La réfection des voies va consister au remplacement du macadam sur 90 mètres par du béton armé, comme cela est désormais le cas à quasiment toutes les stations de la ligne (le béton armé est plus résistant aux efforts de décélération et d'accélération, inévitables à l'approche et en station).
C'est la première fois que le site du pont Foch est en travaux depuis maintenant 8 ans (début des travaux il y a 10 ans).
C'est contraignant, et c'est un des vices du tram sur pneu (bien que les tramways sur fer soient aussi concernés par de grands travaux concernant le site propre ou les rails, quasiment tous les étés pour tous les réseaux).
La débréyabilité du tram sur pneu est néanmoins un plus qui montre toute sa pertinence en ce moment : la ligne T1 n'est pas interrompue, puisque les rames continuent de circuler en alternance (l'une guidée, l'autre non) et en mode électrique.
Ca limite quand même la galère comme c'est par exemple le cas ces jours-ci sur Grenoble où les lignes sont coupées, remplacées (ou non) par des navettes bus (cf. le forum grenoblois où ça râle pas mal).
Et cet automne, c'est au tour de Mouzimpré d'y passer (et là il y a du boulot !).
Mais tout ça commence à coûter...depuis l'été 2006 la ligne a quasiment vu la réfection de tous ses revêtements !
Voici l'article de l'Est Républicain paru aujourd'hui (http://www.estrepublicain.fr)
L'Est Républicain.fr Wrote:300 rames et des ornières
Avec des centaines de passages par jour, le revêtement du pont Foch n'a pas résisté à l'épreuve du tram. Travaux en cours sur les voies. Avant un chantier à Mouzimpré.
Le tram quitte la station Kennedy, enfile le Viaduc... et finit par s'arrêter. Regards interrogatifs à bord. Des passagers partagent assurément la même hypothèse. Celle de « la panne »...
Eh oui. Même si la bête a, en 8 années d'existence, considérablement amélioré sa fiabilité, les Nancéiens restent marqués, inconsciemment ou non, par ses déboires passés. A la moindre secousse un peu bizarre, ils s'imaginent en rideau...
Sauf que, cette fois, les arrêts que marquent les rames à la sortie du Viaduc Kennedy depuis le début de la semaine n'ont rien à voir avec l'état de santé de l'engin. Il s'agit simplement de laisser passer le tramway qui arrive en face. Pour cause de circulation en alternat sur le pont Foch.
Les ouvriers ont investi l'ouvrage pour procéder à la réfection de la plate-forme dont les ornières, malgré les rustines, se sont inexorablement creusées.
Bref, le revêtement du pont Foch, pourtant constitué d'un enrobé spécial, n'a pas résisté à l'épreuve du tram : 300 passages par jour (150 dans chaque sens), une charge de 38 tonnes à chaque fois.
Nombreux efforts
Mais si la couche de roulement s'est ainsi fatiguée, c'est que la plate-forme a, à cet endroit, été également éprouvée par « de nombreux cycles d'accélération et de décélération, par une configuration en pente », souligne Laurent Garcia, vice-président du Grand Nancy. Sous-entendu : difficile (ou trop facile) d'évoquer une inadaptation des équipements de chaussée d'origine. « Surtout quand on parle, avec dix années de recul, d'une technique qui était à l'époque nouvelle. »
Certitude : les travaux de réfection ne sont pas couverts par une garantie. Et le Grand Nancy a décidé d'injecter 170.000 € dans la remise en état de la plate-forme du pont avec une technique qui a fait ses preuves sur le « S » de République : celle du béton armé. Très armé en l'occurrence. Et avec du spitage. Comprenez : avec pose de plots métalliques qui solidarisent le béton de la voie (15 cm d'épaisseur) et celui du pont.
Trois entreprises sont ainsi à la manœuvre pour refaire, l'une après l'autre, les deux voies de tram sur 90 m de long. L'ancien enrobé a déjà été décapé sur l'une d'elles. Ce qui a permis de constater que le tablier proprement dit, élargi en 98-99, est bon état. Même constat du côté du rail qui, à terme, sera débarrassé de ses bordures (qui avaient tendance à casser) au profit d'un contre-rail métallique.
Les travaux dureront jusqu'au 27 août. D'abord dans un sens. Puis dans l'autre.
La circulation des rames est entièrement préservée grâce à l'alternat, même si des retards de 2 à 3 mn sont possibles.
La clim'
Pour l'heure, le tram circule ainsi en mode guidé dans le sens CHU-Essey. Dans le sens inverse, il dédroppe avant le pont pour réenclencher son galet un peu plus loin. L'arrêt République est par conséquent provisoirement supprimé, faute de guidage à l'approche de la station. Il faut se reporter à Maginot.
Le scénario sera inversé d'ici une dizaine de jours. Sachant que des agents Connex sont sur le terrain, de 5 h à 1 h du matin, pour réguler le trafic et conseiller les usagers. A noter que les rames roulent toujours en mode électrique, ce qui permet de garantir aux passagers le fonctionnement de la clim'. Par ailleurs, le chantier n'empiétera pas sur les voies de circulation voitures. Pas du luxe. Car, avec l'été, les automobilistes doivent déjà composer avec de multiples travaux dans Nancy !
Un autre chantier tram est en tout cas programmé en novembre. Cette fois, au terminus Mouzimpré. Il s'agira, de la même manière et pour 200.000 €, de renouveler la plate-forme avec une technique béton. Une technique qui, aujourd'hui, équipe d'ailleurs la quasi-totalité des stations de la ligne.
Ghislain UTARD