mauzemontole Wrote:Et encore ce concept du 1€ pour la ville = 1€ pour la campagne est juste ridicule. Les réseaux, les infras, etc... ramené au nombre d'utilisateurs potentiels, ça coûte plus cher à la campagne.
L'exemple qui me vient en tête c'est la fibre optique. C'est plus rentable de fibrer les villes, et surtout les immeubles des dîtes villes.
Et bien c'est pareil pour tout le reste. Donc c'est pas 1€=1€ qu'il faudrait faire mais 1€=x€
C'est aller bien vite en besogne et ne considérer que le côté de la théorie qui veut que concentration et agglomération permettent de mutualiser les coûts. Sauf qu'en pratique il y a aussi l'effet inverse.
La fibre à la campagne, c'est généralement de la FTTH (elle ne va qu'au central du village ou du bourg) alors qu'en ville ça va être FTTB (jusqu'au bâtiment) ou FTTH (jusqu'à l'appartement) et ça va coûter beaucoup plus cher.
Faire passer une conduite de gaz à travers champs, ça ne coûte rien. Faire passer la même en ville dans une rue occupée par 150 ans de réseaux divers, variés et plus ou moins oubliés, c'est un coût supérieur de plusieurs ordres de magnitude et en plus de ça, c'est infernal et ça gêne des centaines de personnes et leur activité pendant des semaines et ça merde régulièrement. Pareil pour tous les réseaux où le moindre truc va coûter un bras en ville et générer des désagréments ayant un impact sur un nombre forcément important de gens.
Contrairement au cliché répandu, en ville, tout est plus lent, moins efficace et donc plus coûteux en fonctionnement. Un bus en ville, ça va aller à 15 km/h de moyenne commerciale par vent arrière. Un car qui va de bourg en bourg ou de village en village peut faire du 50 ou 60 km/h de moyenne commerciale.
La concentration elle-même entraîne des coûts qui sont moindres ailleurs : pour rester sur l'exemple routier, les routes sont défoncées par le trafic à vitesse grand V, il faut des feux tricolores en pagaille, avec le réseau qui va avec quand la ville est importante, de la signalisation verticale, horizontale et des aménagements routiers en veux-tu en voilà ; et des coûts qui n'existent même pas ailleurs car les problèmes qu'ils s'emploient à corriger sont purement crées par la concentration : pollution, saleté.
Si une collectivité doit acquérir une parcelle quelconque pour une opération immobilière de service public, le coût est sans commune mesure là encore.
Toutes les cartes de France montrent que de façon générale, l'écrasante majorité des villes présentent à la fois des bases communales de valeur locative, des taux et des produits des impôts locaux supérieurs aux communes rurales qui les entourent : en clair, non seulement elles ont besoin de récupérer plus d'argent pour assurer leur fonctionnement que les communes rurales, mais elles ont besoin de plus d'argent par tête de pipe.
Bref, l'économie censée être due à la mutualisation est effacé par les inconvénients de la concentration.