[Exploitation] Thalys et Eurostar

[chris2002]

Oui.

Si j'en crois Trainline, qui vient corroborer ce que j'avais déjà entendu : " À Marne-la-Vallée-Chessy, la gare Eurostar de Disneyland Paris, il n'y a pas de contrôle des passeports, mais vous devrez passer ce contrôle une fois au Royaume-Uni." https://www.thetrainline.com/fr/compagn ... gistrement (Où sont les portes d'enregistrement Eurostar)
Quelqu'un avait de mémoire dit sur un forum que les facteurs de risque pour une desserte quasi-uniquement tournée vers les voyageurs britanniques était jugée suffisamment faible pour permettre cette entorse aux règles normalement en vigueur. A voir d'ailleurs si c'est toujours le cas, avec les nouvelles procédures en vigueur ?

Mais s'il s'agit d'un arrêt supplémentaire sur un Eurostar venant d'ailleurs, exploité toute l'année, pas sûr que cela puisse se faire...
Et s'il faut mettre en place les contrôles à Marne, cela pose toute une série de question :
1) y a-t-il la place pour le faire ?
2) cela en vaut-il la peine, en sachant que la desserte de Marne la Vallée reste saisonnière (faudrait-il donc y avoir une variante estivale et une variante pour le reste du temps ? Au niveau des sillons, bonjour le calvaire... Ou déléguer en permanence des agents britanniques, pour potentiellement très peu de voyageurs hors saison ?)

De plus, si les contrôles à l'embarquement sont entièrement réalisés à Genève pour les voyageurs au départ de cette ville, pas sûr qu'un tel Eurostar puisse déposer des voyageurs en provenance de Genève à Marne la Vallée (alors qu'il doit y avoir une demande, en particulier en été), car cela suppose faire les démarches nécessaires à l'entrée au Royaume Uni (y compris avoir son passeport), pour un voyage à l'intérieur de l'espace Schengen, donc l'intérêt d'un tel arrêt semble assez limité (cela risquerait de péjorer le remplissage de l'Eurostar sur le segment Genève - Marne la Vallée).

Par contre un Eurostar Genève - Amsterdam pourrait lui desservir ce genre de destinations intermédiaires, avec embarquement et débarquement possible à tous les arrêts intermédiaires.

[Thor Navigator]

Jojo faisait référence, me semble-t-il, à la possibilité d'embarquer des voyageurs à Marne-la-Vallée, pas à une éventuelle dépose voir un arrêt prolongé pour y contrôler l'ensemble des voyageurs du train.

Sur le plan de l'exploitation, le choix d'utiliser la voie 3 pour y faire stationner les Eurostar en partance vers Londres était pour le moins critiquable (un train rebroussant en gare et plus encore si son arrêt est de longue durée doit utiliser la voie centrale) et les capacités de la gare sont peu importantes donc bloquer a minima 1h15 durant (c'était le temps des crochets les plus courts) une des trois voies était vraiment pénalisant à l'époque où l'offre intersecteurs était plus développée. D'autant que des garages ont été construits côté sud, pour les trains O/T dans cette gare. Mais sans les dispositions de sûreté imposées par les Britanniques, qu'Eurostar ne voulait pas financer. Donc ces tiroirs d'arrière-gare n'ont jamais été utilisés par les Eurostar (Londres-Marne).

[viadi]

Si j'en crois Trainline, qui vient corroborer ce que j'avais déjà entendu : " À Marne-la-Vallée-Chessy, la gare Eurostar de Disneyland Paris, il n'y a pas de contrôle des passeports, mais vous devrez passer ce contrôle une fois au Royaume-Uni.
(…)
De plus, si les contrôles à l'embarquement sont entièrement réalisés à Genève pour les voyageurs au départ de cette ville, pas sûr qu'un tel Eurostar puisse déposer des voyageurs en provenance de Genève à Marne la Vallée
(…)
Par contre un Eurostar Genève - Amsterdam pourrait lui desservir ce genre de destinations intermédiaires, avec embarquement et débarquement possible à tous les arrêts intermédiaires.

A ses débuts Eurostar avait des officiers britanniques stationnés en gare de Marne La Vallée pour les contrôles de preadmission.
Le terminal Eurostar était situé au niveau supérieur de la gare.
Une connaissance ayant travaillé dans cette gare m’avait dit que les agents britanniques faisaient l’aller retour comme passager dans le train pour faire les contrôles.

Ensuite les contrôles ont été réalisés à l’arrivée à Londres.
Cependant, la compagnie vérifiait les documents des voyageurs avant l’embarquement, elle devait en effet payer une pénalité si un voyageur se présentait sans document valable à l’arrivée (2000 GBP soit 2351 EUR / 2202 CHF).
Procédure standard aux frontières aériennes.

Cependant, la desserte a été suspendue. En cause le durcissement des règles d’entrée sur le territoire britannique post Brexit. Auparavant un Français (et un Suisse ?) pouvait entrer avec une simple carte nationale d’identité, il faut désormais un passeport ainsi qu’une autorisation électronique de voyage obtenue préalablement pour accéder au Royaume Uni.

Ce que vous dites sur des trajets Geneve <> Disneyland se faisait auparavant sur Paris <> Calais et Bruxelles <> Lille.
Il fallait passer les contrôles britanniques au départ à Paris et Bruxelles, ce qui est assez particulier de se faire contrôler par un pays étranger pour un trajet national ou intra Schengen ou d’exiger les documents nécessaires pour entrer dans un pays autre.
Cela s’appellait “la faille de Lille”, des passagers “oubliant” de descendre avant le tunnel allant au Royaume Uni sans être autorisés (dans un contexte de forte pression migratoire toujours d’actualité).
La vente de billets s’est ensuite limitée aux abonnés puis aurait été totalement suspendue.

Effectivement pour l’autre ligne Eurostar ex-Thalys, aucune contrainte de ce type.
Si la compagnie le souhaitait elle pourrait mettre en service dès demain des trains Geneve <> Amsterdam en acceptant des voyageurs en cabotage sur le parcours intérieur français.

Les particularités uniques de la liaison vers Londres, tant au niveau sûreté que immigration, font que le développement de ces axes reste très contrainte entraînant des coûts significatifs supplémentaires.
On parle d’un terminal spécifique à Genève: il faut le construire, l’équiper, le faire fonctionner, recruter et payer du personnel. Pour 1 ou 2 trains par jour maximum.
C’est un doux rêve… mais quand à la réalité, on y est pas encore.

[Jojo]

A ses débuts Eurostar avait des officiers britanniques stationnés en gare de Marne La Vallée pour les contrôles de preadmission.
Le terminal Eurostar était situé au niveau supérieur de la gare.

Les aménagements sont apparemment encore là, mais peut-être pas adaptés aux nouvelles exigences concernant les passeports (et il n'y a pas beaucoup de place pour contrôler et faire attendre tous les voyageurs d'un train complet).

Jojo faisait référence, me semble-t-il, à la possibilité d'embarquer des voyageurs à Marne-la-Vallée, pas à une éventuelle dépose voir un arrêt prolongé pour y contrôler l'ensemble des voyageurs du train.

Oui... pour le second cas, il paraît plus efficace de le faire à Lille ou, quitte à reprendre l'aménagement d'une gare, à Calais.

Il fallait passer les contrôles britanniques au départ à Paris et Bruxelles, ce qui est assez particulier de se faire contrôler par un pays étranger pour un trajet national ou intra Schengen ou d’exiger les documents nécessaires pour entrer dans un pays autre.
Cela s’appellait “la faille de Lille”, des passagers “oubliant” de descendre avant le tunnel allant au Royaume Uni sans être autorisés (dans un contexte de forte pression migratoire toujours d’actualité).
La vente de billets s’est ensuite limitée aux abonnés puis aurait été totalement suspendue.

Ce qui crée un déséquilibre, car le trajet dans le sens Lille -> Bruxelles est toujours vendu et vient s'ajouter aux TGV InOui, qui sont les seuls à assurer la liaison dans le sens Bruxelles -> Lille.

[Thor Navigator]

[...]pour le second cas, il paraît plus efficace de le faire à Lille ou, quitte à reprendre l'aménagement d'une gare, à Calais.

Autoriser l'accès pour un parcours intérieur conduit à devoir reprendre le contrôle en cours de parcours pour l'ensemble des voyageurs (vu qu'il n'est pas possible de garantir qu'un voyageur monté à la gare de départ avec un billet pour Marne ou Lille ne restera pas ensuite à bord du train...). Le précédent sur Bruxelles-Lille (Londres) que tu rappelles montre hélas que ce n'est pas qu'un risque théorique. Avec le contexte post-Brexit, je vois difficilement les autorités britanniques accepter ce type de fonctionnement (qui serait bien évidemment souhaitable pour améliorer le remplissage du train et ouvrir de nouvelles OD).

[chris2002]

Jojo faisait référence, me semble-t-il, à la possibilité d'embarquer des voyageurs à Marne-la-Vallée, pas à une éventuelle dépose voir un arrêt prolongé pour y contrôler l'ensemble des voyageurs du train.

Oui j'avais compris.

Le problème c'est que, par delà la problématique des contrôles à Marne la Vallée, plus le nombre de passagers montant à Marne sera important, moins celui au départ de Genève le sera, vu que le "cabotage" intra-Schengen n'est plus possible.
Donc à moins que les voyageurs au départ de Marne paient un prix similaire à ceux au départ de Genève, cela fera un manque à gagner important pour Eurostar, vu que Marne la Vallée doit plus ou moins être à mi-chemin entre Genève et Londres.
A moins de restreindre donc fortement le nombre de places au départ de Marne (ce qui en haute saison peut poser problème), pour n'autoriser que le quota qui ne serait pas vendable à Genève, une telle solution n'est pas idéale.
C'est aussi le cas à Lille, mais le nombre plus importants d'Eurostar depuis cette gare fait que limiter à quelques dizaines de places par train le nombre de voyageurs au départ de Lille me semble moins problématique.

Par contre, si on imagine qu'Eurostar puisse (enfin) réaliser des trains bi-tranches, on pourrait imaginer une US Genève - Marne - Londres qui viendrait se coupler à une US Marne - Londres à Marne la Vallée.
Ou alors, si niveau temps d'attente cela n'est pas trop prohibitif (ce dont je doute), on pourrait éventuellement imaginer que la 2ème rame ne soit remplie QUE de voyageurs Genéve - Marne (à qui on pourrait quand même imposer un contrôle de sureté, pour éviter que des objets interdits puissent être embarqués à Genève, et continuer le trajet après Marne s'ils ont été cachés quelque part dans la rame), et qu'à Marne, la sécurité vérifie que personne ne se soit caché dans la rame avant de laisser embarquer les passagers pour Londres.
Mais entre le temps de débarquer tout le monde, le temps de fouiller, et le temps d'embarquer les nouveaux voyageurs, on risque de devoir compter au moins 30 minutes. Pour les voyageurs depuis Genève, c'est loin d'être idéal...