viadi Wrote:Les employés de la SNCF aiment se faire passer pour les damnés de la terre, les employés ayant les pires conditions de travail et d'emploi en France.
Il est vrai qu'ils sont aides en cela par des medias qui leur passe la brosse à reluire en continue en deroulant le tapis rouge non stop, comme sur BFM TV. [...]
Pendant ce temps, outre l'emploi à vie, la retraite à 52 ans, l'augmentation recente de 19% du salaire pour une inflation à 14% (l'etat actionnaire n'ayant augmenté ses agents que de 5% sur la même période), les facilités de circulations, y compris pour les grands parents du conjoint, les frais de notaires offerts lors d'un achat immobilier, un service medical permettant de consulter medecins et specialistes en secteur 1 (pendant que les francais ont des deserts medicaux, ne trouvent pas de medecin ou doivent payer le secteur 2) et on en passe...
[...]
Merci d'éviter les généralisations ("les employés de la SNCF"...), surtout pour relayer un discours à charge comme c'est le cas de manière récurrente sur ce type de sujets. Les références du Figaro sont rarement objectives dans ce domaine :
- retraite à 52 ans pour les conducteurs (de mémoire ce doit être un peu plus aujourd'hui) : on confond (souvent de manière volontaire) la date d'ouverture des droits et l'âge moyen effectif de départ. La loi "Touraine" et les adaptations qui ont suivi s'appliquent aussi aux personnels sous statut. Pouvoir partir très tôt (c'est le cas pour nombre de professions, les militaires par exemple) ne signifie pas pour autant que les salariés concernés le font dans la pratique, vu l'impact de l'allongement du nombre d'années pour le calcul de la retraite et l'impact de la décote (pour cette dernière, il y a un écart au niveau de l'âge à atteindre concernant les statutaires pour obtenir l'annulation de celle-ci comparativement aux salariés du régime général mais pour le reste, elle s'applique pareillement) ; le temps où les RH décidaient de manière discrétionnaire de mettre à la retraite leurs salariés statutaires à 55 ans ou 50 ans pour les conducteurs (seule une part très minoritaire de salariés au statut obtenait l'autorisation de prolonger leur carrière, cadres sup et dirigeants mis à part) a disparu avec les réformes Sarkozy (de mémoire - c'est peut-être antérieur), avec pour conséquence une augmentation continue (et logique) de l'âge moyen de demande d'ouverture des droits pour le personnel SNCF (le phénomène va se poursuivre) ;
- augmentation moyenne de 19% des salariés versus 14% pour l'inflation : ce chiffre est à comprendre comme intégrant aussi toutes les évolutions liés à la montée en compétences, la prise de postes à responsabilité plus importante, les évolutions liées aux notations etc.; les RH et les dirigeants au sein du groupe communiquent sur cette base depuis longtemps, ce qui est logique vu de l'employeur mais à double tranchant (on amalgame des évolutions qui n'ont rien à voir entre elles, alimentant le SNCF bashing) et évidemment les OS (même celles modérées) n'ont pas la même lecture ; la promotion interne est importante au sein du groupe SNCF, où la plupart des salariés font carrière (c'est en train de changer avec les nouvelles générations, accentué par la fin du statut). Du coup, les comparaisons avec l'évolution du point d'indice pour les fonctionnaires sont hors sujet, vu qu'on ne compare pas la même chose...
- facilités de circulation pour les parents et beaux-parents : c'est une disposition qui existait déjà avant la création de la SNCF ; un A/R (en fait deux coupons de libre circulation, valables 2 jours consécutifs sjmsb) peut être accordé chaque année, sur demande de l'agent. Ceux qui en font la demande sont minoritaires.
- frais de notaires offerts lors d'un achat immobilier : c'est il me semble une disposition très récente (je ne connais personne qui en a bénéficié), qui ne vise que les primo-accédants, et dans un cadre bien déterminé (telle que formulée, on laisse entendre que c'est open bar ou quasi)
- accès aux médecins généraux et spécialistes pour la médecine de soins : c'est uniquement pour les agents au statut pour les premiers (et pour des médecins de ville identifiés, un par secteur géographique + quelques médecins salariés exerçant dans les cabinets médicaux SNCF - ce sont des généralistes) et dans les cabinets médicaux SNCF pour les seconds (spécialistes), qu'on ne trouve que dans les centres ferroviaires importants (qui y effectuent des vacations - ces derniers sont hospitaliers le plus souvent) ; le discours sur les déserts médicaux -bien réels évidemment- est totalement hors sujet ici ; il y a aussi de l'attente pour voir un spécialiste (même si elle est souvent moindre qu'en libéral) ; les ayants-droits (conjoint, enfants) ne sont pas concernés ; les cabinets médicaux devraient être ouverts également aux salariés de la branche ferroviaire, a minima pour les spécialistes, la Caisse de prévoyance et de retraite de la SNCF élargissant en parallèle son périmètre d'intervention (elle va devenir la CP de la branche ferroviaire, pas réduite aux seuls statutaires SNCF donc).
Ils ont bénéficié d'un patron qui leur a tout cédé pendant plusieurs années, allant même à sortir le chéquier (in fine l'argent du contribuable, pas le sien) pour quasi annuler la dernière réforme des retraites. Dans le même temps la qualité de service se dégrader, les tarifs flamber et ledit PDG attaquer ses concurrents et exiger des dizaines de milliards du contribuable sur un ton assez autoritaire.
Tout ce qui est excessif (je fais mienne la célèbre formule attribuée à Bossuet)... Ces propos sont caricaturaux (voir notamment les réactions de Aig). Au passage, je n'ai pas le souvenir d'avoir entendu J-P Farandou attaquer "ses" concurrents. En revanche, il a souligné, à juste titre, à plusieurs reprises, que la mécanique consistant à faire financer le réseau, en plus des recettes de péages (aux niveaux élevés pour les voyageurs du réseau principal, en particulier sur LGV et dans les zones denses) par les bénéfices de SNCF Voyageurs (dont on pousse sans trop le dire à presser le citron en accentuant le yield sur les TGV) n'était pas équitable, dans un contexte où les nouveaux entrants assurant du SLO ne sont pas soumis au même mécanisme, et se concentrent sur les OD à fort trafic, condamnant la logique de péréquation interne déjà bien malmenée au sein des relations TGV, avec la montée continue des péages. Pour le reste, qu'il se soit battu (E. Borne lui avait reproché quand elle était PM) pour que les infrastructures ferroviaires aient un financement pérenne et suffisant, pour abaisser l'âge moyen du réseau et le moderniser (CCR, ERTMS...) est tout à son honneur. Il est pour moi tout à fait dans son rôle en intervenant sur ce type de sujet (ce qui énervait particulièrement Bercy, notamment B. Le Maire, au bilan économique exemplaire (sic) dont bien placé pour donner des leçons de tenue des comptes publics !).
Harold92 Wrote:[... ]la dernière fois, j'ai eu le plaisir de consommer la "saucisse de Toulouse, purée" avec l'accessoire le plus haut de gamme qui se puisse imaginer: la petite cuillère en bois!
Comme m'a dit le barman, après avoir cherché pendant 7 mn (ma montre chronomètre en main)dans tous ses tiroirs et placards les couverts prévus à cet effet : "A la petite cuillère, ça se fait aussi!". Expérience faite, je n'ai pas partagé son opinion...
[...]
Je me suis demandé si M. Farrandou se régalait souvent durant ses repas ferroviaires à l'aide d'une petite cuillère en bois.
Outre que ce type de mésaventure ne lui est sans doute pas arrivé (j'ai toujours eu des couverts, pour ce qui me concerne), il est clair que le traitement de ces problèmes de non-qualité du service de restauration sont du ressort du PDG du groupe ferroviaire. Ou comment regarder par le petit bout de la lorgnette...