Bonsoir,
bien entendu, c'est un concept très attrayant. Quoi de mieux intellectuellement que d'avoir à sa disposition un transport de peu de places (4 à 6) pour soi et effectuant un trajet direct du point de départ au point d'arrivée. En gros sa propre voiture sans aucun de ses inconvénients ! J'ai juste un peu peur que ce ne soit qu'un vieux serpent de mer qui ressort à intervalle régulier depuis 60 ou 70 ans un peu partout dans le monde, y compris en France. Le principe d'une cabine quasi-individuelle mais faisant partie d'un réseau commun, filant à toute vitesse (ils parlent de pointes à 100 km/h) n'est pas nouveau.
Imaginons une installation tout le long des boulevards (allons même plus loin en supposant qu'on ait enfin une boucle complète incluant la rive droite). Combien de voyageurs dans chaque sens et par heure ? Au sol, si l'on a un autobus articulé toutes les 10 mn, si l'on prend un coefficient de remplissage de 50 % (tout-à-fait au pif, mais c'est juste pour la démonstration), cela donne quelque chose de l'ordre de 300 passagers par heure et par sens. Avec des cabines de 6 places, il faut disposer en moyenne de 50 véhicule par heure et par sens. S'il s'agissait d'une cadence régulière, cela signifierait une cabine toutes les 72 secondes. Pour des raisons de sécurité et de vitesse d'accélération et de freinage aux arrêts (par exemple tous les 400 mètres en moyenne ?), je postule une vitesse maximale bien en-dessous des 100 km/h. Pourquoi pas ?
Maintenant, si on admet que le trajet est personnalisable par le voyageur, il faut nécessairement un doublement de la ligne aux arrêts afin de permettre un dépassement à vive allure (peut-être effectivement qu'on pourrait alors envisager les 100 km/n). Un autre point est l'attente de sa cabine : combien de temps avant d'avoir la sienne en voyant défiler les autres sous ses yeux. Autrement dit, la gestion d'un grand nombre de voyageurs avec un objectif de confort amélioré ne va-t-elle pas entraîner une dégradation du service au niveau individuel ?
Je reste persuadé que cette technologie est très intéressante mais ne peut être appliquée que dans certaines niches de marché. Si l'on veut mettre quelque chose de ce genre sur les boulevards de Bordeaux sans toucher au partage de la voirie actuelle (il faudra bien pourtant un jour qu'on mette partout des trottoirs !), alors autant envisager ce qui s'est fait à Wûppertal...