rail45 Wrote:Et pour le train La Tour de Carol - Paris, c'est autocar jusqu'à Toulouse pour cause de "risque de formation de givre sur les caténaires !"
Notre ami Occitan qui a été conducteur, puis chef traction sur cette ligne doit être affligé en voyant ce genre d'excuse.
A noter que ces derniers jours, la tranche de La Tour de Carol a déjà été supprimée à plusieurs reprises à cause des "conditions météorologiques," les voyageurs devant changer à Toulouse pour un TER.
Bonsoir,
Rail45, c'est exact que j'ai connu quelques tournées par chutes de neige importantes, sur La Tour de Carol, dont une, un 21 octobre, qui avait surpris tout le monde.
La neige qui avait alourdi les branches encore feuillues venaient les déformer jusqu' à ce qu'elles viennent fouetter violemment l'avant de la machine, (BB 4100 Vitesse maxima du train sur cette section de ligne : 50 km/h).
Le chasse-neige n'avait pas été commandé, et mon aide-conducteur avait mesuré l'épaisseur de poudreuse sur le quai à L'Hospitalet près l'Andorre, (selon l'appellation de l'époque) : 70 cm.
Un triangle de neige s'était formée devant la machine, sur plusieurs mètres, tenant office d'étrave. Son épaisseur parvenait à la base de la porte avant de la machine.
Deux machines "chasse-neige" pouvaient sortir l'une de Foix, l'autre de La Tour.
Selon les prévisions d'intempéries, des agents en déplacement étaient détachés à leur conduite, et à leur maintenance.
A Foix, et surtout à La Tour, les engins étaient garés dans une remise, fermée, et chauffée par un ou deux braséros, dont un agent sédentaire assurait l'entretien, à intervalles, pour rester chauds toute la nuit.
Dans le cas où l'agent de conduite "chasse-neige" de La Tour était sorti de nuit, il était prévu une remise en service du conducteur du 1° train au départ de La Tour, (5h 15), à 3h du matin, afin, éventuellement, de repasser sur la voie avant le départ du train. Des combinaisons différentes, avec échanges dans les gares de croisement pouvaient être prévues.
Malgré ces mesures, il était arrivé que de trop grosses congères obstruent la voie quelques heures.
En revanche, à cette époque là, (années 70), les Catalans du train jaune s'énorgueillaient d'avoir, de mémoire, toujours sauvegardé le passage du train, par tous les temps, alors que la route restait impraticable.
Des économies de moyens mirent un jour un terme à leurs prouesses... Amers, ils avaient compris que les choses ne seraient plus jamais comme avant.
Quant au givre sur les caténaires en montagne, si ça crachottait au niveau du captage, l'air ambiant était souvent cristallin, et je ne me souviens pas de grosses difficultés de cet ordre là.
Sous le tunnel du Puymorens, (5 km), d'assez longues stalactites se trouvaient décapitées, accompagnées de chocs assez impressionnants, entrainant des décollements de pantographe, sans conséquences.
C'était un petit morceau d'histoire, où existaient des objectifs, et des moyens à mettre en face.
Datant d'une petite cinquantaine d'années, il est bien inutile de rechercher des ressemblances avec des situations actuelles...ça va de soi !