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La ligne ferroviaire Autun – Avallon fermée aux voyageurs fin 2011 pour être réservée au fret
La ligne ferroviaire de transport de voyageurs Autun-Saulieu-Avallon fermera définitivement en décembre 2011 pour être affectée exclusivement au fret. Le train sera remplacé par des autocars. « On ne transportait que des banquettes » a expliqué Denis Gamard, responsable des infrastructures au Conseil Régional de Bourgogne (organisateur des transports TER) à la trentaine de personnes émues par cette annonce vendredi 20 mai à Autun à la réunion du Comité de lignes TER « Étoiles de Montchanin et Autun ».
Ce train mythique du Morvan qui a convoyé des millions de voyageurs vers Paris lorsque le TGV ne circulait pas encore et en transportait encore une cinquantaine par jour en 2008 avant d'être réduit à un unique aller-retour quotidien, n'en accueillait en effet plus que « de 0 à cinq » par jour selon la directrice de ligne Bourgogne Nord à la SNCF, Maryse Colle.
Une décision « en ligne » avec les préoccupations gestionnaires du vice-président du Conseil Régional chargé du transport, Jean-Paul Pinaud, de trouver les solutions les plus économiques (un train revient en moyenne à 14 € par kilomètre contre 3 € pour le car), mais qui peut se comprendre aussi comme une réponse à la demande en fret du géant belge du sciage et transformation du bois, Fruytier, installé à... La Roche en Brenil.
La décision provoque de vives inquiétudes au niveau local. Et celle des vététistes qui voient s'envoler la promesse d'un « retour par le train » au terme des grandes étapes de la Grande Traversée du Morvan dont la mise en place par le Parc Naturel régional du Morvan s'achève tout juste, n'est rien face à celle des personnels du site autunois de VFLI (Voies Ferrées Locales et Industrielles, filiale de droit privé de la SNCF) ) qui exploite actuellement la ligne.
Inquiétude des salariés du site autunois de VFLI
La fermeture de cette ligne voyageurs « fer » est la conséquence d'une réorganisation plus vaste aux conséquences imprévisibles. En effet RFF (Réseau Ferré de France), propriétaire des infrastrutures qui délivre les autorisations de circuler (sillon) a décidé de confier dès 2012 l'exploitation de la ligne à un « Opérateur Ferroviaire de Proximité » (OFP) spécialisé dans le fret. Une décision justifiée par Antoine Latouche, responsable du service gestion du réseau de RFF par la « volonté d'assurer la pérennité de la ligne en développant le fret, notamment bois »
Outre que les trains de voyageurs réguliers ne sont pas admis sur les lignes confiées à un OFP, ce qui entraine l'arrêt du service, ce changement se statut s'accompagnera d'une mise en concurrence des opérateurs par appel d'offres. « Ce sont 24 emplois qui sont en jeu si VFLI ne remporte pas l'appel d'offres» a souligné l'un des participants en demandant aux responsables de garder ce chiffre en tête lorsqu'ils prendront la décision.
Vague projet de train touristique autour du Morvan
Aux responsables du développement touristique qui s'inquièteraient également de cette fermeture, le Conseil Régional et RFF avancent l'idée « d'un sillon touristique » qui serait confié à une association organisant « un tour du Morvan » les week-ends: Auxerre (10h45)-Autun (18h) avec haltes pour visites à Avallon, Saulieu, soirée et nuit à Autun le samedi et retour le dimanche par Corbigny et Clamecy.
Prendre son billet de train chez le buraliste en face ... de la gare !
Le président du Conseil de développement du Pays de l'Autunois-Morvan, Olivier Curie s' inquiète également des réductions d'horaires d'ouverture du guichet de vente de billets à la gare d'Étang-sur-Arroux. Dès le 1er juillet, ce service ne sera plus assuré que les après-midi, les voyageurs étant invités soit à se servir des automates soit à se rendre chez « le buraliste installé en face de la gare, qui sera équipé et formé pour faire ce travail » a indiqué Jean-François Dherin, responsable commercial de la SNCF.
La question de la concertation entre la Région et les départements sur l'offre de transport a également été abordée, sous l'angle tarifaire (les autocars TER sont en concurrence avec ceux à 1,50 € du département sur certaines liaisons) et sous l'angle des « correspondances »: il est arrivé que des dizaines d'élèves des lycées de Château-Chinon soient restés bloqués plusieurs heures en gare d'Autun suite à un retard de train, le transport du département ne les ayant pas attendus.
Des trains cadencés toutes les deux heures entre Dijon et Nevers
Mais Jean-Paul Pinaud n'a pas apporté que de mauvaises nouvelles pour le Morvan. Des améliorations sensibles seront apportées, les plus importantes résultant du « cadencement » de la ligne Dijon-Nevers, les trains se succédant en semaine toutes les deux heures au maximum dans les deux sens (à « horaire fixe », ex: départs d'Étang vers Dijon en 2012 à 6h39, 7h39, 8h39, 10h39, 12h39, 14h39, 16h39, 18h39...). Mais dans le sens Nevers – Dijon, le train au départ de Nevers à 05h30 (Luzy à 6h24) ne circulera plus que les lundis pour les étudiants, les autres jours, le tronçon Nevers-Étang-sur-Arroux sera supprimé.
Dans le sens Dijon Nevers, l'avant dernier train du soir au départ de Dijon (à 18h12 – La Creusot 19h) n'ira plus jusqu'à Nevers, son terminus étant désormais Autun. Les étudiants de retour de Dijon devront prendre le train de 19h12.
Renforcement de la desserte d'Autun
Les liaisons Étang-Autun seront renforcées par la création de trois nouveaux aller-retour (2 ferroviaires et un routier) la semaine, la création de quatre A/R (dont trois routiers) le samedi, création d'un A/R (train) le dimanche. Ces créations et l'adaptation des horaires se traduiront par de meilleures correspondances à Étang vers Le Creusot et Dijon [vers la future ligne à Grande vitesse Rhin-Rhone qui entrera en service fin 2011] et vers Nevers avec une offre de déplacement à la mi-journée.
Autre bonne nouvelle, tous les transports seront désormais assurés par du matériel moderne.
« Depuis 2004 (élection de François Patriat), la Région a investi 115 millions d'euros pour l'achat de matériel neuf, 30 millions d' euros pour la rénovation du matériel, 28 millions d'euros supplémantaires en coût de fonctionnement au titre du développement des dessertes et près de 9 millions d'euros pour la modernisation des gares » a tenu à préciser Jean-Paul Pinaud. La moyenne d'âge du parc de matériel est passée de 25 à 15 ans.
« Cette politique a porté ses fruits puisque le nombre de voyageurs a augmenté de 20 % entre 2004 et 2011 » s'est félicité le vice-président.
En 2009 la contribution financière de la Région pour l'esploitation du service TER s'est élevée à 136,7 millions d'euros (83,5 M€ en 2007). Les recettes des usagers couvrent 28 % des charges totales d'exploitation.
TRANSPORT. SYLVIANE SCHMIT S’OPPOSE À LA SUPPRESSION DE LIGNES TER.Le train lui allait si bien
Sylviane Schmit s’oppose à la suppression de plusieurs horaires sur la ligne de TER Montchanin-Moulins.
La probable suppression d’une ligne de TER Moulins-Montchanin à partir du mois de juillet pourrait changer le quotidien de Sylviane Schmit. Explications.
Le train, Sylviane Schmit connaît bien. Cette habitante de Varenne-Saint-Germain le prend quasiment tous les jours. De la gare de Digoin jusqu’à celle de Moulins où cette enseignante en commerce travaille. « Car c’est beaucoup plus pratique qu’en voiture et, en plus, il faut cinq minutes de moins ». Problème, il y a deux semaines, elle vient d’apprendre une mauvaise nouvelle lors d’une discussion entre passagers.
« J’ai eu échos que des lignes allaient être supprimées à partir du mois de juillet et j’ai eu la confirmation au guichet de la gare », raconte-t-elle dépitée. Car parmi les lignes en question, celles qu’elle emprunte le matin et le soir sont visées. « Ils veulent supprimer le TER qui part à 7h57 de Digoin et celui qui part à 16h57 de Moulins. Il faut se battre pour les sauver ».
Une pétition lancée
Pour tenter de fédérer les usagers mécontents de cette décision, Sylviane vient donc de lancer une pétition. La même initiative a vu le jour du côté de Dompierre-sur-Besbre. « Je n’ai rien contre les modifications mais à condition que ce soit fait de façon logique, tient-elle à préciser. Là, ce sont les lignes qui correspondent le mieux aux horaires des usagers scolaires. Nous devons faire entendre notre voix ».
Incompréhension
Une incompréhension, « une incohérence, selon elle, alors que l’on veut développer des transports plus respectueux de l’environnement ». Elle ne s’imagine pas en tout cas devoir reprendre chaque jour le volant de sa voiture. « Le train, c’est moins de stress, pas le souci des routes enneigées, pas de problème de dos… Pour moi, c’est une bouffée d’oxygène ». En cas de suppression de la ligne, c’est toute son organisation professionnelle qu’il faudrait revoir. Sans parler des conséquences financières puisqu’actuellement, dans le cadre du développement des transports propres, l’État prend en charge la moitié des trajets.
TER. Des suppressions de trains sont à prévoir autour de l’étoile de Paray pour les mois à venir. Un comité de ligne s’est tenu cette semaine.Des trains à la baisse
TRAINS. LE COMITÉ DE LIGNE A LEVÉ LE VOILE SUR LES CHANGEMENTS À VENIR AUTOUR DE L’ÉTOILE DE PARAY.
TER : Les usagers sont fixés
Le comité de ligne de l’étoile de Paray a présenté une première mouture des changements et suppressions de trajets à venir.
Changement. Les lignes Paray-Moulins et Paray-Lyon sont particulièrement concernés par la réadaptation des dessertes. 270. C’est le nombre quotidien de voyageurs sur le Paray-Moulins. Ils sont 140 sur Paray-Montchanin et 270 sur Paray-Lyon.
On ne vient pas présenter quelque chose de figé, nous sommes là pour pointer du doigt ce qui pose problème et voir si l’on peut s’arranger ». Cette semaine pour sa venue à Paray, Jean-Paul Pinaud (vice-président aux transports pour le conseil régional), a joué la carte du consensus, face à des usagers inquiets. Ce comité de ligne a permis de présenter aux voyageurs les principaux changements à venir sur les lignes partant de Paray. Une quinzaine de trajets sont menacés, et parfois toujours remplacés. Des ajustements de grilles dictés par la fréquentation des trains et bus, et par les correspondances.
Des échanges serrés
Les usagers présents à cette réunion publique ont fait savoir que le train leur était indispensable, même s’ils sont parfois peu nombreux. « Si vous m’enlevez mon outil pour aller travailler, je n’ai plus qu’à poser ma démission », s’énerve une abonnée du Paray-Moulins, évoquant le choix de travailler en ville et de vivre à la campagne. « À ce rythme dans 10 ans, il n’y aura plus de ligne Paray-Lyon », lâche une autre utilisatrice. « Nous ne sommes pas dans cette logique, rassure Nadège Petitjean de RFF (Réseau ferré de France). Il s’agit d’adapter l’offre et la demande ». Certains trajets sont trop peu utilisés pour être maintenus.
« Elle n’est peut-être pas très fréquentée, mais la ligne de train est capitale en terme d’aménagement du territoire pour nos zones rurales », a fait remarquer Alain Gautheron, conseil général du canton de La Clayette. Au cœur des trajets domicile — travail, se glisse l’enjeu touristique pour les élus. Par exemple, Bourbon-Lancy compte aussi sur la ligne Paray-Moulins, via la gare de Gilly, pour drainer des visiteurs. « Pour une ville enclavée comme la nôtre, le train est un outil de développement indispensable », explique Jean-René Lanoizelé, adjoint au maire de Bourbon.
MERVANS
SOS TER de Bresse : les usagers en détresse
« Le train est citoyen » clament les usagers en colère. « SOS TER de Bresse » se mobilise pour garder le service ferroviaire bressan en direction de Dijon suite à la décision du Conseil Régional.
Vendredi soir, plus d’une cinquantaine de personnes attendaient l’arrivée du TER en provenance de Dijon à la gare de Mervans avec des pancartes revendicatrices et une certaine indignation face aux pouvoirs publics et leurs décisions prises sans regarder la réalité du terrain. De nombreux élus étaient présents aux côtés du collectif « SOS TER de Bresse » dont Jean-Luc Vernay, vice-président du CG 71, qui a précisé « Le président du CG 71 a réitéré son appel au président du Conseil régional François Patriat. Pour l’instant aucune réponse est parvenue et A. Montebourg l’invite à venir discuter avec les usagers sur les sites afin de mieux évaluer la situation ». Avant l’arrivée du TER, Josette Favras (habitante de Louhans) explique : « J’habite Louhans et mon fils réside à Mervans, je n’ai pas de moyen de locomotion, seul le TER me permet de venir à Mervans ». Sa belle-fille précise : « Mon fils Kévin poursuit ses études à l’université à Dijon. Sans TER, plus d’études, les horaires ne correspondent pas. » Le TER de 18 h 45 arrive à quai, sept personnes sortent de ce train dont Christine Joris (La Chapelle St Sauveur) qui travaille à Dijon : « Nous nous sommes installés il y a 4 ans ici justement parce qu’il y avait ce transport pratique. Aujourd’hui, on m’enlève mon outil de travail avec une amplitude de plus de 4 heures, cela change toute mon organisation familiale »
BILLET D’HUMEUR
Pas assez nombreux
À l’heure où les services publics doivent être « toilettés », débarrassés de ce qui n’est pas soi-disant essentiel, ce sont encore les zones rurales qui sont en première ligne. Parce qu’il n’y a pas suffisamment de monde au bord des quais de gare, des trains sont purement et simplement supprimés. Mais au fond, quoi de plus logique ? Pour quoi s’obstiner à faire rouler des trains quasi-vides, coûteux et contraignants ? Peut-être parce que leurs usagers sont autant d’habitants qui iront vivre ailleurs si la desserte en campagne n’est plus aussi bien assurée. Ces voyageurs quotidiens font le choix de travailler en ville, et de vivre à la campagne pour la qualité de vie ambiante. Ils craignent l’irréversible, et l’éventualité de ne plus pouvoir avoir ce choix. Mais contraintes, les finances publiques ne semblent plus pouvoir se permettre de regarder dans le détail. Même si les décideurs ont bien conscience que, partout où elle passe, une ligne de train ouvre des perspectives et rend un territoire plus attractif.
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