15063 Wrote:La situation de la LGV Rhin-Rhône est très compliquée :
- Les récriminations des suisses concernant Lyria s'accumulent, concernant il est vrai plus Genève-Lausanne que Bâle. On sait ce qui est advenu de Cisalpino dont les CFF se sont retirés. L'hypothèse que les CFF opérent en open-access en France n'est donc pas à exclure. Pour l'instant la suisse est totalement dépendante de la LN1. Les CFF perdant leur privilège d'accès aux sillons via Lyria seraient incités à repasser leurs TGV (quel matériel = Velaro ?) Bâle par Strasbourg, d'autant qu'il y a une cohérence Zürich- Bâle-Strasbourg.
- Les relations domestiques de la ligne RR sont une mauvaise affaire pour la SNCF mais il est pour l'instant impossible de réduire la desserte de Belfort-Montbéliard qui vient d'ouvrir. Mulhouse n'est pas le bon terminus, c'est Bâle ou Besançon. Les Paris-Mulhouse ne feront pas long feu si la SNCF doit rendre des sillons sur la LN1 à la concurrence.
- Si Ouigo il doit y avoir, je les verrai plutôt viser Dijon pour étrangler Flixtrain plutôt que Besançon ou au delà où la concurrence n'ira jamais.
Les Suisses n‘ont pas de griefs liés à Lyria en général, c’est plutôt dans le Doubs (à Dole, Frasne et Mouchard) que la pilule est amère à digérer. A Vallorbe aussi, il y a eu quelques remous, mais moins que ce qui s’est passé côté français. Quant à Genève et Lausanne, elles sortent plutôt gagnantes de la nouvelle desserte.
Il n’est absolument pas question pour les CFF d’acquérir une poignée de rames aptes à circuler à 300/320 km/h pour circuler sur la LN1 et les LN6 et 7 en open-access.
La liaison vers Bâle et Zürich fonctionne mieux que prévu, ce qui peut s’expliquer par l’absence de concurrence crédible (EasyJet a déserté la liaison Paris - Bâle et seuls AF et Swiss opèrent depuis Zürich, essentiellement pour assurer les correspondances au niveau des hubs de CDG et de ZRH), et par un intérêt prononcé des suisses alémaniques pour le train. Revers de la médaille, les tarifs pratiqués par Lyria sur Paris - Bâle/Zürich sont assez élevés par rapport à Paris - Genève/Lausanne (EasyJet exerce une concurrence féroce sur GVA-ORY... et les romands ont moins de scrupules à prendre l’avion au lieu du train). En heures de pointe, il est moins cher de passer par Strasbourg que de prendre le Lyria direct à Bâle... tout en ne perdant que 10-15 minutes, correspondance comprise ! Donc il reste encore de la marge avant de mettre en place des Ouigo (Ou LyriaGO ?) vers Bâle, avec le fait que Lyria va augmenter le nombre de Paris - Zürich au SA2020...
Quant à prolonger les Paris - Mulhouse jusqu’à Bâle, cela suppose l’accord des CFF et la transformation de ces TGV en Lyria. Même si les trains n’accèdent pas à la gare CFF, les Suisses considéreront que la SNCF leur fait un enfant dans le dos si elle y va en solo...