Le jaune clignotant (qui ne porte pas de nom spécifique) a remplacé le pré-avertissement. Sa fonction est identique mais contrairement au premier, il s'adresse indistinctement à toutes les circulations (*). La "philosophie" qu'il y a derrière les deux indications est différente (pour le pré-avertissement, je suppose que l'objectif était d'abord de remonter les VL des circulations voyageurs). Dans les faits, c'est bien la longueur insuffisante du canton qui génère un A cli ou un pré-avertissement.
Dans le fonctionnement avant KVB/VISA, le conducteur utilisait sa connaissance de ligne pour adapter son comportement lorsqu'il rencontrait un A cli, en fonction des caractéristiques de son convoi, des conditions de circulation dont l'adhérence disponible et bien entendu de la longueur totale séparant le A cli du signal annoncé fermé. Aujourd'hui, des règles plus systématiques l'ont remplacé (avec des conséquences sur le débit dans certains cas).
Comme pour les chasseurs, il y a le "bon" et le "mauvais" A cli : le bon, c'est celui qui correspond au bloc à 4 aspects digne de ce nom : on a découpé les cantons de manière à avoir des longueurs homogènes et une distance d'arrêt proche de la longueur de 2 cantons, pour les trains rapides (situation courante sur nombre de voies rapides en zone dense d'IdF). Le "mauvais", c'est le A cli mis en place parce qu'une ou plusieurs catégories de train (en général les mauvais freineurs mais pas uniquement) dépasse la longueur minimale requise pour le canton aval.
Exemple illustratif : zone à VL140, canton de 1250 m insuffisant pour les V160 "standard" (pour les TGV ou les Corail avec les freins tous en service, ça passerait) -> on met un A cli en amont... mais le canton amont peut être long (2000 m par exemple). A l'entrée de Colmar en venant de Strasbourg, on a la succession VL cli/A cli / A lorsque le carré de sortie est fermé (situation qu'on rencontre lorsqu'un TER origine Mulhouse est terminus dans cette gare, du fait du cisaillement), soit un bloc à... 5 aspects ! (et une distance d'arrêt double de celle réellement nécessaire). Avec les pratiques anciennes, cela avait peu de conséquence sur la marche des trains (le conducteur savait qu'avec son TGV ou V160 "bon freineur", il lui suffirait d'engager le freinage à l'approche du A). Il y avait aussi moins de A cli de ce type. Avec les pratiques actuelles, le conducteur va viser 50 ou 70 (suivant les prescriptions en usage dans son UP ou comment il a été formé) au franchissement du A... ce qui le conduira dans la pratique à un long parcours à basse vitesse avant le signal annoncé fermé... qui sera le plus souvent repassé à VL entre temps. S'il tombe trop vite à 30 (Vmax de la VISA dans la zone dite d'approche), il pourra être tenté de remonter en vitesse, mais cette pratique est aujourd'hui proscrite (risque de "rupture de séquence")... Avec une réouverture continue, on évite quand même cette dernière situation, très pénalisante pour le débit et les performantes (le train "se traîne" à l'approche d'un signal rouvert).
Ce que l'on appelle "réouverture continue", c'est le dispositif qui actualise le contrôle de vitesse en temps réel (a minima à distance de visibilité du signal, cas du KVBP). Le plus gros inconvénient des systèmes type KVB (il y a d'autres aspects négatifs mais ils sont comparativement du second ordre), c'est qu'ils réalisent (là où l'infra est équipée) un contrôle continu de la VL... mais à rafraîchissement ponctuel.
(*) Le préavertissement fermé commandait, comme le A cli, au conducteur d'être en mesure de s'arrêter avant le signal d'arrêt annoncé par l'avertissement suivant, mais avec la disposition complémentaire suivante :
ne pas dépasser la vitesse de :
- 90 km/h pour les trains munis du frein continu voyageurs,
- 50 km/h pour les autres trains ,
au franchissement de l'avertissement suivant.
tram21 Wrote:l'usage du feu rouge clignotant comme signal d'annonce semble se généraliser de plus en plus, ce que je déplore...
la future version des textes opposables semble l'officialiser.
L'usage se généralise car les concepteurs de la signalisation appliquent désormais de manière quasi-systématique, une règle très pénalisante dans les zones denses, à savoir le recours au S cli lorsque la distance de glissement ne respecte pas une valeur minimale liée à la VL d'approche (ça c'est logique et normal)...
y compris dans les zones parcourues (du fait du plan de voie ou des itinéraires utilisables) à 30 voire 40 km/h. Or dans les zones de gares denses en appareils de voie, on a très rarement 30 m de glissement en aval du garage-franc... Le KVB n'est pas pris en compte dans le raisonnement, n'étant pas "de sécurité" (uniquement une boucle de rattrapage). Or ce dernier pénalise déjà lourdement la fluidité des circulations dans de telles configurations, puisque la courbe d'arrêt est systématiquement durcie (000/VL 10 à l'approche du carré fermé)... le critère aujourd'hui appliqué étant, en secteur susceptible de voir circuler du fret, 200 m minimum de glissement (pour ne pas avoir le 000)... situation qui n'existe dans aucune gare importante du RFN. D'où ces situations de doubles voire triple peine. Je suis preneur des parties de texte auxquelles du fais référence.
Christian