par Tchouks » 06 Sep 2018 19:54
Bonsoir,
Les réactions ci-dessus, en deux groupes diamétralement opposés, sont éloquentes !
Je rejoins totalement le fait que rationnaliser pour diminuer les coûts d'exploitation, quitte à investir un peu, est une gestion saine et durable. N'importe quelle entreprise qui n'est pas sur un marché aveuglant où l'argent coule à flot sans (presque) rien faire, sait et applique cela. Je le vis tous les jours professionnellement.
Donc oui, garder deux voies pour moins de 20 trains par jour (10 par sens donc par voie) est un non-sens économique. Et à fortiori à moins de 10. Même sans équipements abondants (BAL, évitements rapprochés voire dynamiques accessibles à VL par exemple), on peut passer sans grande difficultés ni contraintes une trentaine de train par jour.
Quant aux navettes, regardez ce qui a été fait sur le Blanc-Argent : deux demi-lignes exploitées en navette, donc une signalisation réduite à la portion congrue et seulement deux engins nécessaires en roulement, là où il en fallait quatre auparavant.
En ce sens, le choix de RFF (à l'époque) de maintenir deux voies de Montchanin à Paray et Digoin d'une part, de Merrey à Vittel d'autre part, lors du RVB, est plus que discutable. Aujourd'hui, les deux voies sont neuves et la signalisation est moderne, donc l'intérêt d'une mise à voie unique n'est plus immédiat. Mais tout de même, quel gâchis…
Dol - Avranches est en revanche un bon exemple de raison, même si avec 6 trains par jour et même seulement 4 dans trois mois, on frise le ridicule. On ne peut qu'espérer la même chose pour sortir de l'ornière La Roche-sur-Yon - La Rochelle. Mais il y a d'autres exemples : Culmont - Vesoul voire Lure ou Belfort, déjà cité, mais aussi (surtout) Epinal - Aillevillers, Saint-Germain-des-Fossés - Gannat, Aurillac - Viescamp, Périgueux - Niversac, Aspres - Veynes, Chaumont - Saint-Dizier. Et sur des linéaires plus grands, un montant type Argentan - Granville entre Mézidon et Le Mans aurait sans doute du sens, en ne gardant la double voie intégrale que d'Argentan à Alençon.
Oui il faut oser mettre ces solutions sur la table. Les rejeter par principe c'est condamner une fois de plus le ferroviaire et promouvoir le routier.
L'article cité me semble au contraire positif : des solutions de principe à étudier et appliquer au cas par cas en fonction du contexte. SI c'est bien fait, c'est une très bonne chose. Et désolé, mais le BM c'est peut-être photogénique, mais c'est l'ennemi du chemin de fer : trop onéreux...
Jérôme