Défense du Cévenol : une réunion houleuse à Langeac
Le Cévenol relie Clermont à Marseille une fois par jour, en passant par Langeac.
Lors du débat sur l’avenir de la ligne des Cévennes, vendredi, les représentants de la SNCF ont laissé entendre que le Cévenol ne desservirait plus Marseille après 2012
La table ronde était attendue de longue date. Elle a réuni, vendredi, au Centre culturel de Langeac, les membres de l’association pour la défense du Cévenol, mais aussi, pour la première fois, des représentants de la SNCF et du Réseau ferré de France (RFF). C’est dans une ambiance un peu tendue que ces représentants ont annoncé que la ligne des Cévennes ne devrait plus rallier directement Marseille à partir de 2013.
En cause, la mise en service du TGV Rhin-Rhône, qui desservira la gare de Marseille Saint-Charles : « Il n’y aura alors plus de place pour accueillir le Cévenol en gare de Marseille », assure Olivier Guyomarch, directeur commercial à la SNCF. « Le Cévenol circulera jusqu’à Marseille jusqu’en 2012, avec les mêmes voitures », poursuit Lilian Carle, responsable de l’Agence Auvergne pour RFF.
Dans la salle, c’est l’incompréhension. « La SNCF doit faire une demande à RFF pour le prolongement de la liaison entre Nîmes et Marseille après 2012, explique Emmanuel André, membre de l’Association de défense du Cévenol. Mais elle tarde à faire cette demande… » L’incompréhension gagne aussi les élus. Luc Bourduge, vice-président de la Région en charge des Transports, trouve « bizarre » de s’arrêter à Nîmes, puisque c’est « entre Nîmes et Marseille que la ligne est la plus utilisée ». Guy Malaval, le maire de Langogne, craint qu’à force de raboter la ligne, « on finisse par se retrouver avec un TER qui ne ferait plus que Langeac-Langogne ».
Pour Xavier Bousset, cheminot et militant CGT, « la SNCF s’est débarrassée de cette ligne. Elle préfère faire transiter les voyageurs par Lyon, quitte à leur faire payer le double. A Marseille, personne ne connaît le Cévenol ». Guy Vissac, conseiller général du canton de Langeac, dénonce une certaine désinformation : « Quand on est à Marseille et qu’on veut aller à Clermont, on nous fait quasi systématiquement passer par Lyon. » Une mauvaise mise en valeur du train à laquelle Alain Pontoise, directeur délégué des TER en Auvergne, promet de répondre avec des promotions commerciales et des actions de communication qui devraient faire connaître et rengorger la ligne.
Car depuis 2008, les nombreux ralentissements du Cévenol, notamment sur le trajet Langeac-Langogne, lui ont fait perdre beaucoup d’usagers. Alors qu’il fallait 4h25 au train en 1972 pour faire Clermont-Marseille, il met aujourd’hui 5h45. « Le réseau est vétuste et dangereux sur certaines portions, commente Lilian Carle. Nous avons lancé un vaste programme de remise à niveau, avec des travaux comme ceux d’Issoire-Arvant. Mais ils ne lèveront pas tous les ralentissements. Entre Langeac et Langogne, il faut refaire en profondeur la voie, ce qui veut dire un arrêt de la ligne en plusieurs points. Il faut accepter qu’il y ait de gros travaux et que la ligne soit coupée pour venir à bout des ralentissements. »