Au 1er juillet, 1 E pour tous dans les bus Colvert, gratuit pour les moins de 19 ans
En février dernier, le conseil général avait annoncé la mise en place du tarif unique sur ses cars interurbains à 1 E à compter du 1er janvier 2013. Finalement, c'est au 1er juillet de cette année que la mesure entrera en vigueur avec deux décisions supplémentaires d'importance : la gratuité pour les moins de 19 ans et le renforcement des lignes sur la côte durant l'été.Une campagne de communication sur les bus, dans les gares urbaines, dans les médias : le conseil général veut que ça se sache. À compter du 1e r juillet et pour plusieurs années (le temps de tester le dispositif), sur le réseau de car Colvert, le trajet, c'est 1 E.
Quelle que soit la distance, quels que soient le jour ou l'heure. Mieux encore, pour les moins de 19 ans qui bénéficient déjà du transport gratuit en période scolaire, les trajets sont aussi gratuits en semaine et durant les vacances.
Une décision importante pour le conseil général qui, dans le cadre de son schéma sur la mobilité, entend faire un effort financier non négligeable en faveur des habitants en secteur rural pour briser leur isolement et leur éviter de sortir leur véhicule. « Aujourd'hui, nous sommes dans une tarification à la distance, de l'ordre de 0,15 E le kilomètre, avec une moyenne habituelle de 2,19 E par passager, indique Hervé Poher, vice-président. Si cela ne paraît pas si cher, ça l'est encore trop pour certains foyers. » Un trajet trop cher, des bus qui circulent avec beaucoup de sièges libres. Comme deux autres départements avant lui, les Alpes-Maritimes et les Pyrénées-Orientales, le Pas-de-Calais a fait le choix d'un tarif incitatif. On s'attend du coup à ce que la fréquentation double. En trois ans de test, dans les Pyrénées-Orientales, selon les lignes, le nombre de voyageurs a bondi de 65 à 100 % ! Pour une personne effectuant 30 km en voiture pour se rendre à son travail, l'économie serait de 3 000 E par an.
Deuxième décision, la gratuité pour les moins de 19 ans. « La loi de décentralisation de 1982 nous a confié la mission de transport des scolaires sur le réseau interurbain. C'est ce que nous faisons avec le réseau Colvert. La dépense annuelle est de 645 E par an et par élève.
Mais si nous avons l'obligation de les transporter, nous n'avons pas celle de la gratuité. C'est pourtant ce que nous faisons pour les collèges dont nous avons la charge mais aussi pour les lycées comme pour les RPI », insiste le président Dupilet. Le Département décide donc d'étendre la gratuité en dehors des périodes scolaires pour tous les jeunes jusqu'à leur 19e anniversaire, à partir du 1er juillet également.
Dès cet été aussi, le Département va renforcer sa desserte sur le littoral. « La Région lance chaque année son opération TER Mer mais elle a l'inconvénient de laisser les gens un peu loin de tout. Nous avons décidé d'une meilleure intermodalité avec le train et de desservir les gares du littoral vers les plages et les sites touristiques comme les caps. » Pour Alain Mecquignon, président de la commission infrastructures et mobilité, il s'agira de renforcer les lignes existantes et d'en créer de nouvelles au départ des gares Audruicq, Calais, Marquise, Boulogne, Étaples et Rang-du-Fliers.
Toujours pour l'euro symbolique. Le coût est estimé à 90 000 E pour la période estivale (sans compter les recettes). Là aussi l'expérimentation durera plusieurs années.
Dans le courant de l'année 2013, enfin, le conseil général va renégocier son marché avec la quarantaine d'entreprises qui assurent le transport pour le réseau Colvert. Le président du conseil général entend en profiter pour réclamer une meilleure desserte des zones rurales qui ne voient pas souvent passer les bus. « Nous voulons que tous les bourgs centres puissent être desservis par deux allers-retours quotidiens. Nous engagerons aussi une négociation avec les communes pour voir de quelle manière nos bus peuvent circuler et prendre des passagers là où existent des bus urbains.» Le conseil général, qui dépense annuellement une soixantaine de millions d'euros au chapitre transports, entend ainsi être très exigeant dans le futur, arguant du fait qu'il remplit en quelque sorte une mission de service public. De quoi faire peur aux grands groupes qui visent plutôt la rentabilité !