Ces comportements qui ne sont pas une généralité sont à remonter à vos directions d'entreprise, de manière factuelle et non polémique, mais pour qu'ils soient transmis à l'exploitant via la DCF (l'instance nationale) ou RFF, au besoin avec copie à l'ARAF (lorsque ça se répète au même endroit).
il y a aussi le côté "donneur de leçons" des cheminots SNCF que je trouve insupportable, particulièrement lorsque ces donneurs de leçons sont les premiers à ne pas respecter la réglementation édictée par la SNCF, à travers les CLE et autres RH (ex PS9, par exemple)
je kiffe particulièrement les EPI noirs (voire transparents !) utilisés par bon nombre de cheminots SNCF
C'est probablement une particularité bourguignonne car même si je ne suis pas sur le terrain au quotidien, comme vous conducteurs, ce type de comportement ou de réaction est loin d'être la norme.
Aig Wrote:Est-ce qu'on a suffisamment de recul pour affirmer que l'efficacité ne peut être obtenue qu'avec un système intégré ? La séparation infra-exloitation est assez récente et concerne très peu de réseaux. Il y a des CdF non intégrés qui fonctionnent bien : Suède, Grande-Bretagne (qui rend de bien meilleurs services actuellement que du temps des BR, grâce à l'argent qui y a été injecté).
Si certains s'opposent au retour à un système intégré pour le chemin de fer français, ce n'est pas parce qu'ils sont par principe contre le système intégré mais parce qu'ils n'ont pas confiance dans les cadres SNCF appelés à diriger le système. Si on était sûr que le système intégré fonctionne comme en Suisse, où la concurrence dans le fret a pu largement se développer, je pense que personne ne serait contre le retour au système intégré. N'oublions pas que la "désintégration" n'a eu lieu que pour camoufler la dette du système ferroviaire, ce qui prouve que la situation n'était pas idéale auparavant.
Sur le premier point, sans doute que l'on manque encore un peu de recul pour pouvoir conclure de manière incontestable, mais ce qui ressort du fonctionnement du système britannique par exemple, qui a prévu des garde-fous responsabilisant l'ensemble des acteurs, c'est qu'il coûte nettement plus cher au contribuable et aux clients du rail. Les économistes connaissent bien ce phénomène. Dans le système britannique, on a des armées de juristes et de collaborateurs tant au niveau des TOCs que du GI (+ au sein du régulateur) qui épluchent les stats de régularité et les altérations du service (en amont i.e. dans la programmation horaire, dans le cadre de travaux programmés par ex) pour déterminer les responsabilités et défendre les intérêts de chaque partie, notamment des EF, y compris lorsqu'un projet d'évolution du réseau est présenté par le GI ou sa tutelle. C'est très sain sur le fond, mais on est en permanence dans de la procédure, du contentieux.
D'autre part, dans un système désintégré, GI et EF ont intérêt -lorsqu'elles ont la taille critique nécessaire pour ces dernière- à créer en leur sein des entités compétentes dans le domaine relevant de la responsabilité de la partie "adverse", afin de disposer d'une expertise indépendante. Le GI va faire des prévisions de trafic et monter des modèles économiques d'exploitation, les EF vont se doter d'une compétence "sillons" par exemple, pour défendre leurs billes. C'est le cas des activités EF de la SNCF. Là aussi, c'est tout à fait sain sur le principe mais ça renchérit les coûts de fonctionnement globaux, donc in fine le coût du cdf (du fait des doublons créés).
Pour revenir à la situation de 1995, vous connaissez tous les raisons de la dérive de l'endettement du système ferroviaire français, maintes fois évoquées ici. Il est en grande partie (pas totalement bien sûr) lié à un état défaillant en matière de financement de l'infrastructure (et la machine s'est emballée suite au lancement concomitant de 3 LGV, aux taux d'intérêt élevés [conséquence de la politique du franc fort aligné sur le Mark, finançant indirectement la réunification allemande...], aux effets de la récession de 93, des ratés du TGV Nord, de Socrate puis de la grande grève de 95). Les Allemands ont réglé le problème sans pour autant démanteler la DB ou créer une usine à gaz.