[Vélo] actualité générale

[greg59]

Plan vélo : le gouvernement annonce un investissement de 2 milliards d’euros d’ici à 2027

Développement des pistes cyclables, aides à l’achat du vélo ou encore modifications du code de la route figurent parmi les mesures dévoilées jeudi par les ministres de la transition écologique et des transports.
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Au total, ce sont plus de 6 milliards d’euros qui vont être investis d’ici à 2027 si l’on prend en compte les collectivités territoriales, explique le dossier de presse communiqué à la veille de la présentation du plan par les ministres de la transition écologique, Christophe Béchu, et des transports, Clément Beaune
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Le gouvernement veut aussi favoriser le développement des véloroutes, prisées des cyclotouristes, via des contrats de plan Etat-région. Actuellement, 57 000 kilomètres de voies cyclables sécurisées existent sur le territoire. « L’objectif est d’atteindre 80 000 kilomètres en 2027 et 100 000 kilomètres en 2030 », détaille le gouvernement.
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Le recours au vélo pour se rendre au travail va également être soutenu en augmentant le forfait mobilité durable pour la fonction publique de 200 à 300 euros. « L’Etat a pour objectif que 100 % de ses sites soient équipés de stationnements vélo sécurisés en 2027 », ajoute le communiqué. Enfin, l’Etat veut soutenir la filière de production de vélo en France avec pour objectif de dépasser 1,4 million de vélos produits en 2027 contre 854 000 en 2022.

https://www.lemonde.fr/societe/article/ ... _3224.html

[rail76]

2 milliards jusqu'en 2027 pour le vélo ... Je ne vais même pas commenter parce que ça ne sert à rien... Ce gouvernement c'est vraiment le dernier clou qui va fermer notre cercueil...

Les 55 projets routiers contestés en France représentent un coût de 18 Mds€ dont 12,3 publics.

Soit 6 à 9 fois plus

[greg59]

Les pistes cyclables et la politique du vélo ne demande pas non plus le même budget que le réseau ferroviaire ou routier
C'est comme comparer un projet de BHNS ou d'un métro sur un axe, on est pas sur les mêmes montants d'investissements.....

[rail76]

Pour qu'il n'y ai aucune politique globale comme c'est le cas actuellement, c'est sûr que ça ne va pas coûter grand chose et ça ne sert à rien de donner plus.

Moi ce qui m'intéresse c'est l'efficacité. Demain, on veut rendre le pays cyclable (pistes même en campagne, aide pour apprendre à faire du vélo, stationnement, aide pour acheter un vélo) il faudra sûrement 1 milliard par an comme le demande la FUB. Surtout qu'il y a une demande mais que l'état prévoit un budget insuffisant du coup toutes les demandes ne peuvent pas aboutir. C'est quand même triste ...

Au lieu de ça on se retrouve encore avec ce type de discours :
https://twitter.com/WeelzFr/status/1654461780435906560

Mais bon ce gouvernement n'en a rien à faire de l'avenir de la planète puisqu'ils pourront facilement se mettre à l'abri quand les catastrophes se multiplieront mais c'est pas aujourd'hui qu'on le découvre...

[Sasomo]

On est bien d'accord, une infrastructure cyclable correcte n'est pas aussi honéreuse qu'une route.
Toutefois, il faut aussi voir ce que couvre ce montant car à part 13'000 km de linéaire sécurisé (qu'entendent-ils par là?) sur les véloroutes (donc du domaine du vélo de loisir et non du vélo transport) et une augmentation du forfait mobilité durable dans la fonction publique. Mais toujours pas d'obligation aux entreprises de mieux rembourser les trajets en vélo. Toujours pas de généralisation de la prime à la conversion pour l'achat d'un vélo à la place d'une voiture polluante. Et on continuera à déléguer à 36'000 politiciens le soin de créer des infrastructures pour les vélos sans encadrer correctement les bonnes et mauvaises pratiques dans ce milieu tout en versant des aides aux collectivités qui augmentent leurs réseaux cyclables par des km de peintures discontinues...

C'est beau les annonces gouvernementales mais on est toujours très loin de la volonté politique nécessaire au développements des mobilités responsables et le tout voiture a encore de beaux jours sauf localement où des politiciens comprennent comment faire pour changer cela...

P.S.: Je ne suis pas pour la suppresion totale de l'automobile, mais pour une utilisation raissonnée dans des trajets cohérents (grandes distances, zones rurales <> zones rurales / ville) complétée par des mobilités plus bénéfiques dans bien des domaines et pas seulement au niveau écologique comme les TP, le vélo ou la marche!

[rail76]

augmentation du forfait mobilité durable dans la fonction publique. Mais toujours pas d'obligation aux entreprises de mieux rembourser les trajets en vélo. Toujours pas de généralisation de la prime à la conversion pour l'achat d'un vélo à la place d'une voiture polluante. Et on continuera à déléguer à 36'000 politiciens le soin de créer des infrastructures pour les vélos sans encadrer correctement les bonnes et mauvaises pratiques dans ce milieu tout en versant des aides aux collectivités qui augmentent leurs réseaux cyclables par des km de peintures discontinues...

Malheureux, quelle drôle d'idée ! Tu veux mettre des obligations, de la contrainte ! Ils vont te répondre que c'est de l'écologie punitive/ encore une taxation / les entreprises vont devoir dépenser alors qu'elles ont la corde autour du cou/ une restriction de la liberté de circuler...

Bref ils trouveront toujours des excuses

Quand ils comprendront que ce sont les conséquences de leurs absences d'actes face au réchauffement climatique la véritable écologie punitive

[ConnorV8]

Il est clair que nous ne prenons pas encore les questions environnementales très au sérieux. C'est quand même égoïstes de notre part, car ce sont les futures générations qui viendront payer cette addition qui sera très salée. On peut se dire que c'est l'une des raisons qui expliquent ce laxisme de la part des autorités. Il y a tout de même des gens bien et des organismes dévoué et intraitable pour cette noble combat. Nous devons juste être plus altruiste et retenir que chaque action que nous menons créé des dommages à notre environnement.

[Urbino]

Après la mort de Paul Varry, le 15 octobre (laissons la justice dire s'il s'agit d'un homicide volontaire ou non), la question des violences routières et du partage de l'espace public revient sur le haut de l'actualité.

Je regrette que le gouvernement ait attendu plusieurs jours pour se prononcer, mais les associations de cyclistes ont finalement été reçues par le ministre délégué aux transports le 21 octobre.

À cette occasion, Olivier Razemon publie un article très factuel dans Le Monde qui mérite la lecture.
En résumé, on observe bien qu'il y a bien un problème de comportement lorsqu'un usager (automobiliste vis-à-vis du cycliste bien sûr, mais aussi du cycliste vis-à-vis piéton parfois) doit partager l'espace avec un autre. Mais on constate aussi qu'il y a un réel problème de conception des infrastructures.
Olivier Razemon interroge ainsi Fabien Bagnon, vice-président de la Métropole de Lyon, qui met en avant les « infrastructures pardonnantes, au sens où elles pardonnent aux humains, faillibles, les erreurs qu’ils commettent ». Il cite ainsi les trottoirs traversants, les bordures biseautés pour rattraper un véhicule qui ferait un écart...

Aux Pays-Bas, il a fallu plusieurs homicides dans les années 1970 pour éveiller les consciences et développer le réseau cyclable tel qu'on l'y connaît aujourd'hui. La regrettable mort de Paul Varry sera-t-il - enfin - l'élément déclencheur qui transformera les villes françaises ?

[Urbino]

Vincent Kaufmann, sociologue spécialisé dans les mobilités, publie une tribune assez intéressante sur cet événement dans le Monde :

Les faits sont saisissants, violents, scandaleux. Une voiture coupe la route à un vélo, une altercation s’ensuit, puis l’automobiliste écrase sciemment le cycliste, qui meurt sous les yeux des passants choqués. Le cycliste est un militant vélo, l’automobiliste conduit un SUV Mercedes. On se croirait dans un mauvais film, mais malheureusement on est à Paris, dans le quartier de la Madeleine, le 15 octobre 2024. La victime se nomme Paul Varry.

Ce récit choquant et révoltant déclenche une tempête médiatique. Que dit-il ? Il évoque la croissance forte de l’usage du vélo dans la capitale depuis la pandémie de Covid-19, il révèle que les aménagements de voirie sont certes nombreux mais encore insuffisants et parfois dangereux. [...] La dangerosité des grosses voitures en milieu urbain est démontrée par l’accidentologie depuis longtemps. Dans un contexte où l’utilisation de la voiture pour des déplacements à Paris intra-muros est devenue marginale, il est tout à fait pertinent de questionner sa présence.
[...]
Pourtant, à bien des égards, les enjeux soulevés par la mort de Paul Varry sont ailleurs. Il ne s’agit pas d’un accident, mais de l’usage intentionnel d’un véhicule pour tuer. Face à de telles intentions, les aménagements (une fois encore nécessaires) ne changeront pas grand-chose. La question posée est celle de la violence et de l’agressivité des usagers de la route.

Cette violence est en premier lieu celle de l’automobiliste. [...] La voiture est un espace d’expression bien souvent situé en dehors des codes sociaux et de ses exigences de civilité. L’automobiliste, isolé dans l’habitacle, se défait de sa façade publique devenue superflue, il est possible qu’il en vienne à perdre son sang-froid pour donner libre cours à des aspects de soi parfois assez sombres et asociaux.

Mais l’agressivité sur la route est plus générale. La multiplication des modes de transport présents sur les voiries urbaines est de nature à renforcer les conflits entre usagers de la route. Piétons, trottinettes, trottinettes électriques, vélos, vélos-cargos, vélos électriques, scooters, motos, voitures, utilitaires de toutes tailles doivent désormais se partager un espace souvent saturé, c’est une source de tensions et d’incivilités, parfois de stratégies d’évitement. [...] Même des villes considérées comme exemplaires en matière de partage des voiries comme Amsterdam et Copenhague font face à ces conflits.
[...]
Toujours au chapitre de l’agressivité, relevons également que le vélo à assistance électrique rapide (VAE 45), tout comme les trottinettes électriques, du fait de sa vitesse, provoque des conflits avec les usagers du vélo conventionnel et les piétons. Ainsi les frottements entre automobilistes et cyclistes se retrouvent entre tous les moyens de transport selon une hiérarchie de vitesse et de vulnérabilité. Tout en bas de l’échelle, on retrouvera toujours le piéton âgé, l’enfant à pied, la personne handicapée ou celle qui marche chargée de bagages ou maniant une poussette.
[...]
Il faut ensuite sortir de l’idée que des solutions toutes faites existent ou apparaîtront pour résoudre les problèmes. Les rues et les routes n’ont pas vocation à être un espace de défoulement. Sortir de cet état de fait nécessite la diffusion à grande échelle d’une culture de la mobilité apaisée, portée par la socialisation et l’éducation. L’usage des modes de transport doit cesser d’être un exutoire. Pour se défouler, de nombreuses autres activités sont possibles…

Kaufmann, V.. « Contre l’agressivité générale sur la route, construisons une mobilité fraternelle ». Le Monde, 25/10/2024. https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/10/25/vincent-kaufmann-contre-l-agressivite-generale-sur-la-route-construisons-une-mobilite-fraternelle_6359692_3232.html