A la découverte des Cévennes en train
De Nîmes à Clermont-Ferrand et Mende, la ligne de chemin de fer révèle un Languedoc montagnard splendide, aérien et secret.
Les ingénieurs du XIXe siècle l’ont tracée au long de la médiévale Voie Régordane, qui reliait le nord-ouest de la France à Saint-Gilles par le balcon oriental du Massif Central. La ligne ferroviaire "des Cévennes", qui relie Nîmes à Mende et Clermont-Ferrand, trop souvent ignorée, fait sans aucun doute partie des plus belles pièces du patrimoine ferroviaire européen. Elle est de ces lignes régionales qui non seulement amènent le voyageur dans des lieux sauvages et grandioses mais peuvent constituer en elles-mêmes le but d’un voyage.
Depuis Nîmes, elle rejoint Alès avant de s’enfoncer dans les Cévennes, par un tracé singulièrement tourmenté. Jusqu’à Chamborigaud, son parcours est jonché des souvenirs de l’industrie pour laquelle elle fut créée : les mines de charbon. L’œil attentif du voyageur distingue à Tamaris, Malbosc, La Grand-Combe ou La Levade les emprises et quelques restes d’architectures, mangées de végétation, de ce qui fut une activité flamboyante.
Juste avant la Grand-Combe, le train contourne un ancien terril qui impose à la voie la courbe la plus serrée de tout le réseau français parcouru par un train Grandes Lignes... À Saint-Cécile d’Andorge, on aperçoit le beau viaduc courbe, en maçonnerie, de l’ancien chemin de fer à voie métrique départemental de Lozère, qui courait jusqu’à Florac et aurait pu être un autre bijou touristique si la furie des suppressions de lignes des années soixante l’avait épargné.
Après avoir longé le Gardon, dans l’intimité des pins, des châtaigniers et des luisants schistes cévenols, voici que s’engage un corps à corps sans pitié entre le train et la montagne. La ligne va sauter, de tunnel en viaduc, d’une vallée à l’autre au pied du mont Lozère. Le plus magnifique ouvrage d’art, en courbe de 200 m de rayon, est le viaduc de Chamborigaud, long de 384 mètres et haut de plus de 46, qui enjambe la vallée du Luech de ses 29 arches de pierres. La rampe amène à Génolhac, d’où l’on peut gravir le Lozère, puis, au milieu de forêts dont les essences deviennent plus nordiques, à Villefort.
De là, à peine reparti, le train franchit le somptueux lac de barrage sur le Chassezac qui baigne en aval la Cévenne ardéchoise, puis s’élève vers les hauts plateaux granitiques. Il passe Prévenchères et son église du XIIe siècle sans s’arrêter puis, dans un déploiement de genêts, de fougères et de bois, se hisse au faîte du parcours, à La Bastide-Saint-Laurent les Bains (1 100 m).
De là certains trains poursuivent vers Mende par de somptueux hauts plateaux, culminant à 1 215 m sur la plaine de Montbel. D’autres dévalent jusqu’à Clermont-Ferrand par Langogne et son vaste lac de Naussac, sur un parcours au long de l’Allier que même la route n’a jamais osé, entre Auvergne et Velay.
Les communes desservies sont dotées d’hôtelleries accueillantes. L’été en ces contrées est léger et frais. La ligne des Cévennes est au cœur du Languedoc le plus élevé et secret.
LES HORAIRES : ON A LE CHOIXAu départ de Montpellier, Nîmes et Alès, la ligne des Cévennes offre un beau choix de trains jusqu’à La Bastide (6 allers-retours par jour) puis Mende (5 A-R), plus limité au-delà vers Clermont (3 A-R). L’aller-retour est possible dans la journée avec les horaires de matinée et soirée suivants : Montpellier-La Bastide 6 h 43- 9 h 19, ou 7 h 19 - 9 h 57, retour La Bastide- Montpellier 18 h 19-20 h 50 ou 20 h 22- 22 h 50, laissant de huit à onze heures à destination. Consulter les fiches horaires TER de la SNCF.
Sur internet :
- ter-sncf.com
- cevennes-montlozère.com
- genolhac30.free.fr
- espace-cevennes.com
- notredamedesneiges.com
), j'ai toujours considéré (jusqu'aux récents ralentissements) qu'il fallait le même temps entre Paris et Clermont qu'entre Clermont et Nîmes. Par ailleurs, pour aller à Marseille, je préférerais une bonne correspondance à Nîmes que l'attente de 20 mn au moins dans cette gare pour rebroussement et changement de loc (du diesel à l'électrique), et j'aimerais bien une liaison directe TER vers Montpellier (alors qu'elle existe sur le trajet inverse l'A.M. 
