rail76 Wrote:C'est dingue quand même. On nous vend la concurrence matin midi et soir pour au final qu'aucune entreprise soit capable de faire circuler des trains de nuit alors qu'il pourrait se faire quand même beaucoup d'argent en proposant enfin une alternative à l'aviation. C'est déprimant... Comment le Kazakhstan arrive à commander des rames et qu'il n'y ai aucune entreprise en France qui soit capable de le faire. Je veux bien que le train ça coûte cher mais l'avion ça coûte aussi cher non ? L'ouverture à la concurrence ça fait quand même un bout de temps. Pourquoi personne ne s'est bougé avant ? Pour moi c'est vraiment incompréhensible
Se faire beaucoup d'argent, j'en doute. Se lancer dans le transport ferroviaire réclame d'énormes mises de fonds et le retour sur investissement est à la fois faible et très lent. Donc, strictement du point de vue d' un investisseur, c'est assez médiocre comme perspective, il y a beaucoup mieux sur le marché. (J'ai d'ailleurs le souvenir que les liaisons de nuit des ÖBB n'étaient rentables que grâce aux subventions pour le service intérieur autrichien.) Ça n'est pas pour rien qu'une bonne partie de la concurrence en Europe se fait en fait par des compagnies nationales ou leurs filiales.
Et ce que j'évoque concerne du trafic classique, c'est à dire du passager ou du fret, à l'intérieur de frontières nationales et avec des possibilités de rentabiliser les roulements. Le train de nuit signifie acquérir un matériel spécialisé (qui plus est, actuellement inexistant sur le marché d'occasion), qu'on ne pourra que peu faire rouler (puisque, par définition, on ne peut faire qu'un trajet par nuit) et qui devra être homologué dans plusieurs pays. Bref, un investissement très peu attractif.
Le cas du Kazakhstan que tu évoques n'a pas grand chose à voir. C'est un pays immense, à revenu intermédiaire, avec des infrastructures moyennement développées. On est donc assez loin de l'Europe occidentale. La situation ferroviaire y est aussi très différente : un marché non-libéralisé, dans lequel la compagnie fournit un service public dans des prix et à des conditions dictées par l'État. Je n'ai aucune idée des arrangements financiers autour de cette compagnie mais on doit être assez loin des normes de l'UE.