement leur vie en jeu. Pourtant, les nouvelles technologies et les techniques en construction ferroviaire - le Royaume-Uni est la nation la plus pourvue en ligne de chemin de fer au XIXe siècle - permettent aux travaux de se finir en un temps record en mai 1862, tout en évitant les accidents catastrophiques.
Cher ticket
Si un convoi spécial a été mis en place le 9 janvier 1863 pour les directeurs et les actionnaires du projet, c'est le lendemain que la Metropolitan Railways ouvre officiellement ses portes. Alors que de nombreux hommes politiques doutent de l'intérêt d'un tel projet, les Londoniens donnent raison à la société de transport. Les places sont chères, les gens se bousculent dans les queues interminables de la toute flambant neuve station de métro de Bishop's Road, nommée par la suite Paddington, pour circuler dans les profondeurs de Londres.
Seuls quelques voyageurs réussiront pourtant à décrocher le fameux ticket. Le voyage n'est pas bien long. La Metropolitan Line, qui dessert les deux seules stations de Bishop's Road à Farringdon, ne couvre qu'à peine 3,5 miles pour une durée de 18 minutes. Ce n'est qu'un début. À long terme, l'objectif de la Metropolitan Railways est en effet de desservir les trois plus grandes gares de l'époque, King's Cross, Euston et Paddington, vers la City, le quartier financier, au centre de Londres. Il s'agit d'amener des milliers de voyageurs britanniques ou étrangers dans la plus puissante place financière au monde. Le métro se révèle alors une invention décisive au développement de la ville.
Célébration
Le succès du "tube" montre au monde entier la suprématie du Royaume-Uni dans le domaine financier, industriel et surtout technologique. Les autres villes vont par la suite copier le moyen de transport londonien. Athènes en 1869, Istanbul en 1875 et Budapest en 1896. Paris n'entreprendra la construction de sa première ligne de métro qu'en 1900. Le succès est immense : 26 000 passagers effectuent alors le voyage quotidiennement entre les deux seules stations de Londres. Un chiffre qui motive d'autant plus la compagnie à ouvrir de nouvelles lignes, comme la District Line en 1868, puis la Circle Line en 1884.
Le métro londonien profite alors de l'essor technologique pour développer les premières lignes électriques au monde en 1890. Les romantiques trains à vapeur seront alors remplacés définitivement au début des années 1960 par le système électrique bien moins polluant. Tout au long du XXe siècle, le métro londonien ne cesse d'évoluer. Les lignes de métro se profilent, les stations se multiplient, les zones s'étendent à vue d'oeil jusqu'à titiller la banlieue londonienne.
Abri
Utilisé par plus de 3,5 millions de passagers en moyenne par jour, le métro de Londres compte aujourd'hui 408 km de ligne et 275 stations, ce qui en fait l'un des plus longs au monde avec celui de New York et de Shanghai. Plus qu'un simple moyen de transport, le "tube" représente une partie de la culture londonienne. Chaque station est décorée et agencée de façon singulière. Et il est aussi entré dans l'histoire et le coeur des Londoniens en servant d'abris pendant les bombardements allemands de la Seconde Guerre mondiale.
"Le métro londonien a joué un grand rôle dans le succès de notre ville, des premières lignes jusqu'au système d'aujourd'hui qui a permis une circulation fluide à des millions de personnes durant le jubilé de la reine et les Jeux olympiques de cet été, par exemple", se félicite le directeur de London Underground, Mike Brown.
Pour cette occasion, le musée du transport de Londres et l'organisme public local responsable des transports en commun de la ville, Transport for London, ont donc décidé de célébrer en grande pompe le 150e anniversaire du tube. Tout au long de l'année, le musée du transport de Londres propose de nombreuses expositions qui retraceront son évolution. Mais l'attraction principale se situe surtout autour de la remise en marche du dernier train à vapeur encore existant, le Metropolitan Railways Jubilee Carriage n° 353, qui date de 1898. Les 13 et 20 janvier prochains, les Londoniens pourront donc refaire le premier trajet du 10 janvier 1863 entre Paddington et Farrington, voyage légendaire dans l'histoire des transports.
20minutes Wrote:Le «tube» londonien, plus vieux métro du monde, fête ses 150 ans
Icône de Londres, abri pendant la Seconde Guerre mondiale, réseau assurant désormais le transport de 4 millions de passagers par jour malgré des pannes fréquentes, le «tube», plus vieux métro du monde, fête cette semaine ses 150 ans.
Le 10 janvier 1863, après trois années seulement de travaux financés par une entreprise privée, la première et unique ligne du métro londonien ouvre au public.
De longues files d'attente se forment à chaque station pour embarquer dans les wagons tirés par une locomotive... à vapeur et éclairés par des lampes à gaz. Les passagers peuvent voyager en première, deuxième ou troisième classe. Et en wagons fumeurs et non-fumeurs, à partir de 1874. Le Daily News résume l'euphorie ambiante: «Pour la première fois dans l'histoire du monde, des hommes peuvent se déplacer dans des wagons agréables (...) en-dessous des cimetières».
Le plafond des wagons est «si haut qu'un homme de 1,80 mètre peut rester debout avec son chapeau sur la tête», s'enthousiasme l'un des premiers passagers, William Hardman.
407 km, 270 stations
Cette première ligne de métro, destinée à décongestionner la plus grande capitale du monde de l'époque, encombrée de charrettes et de diligences, assure la liaison entre la gare ferroviaire de Paddington et Farrigdon, le quartier des affaires. Distance totale: 4,8 km. Nombre de stations: 7. Un siècle et demi plus tard, le «tube» couvre 402 km, dessert 270 stations et transporte 1,1 milliard de passagers par an. «Il est le sang qui irrigue Londres», résume pour l'AFP David Waboso, directeur des investissements à TFL, l'organisme qui gère le métro.
Reconnaissance suprême de son succès: «le symbole du "tube" - un cercle rouge traversé d'une barre horizontale bleue - est devenu le symbole de Londres», constate Oliver Green, coauteur du livre «Undergound». Tout comme le plan du métro... malgré sa représentation erronée de la réalité.
Le «tube» est à ce point incontournable que l'espion 007, pourtant plus friand des bolides que des transports en commun, l'emprunte dans «Skyfall», le dernier James Bond.
Un abri pendant la guerre
Le métro vit au rythme des grands moments de la capitale britannique. Pendant le Blitz, quelque 175.000 Londoniens trouvent refuge chaque nuit dans ses entrailles, parfois à plus de 50 mètres de profondeur. Des infirmeries sont installées dans les stations, et pour éviter le chaos, des lignes blanches sont peintes sur les quais pour délimiter l'espace alloué aux passagers et celui réservé aux personnes venues se mettre à l'abri.
Cinquante ans plus tard, le 7 juillet 2005, le «tube» est le théâtre d'attentats sanglants: à l'heure de pointe, des bombes explosent sur trois lignes de métro et un bus, faisant 56 morts. Mais de ses débuts à nos jours, la popularité du métro ne s'est pas démentie. «Il y a une relation amour-haine entre les Londoniens et le "tube", estime Oliver Green. «Tous se plaignent du métro» à cause de ses pannes, retards et prix exorbitants (144 euros le coupon mensuel pour le centre de Londres), «mais tous en ont besoin», constate-t-il dans une interview avec l'AFP.
Un «monstre sclérosé»
Faute d'un manque criant d'investissements pendant des décennies, le métro, ce «monstre sclérosé», comme l'appelle le Daily Telegraph, peine à répondre à la croissance exponentielle du trafic. Un incendie monstre, qui fait 31 morts en 1987 à la station King's Cross, a cependant servi de «sonnette d'alarme», selon Oliver Green.
A partir des années 90, le gouvernement a réinvesti progressivement dans le métro. Et un colossal programme de rénovation est entamé en 2003. Il doit se poursuivre jusqu'en 2020 pour la bagatelle d'1,4 milliard de livres par an (1,7 milliard d'euros), selon David Waboso. Revers de la médaille, des lignes sont fermées le week-end pour travaux, et se déplacer tourne alors au casse-tête.
