[Politique] La politique transports du quinquennat de François Hollande

Le Forum des passionnés de rail et de caténaires...

Modérateurs: Terroir, jerome, kyah117, Urbino, Tchouks

Règles du forum
Avant de poster un message, merci de lire la charte d'utilisation des forums. Vous pouvez aussi consulter les mentions légales de Lineoz.net.

En cas de problème sur un sujet, merci d'alerter l'équipe de modération en cliquant sur le point d'exclamation du message souhaité.

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar François » 28 Juil 2012 16:31

Première visite du Ministre au au technicentre SNCF de Châtillon le 28/07/12 et éloges des cheminots.

Avec le ministre dans la clinique des TGV

Un immense garage à ciel ouvert, sillonné de voies ferrées : c’est le technicentre SNCF de Châtillon, où transitent chaque jour les rames du TGV Atlantique venues se refaire une santé. En ce jour de grands départs en vacances, tout le monde est sur le pont. La quasi-totalité de la flotte, 109 rames, est mobilisée. Une soixantaine de trains, la capacité maximale du lieu, attendent ici leur remise en état pour rejoindre la gare Montparnasse et embarquer les voyageurs.

Les 850 cheminots, ingénieurs, techniciens, mécaniciens, électriciens… s’activent, sous l’œil d’un visiteur inhabituel. Hier, le technicentre a reçu la visite du nouveau ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier. Il a pu découvrir les installations, guidé par Guillaume Pepy, le président de la SNCF. Visite à laquelle s’était joint le député PS de la circonscription, Jean-Marc Germain.

De la salle de commandes aux ateliers, les visiteurs ont suivi les étapes principales de la cure de remise en forme des rames, avant de s’offrir un passage en cabine de conduite. « C’est toujours avec passion qu’on découvre ces missions, ces métiers du monde ferroviaire! » : enthousiaste, un brin lyrique, le ministre a rendu hommage à « toute la famille des cheminots », saluant « leur énorme mobilisation ». Aux équipes rassemblées sous les hangars des ateliers de maintenance, Frédéric Cuvillier a annoncé la poursuite de la rénovation du secteur : « A partir de la rentrée, une grande réforme sera engagée, explique le ministre, les négociations ont déjà commencé avec les organisations syndicales. Dans la perspective, lointaine, de la mise en concurrence, il faut renforcer le service public. »

LA SALLE DE COMMANDES. C’est le chef d’orchestre du technicentre, où officient les aiguilleurs du rail. Sous un grand écran de contrôle au design très seventies, devant leurs rangées d’ordinateurs, les opérateurs « gèrent l’affectation des rames aux trains, selon les réparations programmées ou inopinées », explique le responsable. Il s’agit de faire coïncider le plan de transport et le plan de maintenance. Un jour comme aujourd’hui, ils n’ont pas droit à l’erreur : 60 trains doivent rejoindre au plus vite la gare Montparnasse.

L’UNITÉ DE REPROFILAGE DES ESSIEUX. Elle est équipée d’un tour en fosse qui permet de traiter deux essieux en même temps, L’opération consiste à poncer les roues pour gommer les irrégularités de l’usure, synonymes de vibrations et d’inconfort pour les passagers. Les essieux sont vérifiés tous les 7 500 km, soit tout les trois ou quatre jours. « L’automne, c’est là qu’on reprofile le plus, explique un technicien, à cause des feuilles mortes sur les voies, il y a des patinages, ça abîme les roues. » Pilotés depuis un tableau de contrôle, les tours rabotent à toute vitesse, les copeaux de limaille volent. « Il faut compter au minimum une heure par essieu avec la mise en place de la rame. »
Le Parisien du 28/07/12
http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine ... 105298.php
François
Rang : Passéoz Annuel
Rang : Passéoz Annuel
 
Messages: 3431
Inscription: 01 Oct 2008 18:55

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar Didier 74 » 27 Aoû 2012 19:22

fnaut.asso.fr, 27 août
Baisser les taxes sur les carburants automobiles ?

Une mesure coûteuse, un effet marginal, un message antipédagogique.

Confronté au mécontentement des automobilistes, le gouvernement envisage une baisse « modeste et provisoire » des taxes sur les carburants : une telle mesure serait incohérente, inutile et dangereuse.

Il est incohérent de chercher hier à réduire la consommation de pétrole en renforçant le dispositif du bonus-malus puis, aujourd’hui, de vouloir la pérenniser en la faisant subventionner par l’Etat.
Au moment où on augmente les impôts, il y a mieux à faire pour protéger les automobilistes que de gaspiller l’argent public par une mesure symbolique dont les effets, sauf à ruiner l’Etat déjà peu fortuné, ne pourraient être que dérisoires et provisoires.
Il est dangereux de nier ainsi que la hausse du prix du pétrole est un phénomène à la fois conjoncturel et structurel, et d’endormir le consommateur, au lieu de le responsabiliser, en validant un « droit acquis » au carburant bon marché, comme le fait le ministre de l’Economie et des Finances quand il déclare : « il n'est pas question que les prix des carburants continuent d'augmenter ».

La FNAUT attend du gouvernement des mesures plus efficaces

Un effort d’information du public sur le prix des carburants en Europe et leur évolution en France

Le prix des carburants automobiles en France est un peu inférieur à la moyenne européenne : 1,42 € / litre de gazole le 13 août dernier contre 1,52 € dans l’Europe des 27. Le litre de gazole coûtait alors 1,54 € en Allemagne, 1,71 € en Italie et 1,77 € en Grande-Bretagne.
Suivant une étude de l’économiste Jean-Marie Beauvais réalisée pour la FNAUT et l’ADEME, contrairement aux idées reçues, le prix moyen réel d’un trajet de 100 km en voiture (chiffré en nombre de minutes de travail nécessaire pour payer le carburant) a été divisé par 2,5 depuis 1970, soit une baisse de 60% : le salaire minimum a augmenté 3 fois plus vite que le prix des carburants en monnaie courante ; depuis 2000, la fiscalité des carburants a fortement baissé (de 78% du prix de vente à 55% pour l’essence, et de 70% à 47% pour le gazole).

Des incitations à réduire immédiatement la consommation de carburant

Le lancement d’une grande campagne d’information sur l’éco-conduite, sur le modèle des campagnes de sécurité routière (2h de formation suffisent pour réduire la consommation de 10%) ;
Un abaissement des vitesses maximales autorisées à 120 km/h sur les autoroutes (comme en Belgique, Espagne, Finlande, Grèce, Irlande, Pays-Bas, Portugal, Suède, Suisse et sur de nombreuses sections en Allemagne), 100 km/h sur les voies express et 80 km/h sur les routes ordinaires.

Des mesures de fond permettant de réduire progressivement la dépendance automobile

Favoriser l’intermodalité pour réduire la longueur des parcours automobiles.
Faire connaître la prime transport, instaurée sur l’ensemble du territoire en 2009 mais dont l’existence est encore peu connue des salariés.
Préparer un vaste plan, créateur d’emplois pérennes, de développement des transports collectifs entre banlieues des grandes villes et dans les zones périurbaines et rurales, où vivent de nombreux automobilistes à faible pouvoir d’achat captifs de leur véhicule.
Encourager le télétravail et la densification de l’habitat autour des transports collectifs.

Source http://www.fnaut.asso.fr/index.php/tout ... iles-.html
Didier 74
 

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar Didier 74 » 27 Aoû 2012 19:55

mobilicites.com, 27 août
Baisse des taxes sur les carburants : et pourquoi pas un plan en faveur des transports collectifs ?

Tandis que l'Automobile Club de France se félicite de la baisse "modeste et provisoire" des taxes sur les carburants annoncé par le gouvernement le 22 août 2012, la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut) juge que cette mesure est "coûteuse" et lance "un message antipédagogique" aux Français. Elle préconise un vaste plan de développement des transports collectifs.

Une baisse "modeste" et "provisoire" de la Tipce (taxe intérieure sur les produits énergétiques, ex-TIPP), c'est ce qu'a promis Jean-Marc Ayrault le 22 août sur RMC-BFM en réponse à la flambée du prix des carburants à la pompe en plein congés d'été : près de 1,46 euro le litre de gazole, près de 1,67 euro pour le SP95.
Une baisse des taxes donc, plutôt que qu'un blocage des prix promis par François Hollande, trop compliqué à instaurer, selon le gouvernement.

La mesure annoncée par le premier ministre ne devrait pas toutefois représenter plus de quatre à cinq centimes d'euro du litre à la pompe.

Quelques centimes de baisse provisoire qui n'empêchent pas les tractations à Bercy. Le ministre de l’Économie Pierre Moscovici et son collègue à la Consommation, Benoît Hamon, ont accueilli le 27 août après-midi les principales organisations de défense des consommateurs, et doivent négocier le lendemain avec les pétroliers et distributeurs de carburant la mise en œuvre de la baisse promise par Jean-Marc Ayrault.

Mesures de fond
Dans un communiqué qui ne s'est pas fait attendre, la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) fustige la mesure gouvernementale : "Il est incohérent de chercher hier à réduire la consommation de pétrole en renforçant le dispositif du bonus-malus puis, aujourd’hui, de vouloir la pérenniser en la faisant subventionner par l’Etat", estime Jean Sivardière, son président. qui juge cette mesure "symbolique dont les effets ne seront que "provisoires et dérisoires".

Alors que la présidente de l'Association nationale des consommateurs et usagers, la CLCV, estime qu'"il faut absolument arriver à baisser le prix de l'essence car c'est intolérable pour les ménages", la Fnaut préconise plutôt des mesures de fond comme par exemple, un "vaste plan de développement des transports publics" entre les villes de banlieue, dans les zones périurbaines et rurales où vivent de nombreux automobilistes à faible pouvoir d'achat et obligés de prendre leur voiture pour se déplacer.

L'Union des transports publics et ferroviaires (UTP) constate par la voix de son délégué général, Bruno Gazeau cité mi-août par Libération, qu'"une hausse durable du prix de l'essence amène plus de passagers dans les transports en commun". A condition qu'il y en ait là où les besoins sont pressants.
Dans son interview sur RMC-BFM, Jean-Marc Ayrault a annoncé que son gouvernement proposerait des mesures pour développer les transports en commun, notamment dans les zones mal desservies.

Avec quel argent ?
L'éphémère ministre de l’Écologie, Nicole Bricq, avait annoncé début juin qu'un troisième appel à projets sur les transports collectifs en site propre (TCSP) serait lancé par le gouvernement (voir la vidéo). Mais dans les zones périurbaines et dans les campagnes, ce sont de nouvelles formes de transport et surtout, de nouvelles sources de financement des transports publics qu'il faut inventer.

Source http://www.mobilicites.com/fr_actualite ... _2000.html
Didier 74
 

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar mauzemontole » 27 Aoû 2012 22:13

Et c'est quoi un vaste plan de développement des transports en commun ?

Quand on a des horaires de boulot inflexibles c'est pas avec des fréquences de 2h en zone rurale qu'on va pousser les gens à lâcher la voiture... Sans demander une fréquence au quart d'heure, la mise en place des horaires passe par une consultation des usagers ET des entreprises (quand je vois comment sont pondus les horaires je me demande si elles sont consultées). Quand on sait qu'on se sert essentiellement de la voiture pour le boulot...

Après il est évident qu'il faut développer les transports alternatifs. Maintenant ça va pas se faire en un jour, et faut bien trouver des solutions en attendant mieux
Avatar de l’utilisateur
mauzemontole
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1148
Inscription: 17 Jan 2011 17:32
Localisation: Hélas POLT

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar Rémi » 28 Aoû 2012 8:18

Salut

Baisser artificiellement le prix des carburants est contre-productif puisque c'est d'une part une perte de recettes pour l'Etat qu'il devra forcément compenser par ailleurs, et c'est mentir au consommateur, autant parce que ce ne sont pas 3 centimes qui changeront le coût du plein, que parce que le sujet est beaucoup plus profond : comme le prix du pétrole est structurellement à la hausse, que fera-t-on quand la baisse du prix décidée par l'Etat sera terminée ? On fera comme avec le gaz, une mesure de rattrapage du prix à la pompe.

Donc il faut avoir un plan de mesure général visant à réduire la consommation de carburant en France.

Evidemment, il y a le cas des zones rurales : c'est là que la diminution sera la plus difficile, et la réduction de la vitesse comme la formation à l'éco-conduite seront à court terme les seules mesures possibles. Il faudrait organiser entre les Départements et les principales entreprises une conférence pour essayer de coordonner les services d'autocars, les horaires des principaux employeurs et les contraintes d'organisation du service principalement utilisé par les scolaires. On le voit bien, la notion de prix des transports en commun est secondaire par rapport à celle de la coordination des horaires. Il faudrait aussi que les entreprises donnent un peu de souplesse aux employés qui peuvent adapter à la marge leurs horaires pour arriver à coordonner un temps de travail "économiquement réaliste" compatible avec les services de transports. Je ne parle pas des fonctions tertiaires où le télé-travail peut être une forme d'économie de carburant (combien de journées de travail pourraient être réalisées à domicile, sachant que la plupart des ordinateurs disposent d'une webcam, et que Skype fonctionne plutôt correctement ?).

Avec le train, c'est un peu plus compliqué, ne serait-ce que parce que le maillage du réseau est moindre et parce que les attaches horaires sont bien plus nombreuses. C'est plus facile sur des axes où il y a une offre un peu plus régulière...

Sur le transport urbain, il faut soutenir un programme supplémentaire de TCSP parce que c'est aussi le moyen de faire du BTP. Par contre, il faut être rationnel et cibler les projets qui se tiennent (comprendre être un peu sélectif du côté du Grand Paris...)

A+
Rémi
Rémi
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1521
Inscription: 20 Nov 2003 18:50
Localisation: Colombes

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar Wunala Dreaming » 28 Aoû 2012 8:22

mauzemontole Wrote:Après il est évident qu'il faut développer les transports alternatifs. Maintenant ça va pas se faire en un jour, et faut bien trouver des solutions en attendant mieux


La dépendance à l'automobile est bien plus la conséquence de choix délibérés d'aménagement du territoire que d'absence de solutions de transports collectifs. Comme tu l'expliques, les trajets domicile-travail représentent une proportion importante des kilomètres parcourus en voiture. Dès lors, tout en cherchant des moyens de substituer à l'automobile des modes de transports moins aggressifs lorsque c'est techniquement et économiquement viable, il serait judicieux de se demander comment réduire la dépendance au transport mécanisé de manière générale.

La lutte contre l'étalement urbain est une de mes causes fétiches. Il éloigne les gens les uns des autres, ainsi que de leurs destinations pratiques (travail, éducation, santé, divertissement, etc.), tout en réduisant la principale source de financement des transports collectifs par km² (les contribuables), rendant bien plus délicate la pérénisation financière du système (des usagers éparpillés sur un vaste territoire, nécessitant une desserte longue et dense, et donc coûteuse).

Par ailleurs, j'ai écrit sur ce forum (mais sur un fil différent) que je crois urgent de passer à une tarification routière bien plus fine et juste que la TIPP. Comme tu le dis, les déplacements en zone rurale continueront de se faire en voiture, dans leur écrasante majorité. Mais en zones urbaine et, surtout, péri-urbaine, la donne doit changer. Une tarification kilométrique prenant en compte le coût de l'infrastructure (lié à la charge à l'essieu notamment) et de la congestion (incluant le stationnement et donc l'encombrement des véhicules) me paraît indispensable. On peut ensuite tarifer les émissions polluantes par le biais des taxes sur les carburants (la pollution étant directement liée aux nombres de litres consommés, corrigée des caractéristiques techniques du véhicule concerné).

Mais je partage le point de vue de la FNAUT : baisser la fiscalité sur le carburant me semble démagogique, inefficace, ruineux et même dangereux devant les choix de société que nous devons faire (et aurions dû faire depuis plusieurs années maintenant).

:)
Wunala Dreaming
Rang : Passéoz 24 heures
Rang : Passéoz 24 heures
 
Messages: 73
Inscription: 17 Avr 2012 4:50

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar vincent29 » 28 Aoû 2012 10:24

Entre autres, quelques pistes d'action pérennes vis-à-vis de l'augmentation - inorexable - du prix du pétrole :
1. Action sur l'urbanisme : on ne devrait plus aujourd'hui autoriser des Maires à créer des "lotissements" au milieu de nulle part, avec une densité d'habitat extrêmement faible, et une stricte séparation habitat / travail / commerces et service qui engendre un besoin de transport énorme
2. Action sur l'outil automobile : on arrive aujourd'hui à faire des véhicules qui consomme de l'ordre de 3 litres / 100 km, alors même que ces engins pèsent plus d'une tonne et peuvent rouler à 160-170 km/h ! A quand des véhicules de 500 kg, roulant à 100-120 km/h max, et qui donc ne consommeraient que 1 à 1,5 l/100 ? Mesure en lien avec la réduction de vitesses sur route (120/100/80 comme en Suisse au lieu de 130/110/90)
3. Action sur le taux de remplissage des véhicules particuliers : 1 à 1,5 passager pour des véhicules prévus pour 4 voire 5 ! Le covoiturage a de l'avenir, si tant est qu'on le favorise, et ce ne sont pas les dizaines voire centaines de sites de covoiturage qui aident à rendre le truc lisible ! A quand UN seul portail de covoiturage au niveau national. Mesure à compléter par d'autres aménagements à étudier : voies réservées pour véhicules avec 2 passagers minimums dans les zones congestionnées ; développement d'aires de covoiturage en milieu rural, etc.
4. Développement des transports collectifs, même si des sources de financement restent à inventer (taxe carbone ? recettes des amendes de stationnement ? extension du versement transport ?)

Cordialement,
vincent29
Rang : Passéoz Hebdo
Rang : Passéoz Hebdo
 
Messages: 868
Inscription: 15 Jan 2006 14:40
Localisation: Lyon

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar Rémi » 28 Aoû 2012 11:12

Salut

Pour l'urbanisme, il faut effectivement freiner des quatre fers les constructions de lotissements excentrés et ne tolérer que ceux dont le logement le plus excentré est situé à moins de 500 m d'une desserte par transports en commun, ce qui limitera drastiquement les possibilités. Ensuite, en ville, il faut autoriser à relever la hauteur de construction pour améliorer la productivité des espaces disponibles, ce qui jouera sur les prix à la baisse à deux niveaux : d'une part par l'amortissement du foncier sur un nombre de logements plus élevés, et d'autre part par l'augmentation de l'offre qui diminuera la pression actuelle. Si au lieu de construire 7 étages, on passe à 10, ça va tout de suite changer la donne.

Et puis il faut revenir à des dispositions plus contraignantes pour le stationnement urbain, par le renchérissment du prix du stationnement horaire et la diminution du nombre de places pour les entreprises quand elles sont situées à moins de 500 m d'un arrêt de métro, de tram ou de bus à intervalle au pire de 10 min.

A+
Rémi
Rémi
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1521
Inscription: 20 Nov 2003 18:50
Localisation: Colombes

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar Didier 74 » 28 Aoû 2012 11:40

Le gouvernement vient de décider d'une baisse de 6 centimes du litre de carburant. Coût de la mesure pour l’État : 300M€. Financement de la mesure par des redéploiements budgétaires non détaillés à ce jour. L'opération va durer 3 mois.
L’État va baisser les taxes de 0,03€ et les distributeurs vont baisser les prix de 0,03€.

ledauphine.com, 28 août
Les carburants vont baisser «maintenant» de «jusqu’à 6 centimes» selon Pierre Moscovici

Les prix des carburants à la pompe vont diminuer «maintenant» «jusqu’à 6 centimes» par litre, dont 3 centimes à la charge de l’Etat et 3 centimes à celle des pétroliers, a annoncé mardi le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, à l’issue d’une réunion avec la filière.

Cette mesure «sera mise en place pour 3 mois», avant de «mettre en place un mécanisme plus pérenne» que «les consommateurs appellent de leurs vœux», a expliqué le ministre au cours d’une brève déclaration à la presse.

«Les prix baisseront jusqu’à 6 centimes à la pompe, 3 centimes pour les pétroliers et 3 centimes pour l’Etat. C’est un effort substantiel» et «concrètement, c’est un euro et demi de moins» pour un plein de 25 litres, a-t-il dit.

«Cette décision sera applicable dans les 24 heures et donc les prix à la pompe vont baisser maintenant», a ajouté le ministre, précisant que cela représenterait pour l’Etat «un effort qui sera d’environ 300 millions d’euros».

Source http://www.ledauphine.com/economie-et-f ... -moscovici
Dernière édition par Didier 74 le 28 Aoû 2012 17:57, édité 1 fois.
Didier 74
 

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar lgv2030 - eomer » 28 Aoû 2012 13:08

Rémi Wrote:Et puis il faut revenir à des dispositions plus contraignantes pour le stationnement urbain, par le renchérissment du prix du stationnement horaire et la diminution du nombre de places pour les entreprises quand elles sont situées à moins de 500 m d'un arrêt de métro, de tram ou de bus à intervalle au pire de 10 min.

Que l'on commence par stopper la construction d'immeubles de bureaux dans des zones non desservies par les transports en commun.
Et surtout, que l'on améliore les fréquences et la fiabilité de ces derniers en particulier en heures creuses.
Salutations,
Eomer pour lgv2030

http://lgv2030.free.fr La grande vitesse partout et pour tous
Avatar de l’utilisateur
lgv2030 - eomer
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1698
Inscription: 12 Oct 2003 12:48
Localisation: val de marne (94)

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar Didier 74 » 28 Aoû 2012 13:16

Sud Ouest, 27 août
La baisse de la taxe sur les carburants est "contradictoire avec le plan Montebourg"

Selon Guillaume Sainteny, une baisse de la taxe sur les carburants entrave l'essor des voitures propres

Ancien directeur des études économiques et de l'évaluation environnementale au sein du ministère de l'Environnement et du Développement durable, Guillaume Sainteny enseigne le développement durable à l'Institut d'études politiques de Paris et à l'École polytechnique. Il est l'auteur de « Plaidoyer pour l'écofiscalité » (Buchet-Chastel, 2012).

Sud Ouest. Vous donnez à voir que le prix moyen du carburant a baissé depuis les années 1960 et que la fiscalité qui lui est appliquée est stable depuis ces années-là. Comment dès lors expliquer l’extrême sensibilité de l’opinion aux prix à la pompe ?
Guillaume Sainteny. Le discours ambiant fait abstraction du fait que la hausse sur la durée n’est effective qu’en euros courants, avec l’inflation. C’est ce que ressentent les gens. Mais quand vous comptez en monnaie constante, vous vous rendez effectivement compte qu’il n’y a pas d’augmentation. Par ailleurs, depuis la première crise pétrolière en 1973, les performances énergétiques des moteurs se sont considérablement accrues. A prix égal si une automobile consomme aujourd’hui 6 l/100 km alors qu’elle consommait 12 litres il y a 20 ans, cela signifie que le coût du km parcouru a été divisé par deux. A l’inverse, cette évolution a été moins franche aux États-Unis puisque les prix des carburants y sont restés nettement plus bas. Troisième élément : le revenu moyen des Français a beaucoup augmenté depuis les années 1960. En conséquence, la part du revenu consacrée à l’achat d’un litre d’essence a diminué.

Qu’est-ce qui a changé dans les manières de se déplacer ?
Il faut avoir en tête qu’il y a une différence très importante entre les combustibles et les carburants. La directive européenne qui sert de cadre à la taxation autorise les états membres à adopter des taux de taxation plus bas pour les combustibles, parce que ceux-ci répondent à des besoins incompressibles comme le besoin de se chauffer. Il est plus complexe en revanche de cerner le besoin de se déplacer. Il y a d’une part la liberté d’aller et venir et d’autre part les déplacements contraints. Deux éléments ont bouleversé la donne par rapport à la situation des années 1960/ 1970. D’abord, le déclin de la part des transports collectifs, avec un corollaire qui est le multi-équipement, le fait de posséder deux voire trois voitures par foyer. Ensuite, l’augmentation massive des déplacements contraints. Jusqu’aux années 1970, on avait encore une France très rurale, où habitaient des gens qui se déplaçaient très peu, et une autre partie de la population qui résidait à proximité des emplois et qui se déplaçait en train et, pour la région parisienne, en métro. Depuis, la SNCF a investi massivement sur le TGV en délaissant les TER. Et les transports intra-urbains n’ont pas du tout suivi l’étalement de l’habitat, c’est vrai pour Paris et pour les autres grandes conurbations françaises. La voiture, qui restait un luxe il n’y pas longtemps – son achat était taxé à 33% de TVA il y a encore 20 ans, le taux appliqué aux produits de luxe – est devenue de plus en plus indispensable parce que les politiques du logement et des transports n’ont pas été coordonnées. Dans le gouvernement actuel, la séparation du ministère du Logement de celui de l’Ecologie, qui a conservé les transports, n’augure pas d’une meilleure coordination.

Que pensez-vous d’une baisse de la fiscalité sur les carburants ?
Cela me semble contradictoire avec le plan Montebourg de relance de l’automobile, qui a pour objet de promouvoir les véhicules efficients et les véhicules électriques et hybrides. On ne peut y arriver qu’en baissant le différentiel de prix entre ces véhicules-là et ceux qui carburent aux énergies fossiles. Si trois semaines après, vous baissez le coût des carburants fossiles, qui peut s’y retrouver ? Vous recréez un écart de prix entre les deux catégories. Soit cette absence de cohérence n’a pas été perçue lors des discussions interministérielles, soit les pouvoirs publics ont considéré qu’il fallait malgré tout faire un geste au retour des vacances, geste par ailleurs modeste. Mais cette mesure a un deuxième inconvénient : elle n’est pas socialement ciblée. Tout le monde en profite, y compris les propriétaires de Ferrari. En outre, sur le plan budgétaire cela est couteux : le plan Montebourg augmente les dépenses et la baisse de la TICPE diminue les recettes. 1 centime d’euro en moins sur le litre, c’est environ 500 millions de TICPE (taxe intérieure sur la consommation des produits pétroliers) en moins en année pleine. On ne va guère dans le bon sens par rapport aux problématiques budgétaires du pays. En outre, arrive bientôt la conférence environnementale programmée les 14 et 15 septembre. Il y a cinq tables rondes prévues, dont l’une sur « énergie-climat » et une autre sur l’éco-fiscalité. La baisse de la TICPE, trois semaines avant, est un mauvais signal.

Que faudrait-il faire ?
On ne peut pas à la fois ériger en priorité politique la « transition énergétique » et la retarder en diminuant la fiscalité des énergies fossiles. La « transition énergétique » se fera précisément par une diminution du coût des énergies renouvelables et une augmentation du coût des énergies fossiles qui rend plus rentable leur économie et leurs alternatives. La hausse du prix de l’essence oriente les efforts de recherche et développement des constructeurs vers la réduction de la consommation de carburant. C’est au bout du compte le consommateur qui en profite. Et cela nous ouvre des marchés à l’export, par exemple en Chine. La réponse à long terme, c’est la diminution des déplacements contraints, le développement des transports collectifs et une nouvelle politique de l’urbanisme avec des villes plus denses et plus mixtes, qui séparent moins les lieux de travail des lieux de résidence. Mais les retombées politiques ne sont elles aussi qu’à long terme.
Les programmes des principaux candidats à l’élection présidentielle étaient muets sur les solutions de long terme.

Elles sont tout aussi absentes du débat actuel. Qu’en pensez-vous ?
Je suis très frappé que les forces politiques ne se saisissent pas de ce sujet. La problématique de l’étalement urbain semble avoir disparu du discours politique. Les priorités en matière de logement semblent pour l’instant se limiter à la libération du foncier et à la mobilisation de nouveaux moyens financiers, notamment via le relèvement du plafond du Livret A. Mais, si ces moyens ne sont pas fléchés en priorité sur la rénovation de l’ancien, la densification de l’existant et la construction près des transports collectifs, la question de l’étalement urbain ne fera que croitre. Or, il s’agit clairement d’un développement « anti-durable » tant pour des raisons économiques (coûts des transports, des réseaux, des voiries, disparition des terres agricoles etc.), environnementales que sociales. Par exemple l’isolement des personnes âgées qui ne peuvent plus conduire ou qui ne possèdent pas de véhicule.

La fiscalité sur les carburants est selon vous une « fiscalité de rendement » qui vise à engranger des recettes avant d’orienter la consommation vers tel ou tel type de carburant. S’en servir demain pour abaisser les prix à la pompe participe-t-il de cette logique ?
Dans un sens, oui. Car si on fait baisser la fiscalité, le consommateur est incité à consommer un peu plus. Non, si l’on considère que les possibilités d’action sur la fiscalité sont relativement minimes. D’une part, la variation des taxes est nettement moindre que celle des cours du pétrole brut. Celle-ci est quasi-journalière alors que le temps requis pour une décision gouvernementale est très long. La preuve, on en parle depuis le début de l’année. Deuxièmement, les contraintes budgétaires sont fortes. Pourra-t-on aller beaucoup plus loin que 500 millions de recettes fiscales en année pleine, soit un centime d’euro de moins par litre ? Enfin, le consommateur est intéressé par le prix global au litre, pas par la part des taxes.

Quelle est l’histoire de la taxation des carburants en France ?
La TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers), maintenant TICPE, a été inventée en 1928 et c’était dès le départ un impôt de rendement à une époque ou les considérations d’environnement ne pesaient guère. A l’époque, elle n’avait aucun but incitatif. Mais on se rend compte que le prix des carburants a quand même un effet sur la consommation. A partir de 2008, la pente continue d’augmentation de la consommation de carburant s’est interrompue. Il y a un effet de ce qu’on appelle l’élasticité, c'est-à-dire la façon dont la variation d’un prix influence la demande d’un bien. A court terme, l’élasticité est faible. Si vous êtes obligés de déposer vos enfants à l’école et d’aller à votre travail en voiture, vous allez continuer. A long terme, elle est plus importante. Elle joue sur les possibilités de se relocaliser par rapport à son lieu de travail, ou encore sur les efforts de recherche et développement des constructeurs automobiles. C’est pour cela qu’il est crucial d’avoir un signal prix constant sur la durée. Le mouvement de yoyo qui consiste à baisser les prix maintenant pour les remonter ensuite n’est pas bon, ni pour les consommateurs, ni pour les constructeurs, ni pour les industriels qui cherchent à développer des énergies alternatives.

Le gouvernement allemand vient de déclarer que son rôle ne consistait pas à faire baisser le prix de l’essence. Quelle est la doctrine en vigueur en Allemagne ?
Leur politique est remarquable en matière d’éco-fiscalité. Le gouvernement Schröder (NDLR : 1998 – 2005) avait décidé d’augmenter la taxation de l’essence et du gazole de trois centimes d’euro par litre par an pendant cinq ans. C’était clairement affiché. Les consommateurs le savaient, les constructeurs aussi. Tout le monde avait ce signal en tête et a adapté son comportement sur le long terme. Le gouvernement a gagné sur les deux tableaux. Les recettes issues de la fiscalité de l’énergie ont crû de 35% entre 1998 et 2009, elles sont passées de 34 à 46 milliards d’euros alors qu’on est resté stable en France, à 24 milliards d’euros. En Allemagne, ce surplus de recettes fiscales a permis d’alléger les charges sociales sur le travail. Et la consommation finale d’énergie provenant des produits pétroliers y a diminué de 10%. Ce qui prouve bien que la fiscalité de l’énergie habilement maniée peut à la fois procurer des recettes fiscales et orienter les comportements.

Quelles incidences au final sur la société française ?
Depuis les années 1960, il n’y a pas eu d’augmentation du prix de l’énergie, en euros constants, notamment par rapport aux revenus. Mais cette augmentation a été colossale sur les prix de l’immobilier. Imaginez un seul instant que l’évolution ait été inverse : le prix de l’immobilier constant et celui des déplacements en très forte hausse. On aurait un urbanisme totalement différent. Vous auriez des villes denses, mixtes et multifonctionnelles, et beaucoup moins de besoins de déplacements contraints. Le rapport relatif des prix est donc très important. La coordination de la politique de l’urbanisme avec la politique des transports aussi.

Source http://www.sudouest.fr/2012/08/27/contr ... 2-4778.php
Didier 74
 

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar Didier 74 » 03 Sep 2012 14:02

La Dépêche du Midi a publié un dossier complet sur ce sujet le 29 août. Lire http://www.ladepeche.fr/article/2012/08 ... enant.html

Les points les plus intéressants
Jean Viard, directeur de recherche au CNRS, sociologue, politologue à Science Po Paris «L'essence, c'est le droit à la mobilité»

La question de l'essence relève-t-elle du symbole pour les Français ou du pouvoir d'achat ?

Les deux. On ne peut pas parler des Français dans leur globalité sur cette question. À Paris et dans les grandes villes, les gens ont le choix entre le vélo, le métro, le tramway et la voiture, ce qui n'est pas le cas de l'essentiel des provinciaux. Ces urbains ne sont pas scandalisés par l'augmentation du prix de l'essence parce qu'ils considèrent que sur le plan écologique, c'est bon pour la planète ; ils se situent dans une logique de choix en n'utilisant leur voiture que pour leurs loisirs. Mais pour la majorité des Français qui habitent autour des villes, l'automobile est un objet de survie quotidienne comme l'électricité et l'eau. Quand on observe la carte du vote FN, on s'aperçoit qu'elle représente un cercle de 50 kilomètres autour des villes. Il s'agit des gens qui dépensent le plus en essence car ils habitent dans des zones où le prix du terrain est moins cher, et qui se retrouvent étranglés par le coût de l'essence. Il faut donc se garder de cette idéologie médiatique parisienne et urbaine selon laquelle la hausse du prix de l'essence serait bonne pour l'écologie. Car le peuple, dans son ensemble n'a pas le choix, et quand le prix de l'essence augmente, il est étranglé.

Le débat sur l'essence traduit donc une fracture territoriale ?
Bien sûr. Mais cela montre aussi qu'il n'y a pas de bouclier sur la question de l'essence. On débat sur le fait de ne jamais couper totalement l'électricité aux gens et que l'on ait droit à une certaine quantité de cette énergie à un tarif moins élevé. Dans certaines villes, les premiers millilitres d'eau sont moins chers que les suivants. Eh bien, il faut mettre en place la même politique pour l'essence. Il faut un bouclier énergie pour tout le monde et que chacun ait droit, par exemple, à 10 000 km par an à un euro le litre d'essence, et une augmentation du prix au-delà. Il serait normal qu'il y ait un bouclier énergie commun à tous les Français.

Comment va être accueillie cette baisse de six centimes par les Français ?
Cette baisse est marginale car il est possible que les prix remontent dans une semaine. En outre, il peut y avoir entre trente centimes d'écart suivant les pompes à essence. Or dans la pratique, les gens ne changent pas de pompe. Cette baisse ne sera pas extrêmement efficace. Il manque une politique et une vraie réflexion sur le droit démocratique à la mobilité et sur sa régulation.

La voiture ne continue-t-elle pas à incarner le mythe de la liberté pour les Français ?
Oui, mais c'est moins vrai que dans les années soixante. Aujourd'hui, beaucoup de jeunes, même à la campagne, ne passent pas le permis de conduire. La symbolique de la liberté aujourd'hui, ce sont le téléphone portable et internet, et non plus la voiture. Le lien virtuel a remplacé ce lien charnel qu'était l'automobile dans la symbolique de la jeunesse. La voiture est devenue un outil tout en restant un gage de liberté individuelle. C'est pourquoi on ne la supprimera pas. C'est un objet de la liberté de mobilité du peuple. Certes, il faut tout faire pour diminuer la pollution qu'elle provoque mais pas avec des moyens pernicieux sous prétexte que les bourgeois ne sont pas concernés parce qu'ils ont les moyens de payer l'essence où qu'ils peuvent utiliser le métro puisqu'en général ils habitent en centre ville. Il faut donc faire très attention à cette fracture territoriale qui recouvre aussi une fracture sociale. Si on ne met pas en œuvre une vraie politique de l'énergie, on risque d'aller vers une révolte des provinces.

Grand Sud : comment réduire la note de carburants

Le TER
La Région Midi-Pyrénées a lancé un ambitieux Plan Rail afin de cadencer les TER entre Toulouse et les grandes villes de la région. Un investissement de 700 M€ a été engagé pour d'une part la rénovation des voies et l'achat de nouveaux autorails d'autre part. Afin d'inciter les voyageurs à prendre le train, la Région et la SNCF ont lancé le pack illimité» qui permet sur le trajet quotidien (domicile - travail ou domicile - lieu d'étude par exemple,) de bénéficier de 75% de réduction. Entre Tarbes et Toulouse, par exemple, l'abonnement TER est à 219,30€. En voiture, si on compte l'ensemble des frais (achat voiture, entretien, péage, essence…), le coût mensuel sur ce trajet peut dépasser les 2400€ !
Didier 74
 

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar Didier 74 » 03 Sep 2012 14:31

La Dépêche du Midi, 29 août
«Ces chantiers ont créé 2 000 emplois dans la région»

Frédéric Cuvilier, ministre délégué chargé des Transports

Où en est le plan de rénovation du réseau ferré en France ?
Ce grand plan de rénovation est déjà bien avancé. Nous sommes dans la trajectoire des objectifs fixés en 2008, quand l'État a signé avec RFF un contrat de performance qui s'étale jusqu'en 2015. C'est un plan de grande envergure, c'est tout simplement le rajeunissement du réseau ferré français. Cela représente 1 000 chantiers par an, et une somme de 13 milliards d'euros entre 2007 et 2015. Et c'est un effort qui va se poursuivre. Car les trains que nos concitoyens prennent pour aller au travail, au lycée ou à la fac ne doivent pas être en retard, si ce n'est carrément supprimé, parce que les infrastructures vieillissent. C'est bien la priorité du gouvernement, nous n'allons pas en rester là, mais poursuivre ces missions prioritaires.

Le plan rail de la région Midi-Pyrénées a justement une ampleur particulière ?
Oui, c'est tout simplement le plus important chantier de France pour les lignes à vocation régionale. 820 millions d'euros d'investissement, dont 415 millions d'euros pour la modernisation des voies. Vous savez que cela a servi à moderniser 500 km de voies. C'est un bel exemple de l'appui apporté par la Région, évidemment c'est important pour les usagers, mais ce sont aussi des chantiers qui ont permis de créer 2 000 emplois sur la région. C'est pourquoi je viens aujourd'hui souder le dernier rail, en gare de Saint-Sulpice-la-Pointe. C'est un geste symbolique, qui va permettre la réouverture le 3 septembre de certaines lignes ferroviaires, celle du quart nord-est, après quatre mois de travaux, marquant ainsi l'achèvement du plan rail Midi-Pyrénées.

Qu'en est-il du projet de la ligne TGV Bordeaux Toulouse ?
Évidemment le projet Bordeaux Toulouse sera étudié avec toute l'attention qu'il mérite. Néanmoins il va falloir hiérarchiser toutes les grandes promesses d'infrastructures de transport du précédent gouvernement. Des promesses qui ne sont pas financées, faites par nos prédécesseurs, moi j'appelle ça une grande loterie électorale ! Voilà ce dont nous héritons aujourd'hui. Et ce travail de hiérarchisation, c'est une commission qui va le mener, avec sérieux et réalisme. C'est un travail qui devrait pouvoir commencer avant l'automne.

Source http://www.ladepeche.fr/article/2012/08 ... egion.html
Didier 74
 

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar lgv2030 - eomer » 04 Sep 2012 8:29

Article interessant du "Moniteur", reprenant les propositions de la FNAUT
http://www.lemoniteur.fr/147-transport- ... s-inutiles

Rappelons que le président de la FNAUT, Jean Silvardière, est l'un des plus influant conseiller du Ministre des Transports dans le cadre de la hiérarchisation des projets. Cependant, certaines prises de positions méritent commentaires

FNAUT Wrote:Canal Seine Nord:
«Ce canal aurait davantage contribué à concurrencer le port du Havre, en plaçant l’Ile-de-France dans la zone d’influence des ports belges et néerlandais, qu’à transférer du trafic de la route sur la voie d’eau »,

D'accord avec la FNAUT: en France, on a l'art de se tirer des balles dans le pied. On ne va quand même pas favoriser Anvers et Rotterdam au détriment du Havre.

FNAUT Wrote: le canal Saône-Rhin/Moselle, que la Fnaut considère comme« un projet véritablement pharaonique, qui ne procède que des fantasmes de ses promoteurs »

Je suis d'accord aussi sur ce point mais je m'etonne qu'un projet, que je croyais abandonné depuis belle-lurette, fasse encore l'objet de discutions. Visiblement, certains sont payés à travailler sur des projets inutiles.

FNAUT Wrote:éroport de Notre-Dame-des-Landes, « parfaitement inutile, selon elle, et destructeur d’un terroir périurbain précieux, auquel, de manière incompréhensible, la ministre de l’Ecologie vient d’apporter son soutien car il répondrait à un besoin qu’elle n’a d’ailleurs pas précisé »

PAs d'accord avec la FNAUT: il ne s'agit pas de construire un nouvel aéroport mais de déplacer une plate forme mal positionnée qui sera rendue à lma nature. On est donc davantage dans une opposition "Nature vs Agriculture" qui commence à prendre de l'ampleur dans ce pays. Or, ce ne sont pas les grandes infrastructures de transports qui menacent les terres agricoles mais la rurbanisation.

FNAUT Wrote: les autoroutes « qui traverseraient des territoires fragiles et ne feraient que stimuler le trafic routier source de nuisances et de gaspillage d’énergie, en particulier l’A831 Fontenay-le-Comte – Rochefort, qui menace le Marais poitevin ; l’A45, deuxième autoroute Lyon – Saint-Etienne, qui traverserait les Monts du Lyonnais, et la NLR, Nouvelle Route du Littoral, qui saccagerait le littoral nord-ouest de l’Ile de la Réunion ; l’abandon du Grand contournement autoroutier de Strasbourg ne doit pas rester une décision isolée » ;

D'accord pour l'A831 et l'A45 (inutile d'épiloguer, vous connaissez ma position) mais certainement pas pour le GCOS. La NLR n'est peut être pas nécessaire mais à condition de trouver un transport de substitution: où en est le tramway ?

FNAUT Wrote:la ligne à grande vitesse Poitiers-Limoges, que la Fnaut estime coûteuse et mal conçue et qui assècherait la ligne classique ; elle lui préfère une desserte TGV de Limoges à partir de la future ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Lyon.

D'accord sur ces points: à part le duo infernal Claeys-Rodet, il y a consensus pour dire que le projet actuel est mal concu et doit être abandonné au profit d'un liaison POCL-POLT. Mais il ne faudrait pas l'abandonner totalement: dans le cadre de la transversalité, une liaison Limoges-SEA est pertinente. Je préconise donc de reprendre les proposition figurant dans le cahier d'acteur de l'association Altro.
Salutations,
Eomer pour lgv2030

http://lgv2030.free.fr La grande vitesse partout et pour tous
Avatar de l’utilisateur
lgv2030 - eomer
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1698
Inscription: 12 Oct 2003 12:48
Localisation: val de marne (94)

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar JiBOM » 04 Sep 2012 15:48

lgv2030 - eomer Wrote:
FNAUT Wrote:Aéroport de Notre-Dame-des-Landes, « parfaitement inutile, selon elle, et destructeur d’un terroir périurbain précieux, auquel, de manière incompréhensible, la ministre de l’Ecologie vient d’apporter son soutien car il répondrait à un besoin qu’elle n’a d’ailleurs pas précisé »

PAs d'accord avec la FNAUT: il ne s'agit pas de construire un nouvel aéroport mais de déplacer une plate forme mal positionnée qui sera rendue à la nature. On est donc davantage dans une opposition "Nature vs Agriculture" qui commence à prendre de l'ampleur dans ce pays. Or, ce ne sont pas les grandes infrastructures de transports qui menacent les terres agricoles mais la rurbanisation.

En tout état de cause, même un "simple" transfert n'est pas neutre sur le plan environnemental. En outre, ce projet ne trouve-t-il pas sa logique dans le développement futur de l'offre aérienne ? Cela me semble bien hasardeux dans un contexte prévisible de famine énergétique, à plus forte raison en matière d'hydrocarbures. L'emplacement à Notre-Dame-des-Landes a néanmoins le mérite de pouvoir être directement desservie par une future LGV. Mais en attendant, la route saura faire aussi bien qu'aujourd'hui. Alors... les économies et l'écologie ne risquent pas d'être pour tout de suite !

lgv2030 - eomer Wrote:
FNAUT Wrote: les autoroutes « qui traverseraient des territoires fragiles et ne feraient que stimuler le trafic routier source de nuisances et de gaspillage d’énergie, en particulier l’A831 Fontenay-le-Comte – Rochefort, qui menace le Marais poitevin ; l’A45, deuxième autoroute Lyon – Saint-Etienne, qui traverserait les Monts du Lyonnais, et la NLR, Nouvelle Route du Littoral, qui saccagerait le littoral nord-ouest de l’Ile de la Réunion ; l’abandon du Grand contournement autoroutier de Strasbourg ne doit pas rester une décision isolée » ;

D'accord pour l'A831 et l'A45 (inutile d'épiloguer, vous connaissez ma position) mais certainement pas pour le GCOS. La NLR n'est peut être pas nécessaire mais à condition de trouver un transport de substitution: où en est le tramway ?

Aux dernières nouvelles, le tramway (voire le tram-train) a été enterré par la NRL par un judicieux basculement de crédits (http://carfree.free.fr/index.php/2011/0 ... s-et-lump/). Avec cette politique, je pense que St Denis devra trouver quelques milliards supplémentaires pour construire rocades et pénétrantes autoroutières qui, elles-mêmes, obligeront les élus suivants à rajouter des voies et autres échangeurs... à moins qu'un jour, certains se décident à engager une politique intelligente d'aménagement du territoire incluant le développement des transports collectifs et un urbanisme favorisant la proximité et la mixité des activités.

lgv2030 - eomer Wrote:
FNAUT Wrote:la ligne à grande vitesse Poitiers-Limoges, que la Fnaut estime coûteuse et mal conçue et qui assècherait la ligne classique ; elle lui préfère une desserte TGV de Limoges à partir de la future ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Lyon.

D'accord sur ces points: à part le duo infernal Claeys-Rodet, il y a consensus pour dire que le projet actuel est mal concu et doit être abandonné au profit d'un liaison POCL-POLT. Mais il ne faudrait pas l'abandonner totalement: dans le cadre de la transversalité, une liaison Limoges-SEA est pertinente. Je préconise donc de reprendre les proposition figurant dans le cahier d'acteur de l'association Altro.

C'est à dire ? Une ligne droite Limoges - Ruffec ? C'est aussi ma préférence, cette version se situant nettement dans la transversalité et générant des économies d'infrastructures comparée à une solution consistant à relier indépendamment Poitiers et Angoulême à Limoges. Mais il faut l'inscrire clairement et ostensiblement dans un projet géographiquement plus large - genre Bordeaux-Lyon - , même si le coût ainsi affiché risque de piquer un peu les yeux (bien que partiellement réduit par SEA et POCL) !
Dernière édition par JiBOM le 04 Sep 2012 15:56, édité 1 fois.
JiBOM
Rang : Passéoz 3 Jours
Rang : Passéoz 3 Jours
 
Messages: 419
Inscription: 28 Nov 2010 13:47
Localisation: Entre Paris et l'Aveyron

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar Aig » 04 Sep 2012 15:49

lgv2030 - eomer Wrote: La NLR n'est peut être pas nécessaire mais à condition de trouver un transport de substitution: où en est le tramway ?

Le projet de tramway à la Réunion est abandonné depuis les dernières élections régionales. Ce qui fait fantasmer les nouveaux élus est hélas le tout voiture.

A+
Aig
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 2211
Inscription: 02 Fév 2005 22:17

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar Aig » 05 Sep 2012 9:51

Bonjour,

moi, ministre des transports, je demanderais à M. Pepy de recentrer l'activité du groupe SNCF sur le transport ferroviaire en lui demandant de faire du transport ferroviaire de qualité et au coût le moins élevé possivle. Je lui demanderais de revendre les filiales de transport routier du groupe et lui demanderais de ranger ses Idbus parce que le transport par camion et bus, d'autres savent faire sans que cela nécessite de recourir au génie des grands dirigeants de la SNCF.
Moi, ministre des transport, je rappellerais à M. Pépy qu'il n'est ni conseiller du ministre ni décideur d'une AOT et qu'on ne lui demande pas son avis sur les lignes qu'il faut fermer ou sur les relations ferroviaires qu'il faut remplacer par des relations routières. Bien d'autres personnes aussi "bien intentionnées" ne se privent pas de donner un avis sur ce sujet et là encore, on n'a pas besoin de son génie.
Moi, ministre des transport, je dirais à M. Pépy qu'il peut se plaindre de ses concurrents actuels ou futurs s'ils mettent en cause la sécurité du chemin de fer mais que, pour le reste, il a carte blanche pour modifier l'organisation du travail à l'intérieur de la SNCF pour mettre son entreprise sur un pied d'égalité avec les concurrents et que, s'il ne le fait pas, il a juste le droit de la fermer à propos de l'iniquité de la concurrence actuelle ou à venir.
Moi, ministre des transport, je demanderais à M. Pépy de transformer le site internet actuel d'information et de ventes des billets, qui est confus et peu performant, sur le modèle du site des chemins de fer suisses et j'expliquerais à M. Pépy que ce n'est pas parce que beaucoup de personnes l'utilisent que le site de la SNCF est satisfaisant.
Moi, ministre des transport, je dirais à M. Pépy, que je veux bien remettre l'infrastructure dans le giron de la SNCF s'il obeit aux injonctions ci-dessus. Mais s'il ne le fait pas, je lui dirais que je ne vois pas l'intérêt de confier l'infrastructure ferroviaire à un groupe qui, pour améliorer sa situation financière, n'a qu'une idée en tête : transférer la plus grande part possible de son activité de transport du rail vers la route, comme elle l'a déjà fait à grande échelle pour les marchandises, et que dans ces conditions, autant filer le bébé à RFF, qui ne fera pas beaucoup mieux mais certainement pas pire.

Vous allez me dire que je ne suis pas ministre des transport (d'où l'emploi du conditionnel et non du futur, à l'inverse d'un tribun connu) et que je ne le serai sans doute jamais. Pas faux ...

A+
Aig
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 2211
Inscription: 02 Fév 2005 22:17

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar Chocolatsuisse » 05 Sep 2012 10:31

Et visiblement heureusement !!!
Tous en tram !
Avatar de l’utilisateur
Chocolatsuisse
Rang : Passéoz 3 Jours
Rang : Passéoz 3 Jours
 
Messages: 146
Inscription: 29 Déc 2006 11:44
Localisation: Marseille

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar Aig » 05 Sep 2012 11:29

Chocolatsuisse Wrote:Et visiblement heureusement !!!

Pépy, tu es démasqué !
Aig
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 2211
Inscription: 02 Fév 2005 22:17

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar Didier 74 » 10 Sep 2012 18:06

mobilicites.com, 9 septembre
Le gouvernement promet de lancer "assez rapidement" le 3e appel à projets de transport en site propre

Ce sera fin 2012 ou début 2013, a promis Frédéric Cuvillier aux élus du Groupement des autorités responsables de transport (Gart) menés par le maire de Strasbourg Roland Ries, venus rencontrer le ministre des Transports le 6 septembre. Entre 400 et 450 millions d'euros seraient dégagés pour aider une quarantaine de projets de transport en site propre, dont des téléphériques urbains. De son côté, Jean-Marc Ayrault annonce un plan d'urgence pour Marseille avec des aides pour les transports.

Roland Ries, chef de file du Groupement des autorités responsables de transport (Gart), est sorti plutôt confiant de son entretien le 6 septembre au soir avec Frédéric Cuvillier, le ministre délégué aux Transports. Le sénateur-maire PS de Strasbourg, conseiller transport de François Hollande pendant la campagne électorale, était accompagné des plusieurs autres élus du Gart pour obtenir des réponses du gouvernement sur plusieurs dossiers en suspens.

Notamment sur la suite des subventions inscrites au Grenelle de l'environnement pour des projets de transports collectifs en site propre (TCSP). Mais aussi sur le Plan de mobilisation des transports en Ile-de-de-France, et sur l'élargissement des compétences des autorités organisatrices de transport à l'ensemble des mobilités, y compris le stationnement.

Le président du Gart qui revendique depuis 2011 un troisième appel à projets TCSP retoqué par l'ancien gouvernement, a trouvé l'oreille plus conciliante du nouveau locataire de l'Hôtel de Roquelaure : l'enveloppe serait de "entre 400 et 450 millions d'euros pour subventionner la quarantaine de projets recensés par le Gart", confie Roland Ries. C'était l'une des promesses électorales de François Hollande.
En juin 2012 déjà, l'éphémère ministre de l’Écologie, Nicole Bricq, avait donné le feu vert d'un 3e appel à projets lors de sa visite au Salon européen de la mobilité, porte de Versailles à Paris.
Juste avant sa visite à Marselle lundi 10 septembre, le premier ministre a par ailleurs annoncé des actions en faveur des transports dans le cadre un plan de l'Etat.

Téléphériques urbains
Pour rappel, les deux premiers ont déjà permis de suvbventionner plus d'une centaine de métros, tramways, bus à haut niveau de service, navettes martimes ou pôles d'echange multimodaux dans presque autant de villes françaises. Soit 1,4 milliard d'euros de subventions dégagées par le précédent gouvernement.
Au total, le Grenelle prévoit 2,5 milliards d'euros à l'horizon 2020 pour financer des systèmes de TCSP dans le but de favoriser le report modal, c'est-à-dire le transfert de l'usage de la voiture vers les transports collectifs. Mais avec les restrictions budgétaires, une certaine incertitude régnait sur ce nouvel engagement de part de l’État. Frédéric Cuvillier a visiblement levé les doutes, et les projets de transport par câbles feront partie du lot. Une dizaine de villes dont Toulouse, Grenoble ou Brest ont des projets de téléphériques dans les cartons.

Deuxième sujet évoqué lors de cette rencontre, la décentralisation et la dépénalisation du stationnement payant de surface. Le sujet agace beaucoup Bercy qui voit d'un mauvais œil la "fuite" des recettes des amendes de stationnement vers les caisses des collectivités locales. Revendiquant le statut d'autorités organisatrices de la mobilité durable (AOMD), elles auraient alors la compétence du stationnement considéré comme un maillon de la chaîne des déplacements. Ces AOMD fixeraient le niveau des amendes et utiliseraient les recettes du stationnement pour développer leurs transports publics.
"Ça fait 15 ans que le sujet est bloqué, Dominique Bussereau (secrétaire d’État aux Transports de 2007 à 2010) a commandé un rapport au sénateur-maire UMP de Cagnes-sur-Mer, Louis Nègre. Remis fin 2011, il a été enterré avant la présidentielle.
"Frédéric Cuvillier a reconnu la grande opacité de ce dossier et nous a promis de tenter de faire la lumière sur l'origine des blocages", rapporte Roland Ries. Le dossier sera étudié dans le cadre du projet de loi de Marylise Lebranchu sur la décentralisation, acte 3.

Troisième demande adressée par les élus au gouvernement, les engagements financiers de l’État pour le plan de mobilisation des transports d'Ile-de-France (la Région et l’État se sont engagés à débloquer respectivement 1,66 et 1,08 milliard d'euros), l'affectation d'une partie des recettes fiscales de la Société du Grand Paris (SGP) aux transports publics urbains, notamment celles tirées de la redevance pour la création de bureaux et de la taxe sur les bureaux.

Un nouveau rendez-vous entre le Gart et le ministre est fixé pour aborder le sujet le plus épineux, la réforme du système ferroviaire et le statut des cheminots. "Ce sera pour fin octobre, quand le gouvernement aura avancer sur le dossier en vue du projet de loi", confime Roland Ries qui se dit favorable au modèle à l'allemande selon lequel le gestionnaire des infrastructures et l'exploitant commercial des trains sont intégrés au sein d'une holding. Une position qui ne fait pas forcément l'unanimité parmi les élus du Gart.

Jean-Marc Ayrault au chevet de Marseille
Avant sa visite aujourd'hui dans la cité phocéenne frappée par les règlements de comptes et les inégalités sociales, le premier ministre a annoncé l'aide de l’État pour améliorer les transports collectifs de la ville :
- extension de la lgne 2 du tramway entre la Canebière et la Castellane en 2014
- création de trois lignes de bus à haut niveau de service (BHNS) pour desservir l'université de Luminy (2014), Capitaine Sèze-Saint-Antoine dans les quartiers nord (2014), et Château-Gombert-Saint Jérôme.
"D'autres projets pourront être étudiés dans le cadre du futur appel à projets TCSP", indique un communiqué du ministère des Transports daté du 7 septembre.

Parmi les projets candidats à ce 3e appel à projets, Marseille a un programme d'amélioration de 11 lignes de BHNS.

Source http://www.mobilicites.com/fr_actualite ... _2029.html
Didier 74
 

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar secteurPublic » 18 Sep 2012 11:56

@eomer, Jibom, sur les priorités de la FNAUT

-aeroport NDDL
eomer Wrote:PAs d'accord avec la FNAUT: il ne s'agit pas de construire un nouvel aéroport mais de déplacer une plate forme mal positionnée qui sera rendue à la nature. On est donc davantage dans une opposition "Nature vs Agriculture" qui commence à prendre de l'ampleur dans ce pays. Or, ce ne sont pas les grandes infrastructures de transports qui menacent les terres agricoles mais la rurbanisation.

tu pourrais même rajouter que cela devrait aussi réduire la voilure d'autres aéroport comme Rennes, Angers, en Bretagne etc...
Ce qui est pas plus mal, si au lieu de 4 Nantes-Lyon et 2 Rennes-Lyon, il y a 5 NDDL-Lyon, on a au final supprimer un avion tout en offrant un service meilleur à l'aeroport restant...
qui au demeurant sera plus accessible en mode propre.
Car n'oublions pas que ce qui vient avec cet aéroport, c'est une Ligne Nouvelle Nantes NDDL Rennes, ce qui est très positif pour les déplacement intercités et dans le cadre de prolongements de desserte existante (des Bordeaux Nantes peuvent devenir des Bordeaux Rennes, des futurs Limoges Poitiers Nantes, des Limoges Rennes, de même que la desserte TGV intersecteur sur Rennes et Nantes qui pourrait se faire en une seule rame TGV et donc offrir des fréquences supplémentaires (2 Nantes-Rennes-BPL-Lyon (ou Rennes-Nantes-POCL-Lyon)au lieu d'un Nantes-Lyon et d'un Rennes Lyon qui font du coupe accroche), les couts d'exploitation seraient alors réduits et ne s'appuyant pas seulement sur les usagers se déplaçant entre les 2 villes. C'est aussi positif sur Rennes Quimper (et donc Paris Quimper) et Quimper Nantes

-Poitiers-Limoges
eomer Wrote:D'accord sur ces points: à part le duo infernal Claeys-Rodet, il y a consensus pour dire que le projet actuel est mal concu et doit être abandonné au profit d'un liaison POCL-POLT. Mais il ne faudrait pas l'abandonner totalement: dans le cadre de la transversalité, une liaison Limoges-SEA est pertinente

A plus long terme, gardons en effectivement la possibilité en prenant les mesures conservatoires vers Ruffec.
Mais la transversalité Bordeaux Lyon ne doit pas attendre. Par SPDC et Bourges à l'horizon de réalisation de POCL, ainsi que par Perigueux et Limoges en électrifiant les lignes classique (puis par Chateauroux et Bourges avec POCL médian, ainsi que par Montluçon). Poitiers Limoges peut continuer à se faire sur ligne classique, y compris vers La Rochelle ou Nantes Rennes
A plus long terme et si le trafic le justifie (ou si la réalisation du projet engendrait un tel trafic...), il faudrait relier SEA vers Ruffec à POCL vers Chateauroux en passant par Limoges (avec un trafic radial qui aurait alors toujours interêt à passer par Bourges et non Poitiers).... et à très très très long terme peut-être traverser le massif central : mais il ne faut pas attendre ça pour avoir des TGV Bordeaux Lyon "efficace" (ie plus rapide que via Toulouse)
secteurPublic
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1075
Inscription: 05 Juil 2011 8:55
Localisation: Antibes

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar dyonisos » 18 Sep 2012 13:13

Pour mettre mon grain de sel, je suis plus favorable à très moyen terme à du Limoges - Nantes via Vierzon, en s'arrêtant à Tours-Saint-Pierre-dC, itinéraire autrement moins cher à subventionner pour une petite région comme le Limousin. Beaucoup de temps gagné via Poitiers serait perdu dans un rebroussement obligatoire à Tours.

Et pour ce qui est de l'aérien "réduire la voilure d'Angers-Marcé", cela signifie concrètement sa fermeture à l'aviation commerciale, tellement sa fréquentation est déjà symbolique; et un "avion de moins" en Bretagne-PdlL, ouais, ça ne doit pas payer le différentiel socio-éco d'une LGV neuve, d'autant que ces transferts train-aéroports n'ont pas jusqu'à présent fait le beurre de Lyon-Satolas, même avec Marseille à une heure et sans les déplacements en taxis ou bus de Marignane.
LE TRAIN Voyage en TALGO en France, C'est possible...
Avatar de l’utilisateur
dyonisos
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1934
Inscription: 16 Oct 2008 19:37
Localisation: saint-denis-lès-martel 46, Dernière gare des trains de nuit pour paris du sud de l'auvergne

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar secteurPublic » 18 Sep 2012 13:45

oui on peut commencer dans l'immédiat par Limoges Nantes via Vierzon... en attendant la rouverture de Poitiers-Nantes... c'était cela que je sous entendais en parlant de Limoges-Poitiers-Nantes-Rennes sur ligne classique.
De même qu'il existe une transversale tout électrique de Nantes à Clermont, à quand des intercités ?

oui fermer Angers Marcé à l'aviation commerciale, c'était le sous entendu... de même que pour Rennes, même s'il y a plus de vols, on doit pouvoir faire entendre raison à ses usagers que pouvoir se rendre rapidement à NDDL revient au même (mais c'est vrai que l'aéroport de Rennes-St Jacques de la Lande ne souffre pas de difficulté d'accès), je pense qu'on gagnera plus qu'un vol. Alors certes, il se créera peut-être d'autre moyen courriers vers l'Europe... mais probablement sur des distances où le fer est difficilement concurrentiel, et dans ce cas, ce sont peut-être des acheminements vers les aéroports parisiens qui sont économisés et peut-être certains vols au départ de Paris.
Est-ce que les "dégats environnementaux" NDDL+LGV sont inférieure au gain du à un moindre trafic aérien (disons un trafic aérien plus rationnel). Je n'en sais rien, mais il faut aussi voir que les gains de la LGV ne se limite pas à amener les Rennais ou Nantais à leur aéroport NDDL (alors qu'ils le font essentiellement en voiture aujourd'hui), ni aux déplacements entre Nantes et Rennes, mais aussi à mutualiser les besoins de Rennes et Nantes sur les "longues distances ferroviaires", donc augmenter les fréquence et dynamiser la fréquentation.

On m'aurait dit il y a 5 ans que j'en arriverais à défendre un aéroport, je ne l'aurais pas cru. Mais je dois dire que celui-là me parait une belle opportunité, même sous l'angle écologique.
secteurPublic
Rang : Passéoz Mensuel
Rang : Passéoz Mensuel
 
Messages: 1075
Inscription: 05 Juil 2011 8:55
Localisation: Antibes

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar JiBOM » 18 Sep 2012 14:05

dyonisos Wrote:Pour mettre mon grain de sel, je suis plus favorable à très moyen terme à du Limoges - Nantes via Vierzon, en s'arrêtant à Tours-Saint-Pierre-dC, itinéraire autrement moins cher à subventionner pour une petite région comme le Limousin. Beaucoup de temps gagné via Poitiers serait perdu dans un rebroussement obligatoire à Tours.


J'ai fait un petit calcul de coin de table en prenant les meilleurs temps actuels :
Limoges - Vierzon : 1h32
attente à Vierzon : 2 mn
Vierzon - St Pierre-des-Corps : 1h12
Total Limoges - St Pierre direct via Vierzon = 2h46

Limoges - Poitiers: 1h45
attente à Poitiers : 2 mn
Poitiers - St Pierre-des-Corps : 38 mn
Total Limoges - St Pierre direct via Poitiers = 2h25

On obtient un différentiel de 21 mn. Combien couterait un rebroussement à St Pierre ou à Tours ? 10 mn ? Si c'est le cas, le passage par Poitiers restera avantageux mais de peu, il faut le reconnaitre.
En somme, je pense que ce qui serait le plus déterminant dans le choix du passage d'un Nantes - Limoges par Poitiers ou Vierzon, c'est la qualité de l'infrastructure (une ou deux voies, électrification ou non), l'intérêt socio-économique des dessertes et, pourquoi pas, les éventuels inconvénients (de tout ordre) d'un rebroussement à Tours ou St Pierre.
Le passage par Vierzon pourrait donc être plus facile ou plus intéressant. Mais en cas de quasi-égalité, pourquoi ne pas alterner ?
JiBOM
Rang : Passéoz 3 Jours
Rang : Passéoz 3 Jours
 
Messages: 419
Inscription: 28 Nov 2010 13:47
Localisation: Entre Paris et l'Aveyron

Re: [Politique] Gouvernement Ayrault : Frédéric Cuvillier chargé des transports

Messagepar JiBOM » 18 Sep 2012 14:18

secteurPublic Wrote:On m'aurait dit il y a 5 ans que j'en arriverais à défendre un aéroport, je ne l'aurais pas cru. Mais je dois dire que celui-là me parait une belle opportunité, même sous l'angle écologique.


J'en conviens, tes arguments sont très recevables. Étant entendu que la création de l'aéroport de NDDL s'accompagne d'une bonne mise en réseau ferroviaire et d'un regroupement des vols vers ledit aéroport permettant à la fois une diminution globale des rotations aériennes et une rentabilité accrue de l'intermodalité.

Concernant l'aspect écologique à court ou long terme, je suis incapable de donner un résultat chiffré.
JiBOM
Rang : Passéoz 3 Jours
Rang : Passéoz 3 Jours
 
Messages: 419
Inscription: 28 Nov 2010 13:47
Localisation: Entre Paris et l'Aveyron

PrécédenteSuivante

Retourner vers Forum Transport Ferroviaire

Qui est en ligne

Utilisateurs enregistrés: Bing [Bot], Google [Bot], Momox de Morteau


Lineoz.net Tous Droits Réservés 2001-2008 :: Création & DeSiGn by ArNaUd OUDARD
Ce site est enregistré à la CNIL sous le numéro 1072137 conformément à l'article 16 de la Loi Informatique et Liberté du 6 janvier 1978

Sites partenaires : Grenoble Snotag | Nancy blogOstan | Angers SnoIrigo | Clermont Ferrand TransClermont | Valence SnoCtav | Marseille Marseille-Transports.com | Dijon SnoDivia